Société civile : une citoyenneté renouvelée

Société civile : une citoyenneté renouvelée

dimanche, 28 juillet, 2013 à 17:42

Par Khalil Hachimi Idrissi

Rabat – Il est incontestable que la Constitution de Juillet 2011 a placé la société civile marocaine au cœur du dispositif constitutionnel du pays.

C’est à la fois un aboutissement d’un long processus social basé sur l’autonomie des acteurs et sur la crédibilité des intervenants.

Et, c’est également, une consécration institutionnelle d’un projet Royal que SM le Roi n’a eu de cesse de promouvoir, d’encourager et de consolider cette société civile depuis son accession au Trône.

Les articles de la Constitution, notamment l’article 12 et suivants, mettant la société civile au cœur de la machine constitutionnelle marocaine sont nombreux et explicites.

Ces articles méritent à eux seuls plusieurs études académiques tellement ils sont inédits et novateurs dans notre région. C’est là la clé d’une dynamique sociétale qui ne s’est jamais démentie depuis plusieurs décennies.

Si, en cette Fête du Trône 2013, on devait faire le point sur cette montée en puissance des associations de la société civile organisée dans le champ social marocain l’on constaterait aisément que pas un pan de l’activité dans le pays n’échappe à la vitalité des associations.

Un peu moins de 50.000 associations s’activent dans tous les domaines de la vie collective avec, un fait majeur, 4 associations sur 10 qui ont été créées depuis le lancement en 2005 de l’INDH.

Selon une excellente étude du HCP sur la question, une enquête nationale auprès des Institutions Sans But Lucratif (ISBL) effectuée en 2007 et notamment en son rapport de décembre 2011, on apprend que les activités de ces associations couvrent essentiellement l’éducation, le social, la santé, la culture, le sport, les loisirs, la défense des droits, le développement et logement.

Mais on constate, aussi, que les actions du tissu associatif restent concentrées dans les domaines du “Développement et logement” (35,2% des associations) et de la “Culture, Sport et Loisirs” (27,1%).

La vitalité de cette vie associative, comme on disait autrefois, est le seul vrai indicateur des progrès de la démocratie et de la consolidation de l’Etat de droit dans un pays.

Et sous cet angle précis on peut considérer que notre pays a fait un bon bout de chemin dans la direction de la construction de la démocratie sur l’entièreté de l’étendue de son territoire national y compris dans nos provinces du Sud.

Là où des citoyens sentent la nécessité, dans un cadre démocratique,  de s’organiser pour défendre un projet, une sensibilité, un intérêt  ou une cause, ils le font en toute liberté et avec des garanties constitutionnelles mesurables.

Le CNDH, un instrument endogène et indépendant selon les normes internationales dites  normes de Paris  , agit, quant à lui, en haut de cette pyramide pour que les droits de tout un chacun soient protégés et préservés.

Les témoignages d’observateurs internationaux les plus crédibles sont venus à plusieurs fois saluer le travail accompli par cette jeune et dynamique institution constitutionnelle qu’est aujourd’hui le CNDH.

Mais sur le fond, et là on est dans le cœur de notre propos, c’est dans le projet moderniste et libérateur d’énergie de SM le Roi Mohammed VI que cette dynamique trouve toutes ses ressources.

Quelques exemples suffiront à établir les faits : le discours d’Ajdir en 2001, La réforme de la Moudawana en 2003, les recommandations de l’IER en 2005, le lancement de l’INDH en 2005.

Tous ces moments importants dans la vie de la Nation et qui correspondent à des initiatives prises par le Souverain ont dans leur sillage généré la création de centaines d’associations qui ont pour objet essentiel de faire vivre une citoyenneté renouvelée, d’occuper les nouveaux espaces de liberté, de  consolider les acquis ou de mettre en œuvre des projets.

Dans les villes, les campagnes, les douars, les petites cités, les périphéries abimées des grandes métropoles, des associations ont vu le jour pour faire vivre des projets, défendre des droits, améliorer le cadre de vie ou exprimer un vivre-ensemble bien marocain,   c’est à dire construit sur des valeurs de partage, de solidarité et tolérance , qui a trouvé dans sa consécration un projet de règne.

Pour parler d’elle, encore une fois, rien que l’INDH a généré des centaines voire des milliers d’initiatives associatives ayant toutes pour centralité la dignité de l’homme et les moyens et les ressources que suppose cette dignité retrouvée.

Un homme disposant d’un revenu propre avec une activité qualifiante retrouve sa dignité au sein de sa famille. Un homme atteint de cécité réversible et qui recommence à voir grâce à une simple opération de la cataracte retrouve en même temps que la vue sa place dans la société.

Et la même chose intervient pour une femme battue prise en charge. Un handicapé correctement appareillé. Une coopérative performante. Des jeunes solidaires dans leur quartier. Un groupe sorti de la solitude et de la détresse de l’addiction. Des femmes organisées autour d’une activité etc.

A chaque fois qu’un projet fleurit, on trouve derrière une association utile et des citoyens épanouis dans le service des autres.
C’est cette extraordinaire énergie que le Souverain a libérée qui irradie aujourd’hui l’ensemble de la société marocaine.

Nous célébrons aujourd’hui la fête du Trône qui elle-même à son origine a été une fête de libération puisqu’elle se célébrait, comme un moment de résistance, contre le protectorat. Elle a été une fête de la société civile de l’époque puisque la fête du Trône a été, sous la conduite du mouvement national, une fête de quartiers, de gens,  de douars, de villes, de campagnes et tout simplement de patriotes.
En cette heureuse occasion faire le point sur la société civile c’est effectivement donner à cette circonstance nationale, la fête de tous, autour de Sa Majesté, sa pleine signification et sa profonde densité.

L’idée parfois mal expliquée ou souvent utilisée  dans une acception réductrice de   symbiose   ne peut se comprendre véritablement que par l’origine populaire de cette fête et par le caractère militant de sa création.

C’est une fête de la société contre les oppressions et les morsures de la mal vie. C’est une fête de la légitimité et de la dignité. Et c’est, essentiellement, une fête d’une citoyenneté active et exigeante attachée à ses institutions légitimes et qui est capable de tous les engagements, mêmes les plus ultimes,  comme par le passé, pour les défendre.

Nul, parmi les observateurs les plus audacieux, ne peut comprendre la monarchie marocaine et la démocratie qu’elle est en train de construire dans un environnement régional ravagé par un tsunami chaotique, aléatoire et illisible appelé   Printemps arabe  , s’il ne prend pas en compte, intellectuellement, en considération cette dimension légitimiste qui fonde la Nation marocaine.

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