Samira Kadiri, une artiste accomplie qui porte Tétouan dans son coeur et la rapproche de l’universalité

Tétouan – Artiste accomplie, qui rayonne dans le ciel culturel et artistique de Tétouan, Samira Kadiri porte la Colombe blanche dans son coeur et lui donne, par le biais de sa voix splendide, une place de choix dans la sphère internationale.

Samira Kadiri, c’est une voix forte et profonde qui a décroché le surnom mérité de “Soprano”, mais c’est aussi une chercheuse studieuse et une grande amoureuse de la musicologie et de la phonétique, ce qui lui a valu l’estime des critiques et l’encouragement des médias.

Née dans une famille souirie dont les membres étaient connus pour leur engouement pour les arts et la poésie soufie, la jeune Samira a grandi dans un environnement artistique, où elle s’est imbibée de la beauté des chants religieux du madih, et aiguisé son penchant pour le théâtre.

Son bac en main, Samira a choisi l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle, contrairement à l’insistance de son père de suivre un parcours universitaire en gestion des entreprises.

Après des années laborieuses à l’ISADAC et une assiduité exemplaire sur la scène artistique, Samira la soprano a su graver dans le marbre son nom, tant au Maroc qu’à l’échelle internationale, où grâce à ses brillantes performances, l’artiste souirie s’est forgée un style marqué d’excellence et de finesse.

Ce style, Samira Kadiri l’a façonnée en recourant à des textes andalous et méditerranéens datant, pour une bonne partie, de la période du moyen-âge et où s’entremêlent des cultures et des référentiels divers, lesquels textes ont été arrangés dans une musique à la fois rappelant l’Histoire de l’Andalousie et interpellant l’universalité.

La chanteuse insiste, dans une interview à la MAP, à rappeler ceux qui lui ont permis de se frayer se chemin vers la gloire. Il s’agit de la grande cantatrice du chant classique, Safia Tijani, sa professeure et mentor, qui avait découvert son talent et l’a encouragée à le raffiner, et du compositeur Mustapha Aicha Rahmani, qui avait joué un rôle clé dans son choix de carrière et son engouement pour la recherche en musicologie et en poésie.

Avec ce dernier, Samira Kadiri a travaillé surtout sur les liens entre la musique marocaines et les musiques andalouse, méditerranéenne et internationale, ce qui l’a amenée à travailler sur des styles anciens, comme les chants des églises de l’Orient, mais aussi attisé son intérêt pour le chant madrigal, des chansons monodiques, dites Cantigas de Santa María, et de la musique soufie qu’elle a chantée en langue aljamiada.

L’amour de Samira Kadiri pour le théâtre est très visible sur scène. Sa tenue, ses habits et son jeu son des indicateurs de cette passion, qui ne font que rajouter à sa prestance et sa maîtrise. En effet, son expérience d’actrice ne s’est pas limitée au chant, Samira a également joué un rôle principal aux côtés de Rachid El Ouali, Saîda Baâdi et Sara Perles dans le long-métrage de Hamid Basket “Le silence des papillons”.

Rapproché par la MAP, le directeur de l’Institut national des beaux arts, Mehdi Zouak, a salué le talent exceptionnel de Samira, une artiste au grand coeur qui a contribué à la formation de générations d’acteurs à la Maison de la culture de Tétouan.

Aujourd’hui, après voir accumulé une expérience des plus riches dans le domaine du chant, Samira Kadiri a décidé de mettre ce savoir à la disposition de la ville de Tétouan, en dirigeant le Festival international de luth, une manifestation culturelle unique dans le monde arabe, devenue, grâce au dévouement de notre artiste, un rendez-vous incontournable des amoureux et des spécialistes du oud.