Une diplomatie royale

Une diplomatie royale

mardi, 23 juillet, 2013 à 18:04

Par Khalil Hachimi Idrissi

 
Rabat- Dire, à l’occasion des bilans qu’offre la commémoration de la Fête du Trône, qu’en matière de diplomatie, la diplomatie Royale a sauvé la mise du pays au Conseil de sécurité des Nations Unies, au mois d’avril 2013, c’est peu dire.

La diplomatie royale s’est érigée en rempart inexpugnable pour défendre les intérêts de la Nation lorsqu’il a fallu barrer la route à une manoeuvre algérienne déguisée, maladroitement et insidieusement, en proposition américaine – un vrai cheval de Troie – pour introduire abusivement un instrument de contrôle des droits de l’Homme, dans la mission de la Minurso dans nos provinces du Sud.

Cette manoeuvre attentatoire à notre souveraineté nationale puisque nos instruments nationaux, endogènes, perfectibles et transparents, sont suffisants selon les normes internationales les plus avancées a été avortée.

Un long chemin jonché d’épreuves et de combats; pavé de convictions et de détermination; hanté par la religion des intérêts supérieurs du pays a été parcouru avant que le porte-parole du Palais royal, Abdelhak Lamrini, puisse annoncer, au soulagement d’une Nation entière, que le Maroc “prend note avec satisfaction de cette résolution qui confirme, avec vigueur, les paramètres incontournables de la solution politique, préserve fortement les perspectives d’une relance prometteuse des négociations et clarifie, de manière précise et définitive, le cadre de traitement des autres aspects de ce différend régional”. L’affaire était pliée et couronnée par un vote unanime du Conseil de sécurité.

Il n’y pas eu de miracle. Ce résultat est le produit d’une mobilisation personnelle du Souverain, SM le Roi Mohammed VI. Un effort de chaque instant. Une détermination constante. Et une résolution à toute épreuve.

Mais ce n’est pas tout. Il faut que la cause soit juste. Les arguments honnêtes et valables. Et l’argumentation efficace car s’appuyant sur un raisonnement irrécusable.

Mais ce n’est pas encore suffisant. Il a fallu faire basculer la balance de notre côté même si on ne pouvait exciper ni d’une rente gazière aux dollars impérieux et acides, ni de promesses de gros contrats d’armements aussi dérisoires que rémunérants pour les intermédiaires, ni d’un budget d’Etat faramineux détourné des causes vitales et essentielles d’un pays appauvri car spolié de ses richesses.

C’est, en fait, – et c’est là où la notion de diplomatie royale prend tout son sens – le crédit personnel de Sa Majesté qui a fait la différence. Sa crédibilité personnelle. Son engagement constant en faveur des causes de la paix dans le monde. Son implication généreuse et désintéressée dans la recherche de solutions aux problèmes du Continent. Sa solidarité permanente envers les nations qui souffrent ou qui se déchirent. Sa détermination à prendre sa part de responsabilité dans la lutte mondiale contre le terrorisme et toutes les formes d’extrémisme qui menacent l’humanité paisible et tolérante.

Tout cela a donné à la parole du Souverain une densité telle qu’il a suffi d’une communication téléphonique avec le Président américain Barack Obama pour le mettre objectivement devant les conséquences politiques, géostratégiques et éthiques du comportement, partial, subjectif et déséquilibré, de la représentante de son pays aux Nations unies à l’égard d’un pays qui est un allié historique multiséculaire, un pôle de stabilité dans une région balayée par un tsunami chaotique et sans avenir lisible, un acteur de la paix dans le monde avec une implication physique de ses soldats rompus au travail humanitaire et aux exigeantes opérations de maintien de la paix et un pays leader, serein et civilisé, une puissance culturelle et religieuse indéniable, qui irradie le Sahel, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale d’un Islam piétiste aux parfums de l’Andalousie qui trouve ses fondements dans une pratique religieuse soucieuse des autres, respectueuse des différences et tolérante envers les minorités.

Cette parole royale dense qui charrie à la fois cette réalité politique et culturelle, aussi profonde que multiforme, et une diplomatie de l’intelligence sans faire fi des intérêts objectifs et des rapports de force insidieux qui gouvernent les rapports entre les Etats met, résolument et avec fierté, en avant une certaine idée de l’humanité, une certaine idée de la paix entre les Nations et une certaine idée de la coexistence entre les peuples par la solution pacifique et civilisée des conflits.

Mais cette diplomatie royale, puisqu’on en est à examiner ses ressorts intimes, a eu l’occasion de s’exprimer de la manière la plus fine et la plus raffinée également lors des deux principaux voyages royaux de cette année l’un dans les pays du Golfe en octobre et l’autre en Afrique de l’ouest en mars.

Pour ceux qui ont le privilège de suivre de très près ces voyages emblématiques, le trait dominant de ceux-ci réside essentiellement dans les rapports personnels de haute qualité qu’entretient le Chef de l’Etat avec ses homologues. Gentillesse, affabilité, respect partagé, finesse, tact, charisme, générosité sont les qualificatifs qui viennent le plus fréquemment dans le discours ou les appréciations des observateurs étrangers les plus crédibles.

Ces qualifications se vérifient dans les faits et marquent le processus de progression du programme de ces voyages, des audiences données, des entretiens tenus etc. Le même sceau – ou le même climat si particulier et si prégnant – marque l’ensemble de ces évènements qui, au total, donne à cette diplomatie royale une caractéristique unique.

A rebours des considérations dominantes de la realpolitik et ses vulgarités usuelles, cette diplomatie royale se décline à travers des valeurs humaines, sur des principes supérieurs et sur une considération qui fait de l’autre un autre soi dans son intégrité absolue et dans sa plénitude humaine. Le riche, le pauvre, le puissant, le moins fort bénéficie tous de la même attention, de la même prévenance et des mêmes égards respectueux. Ce sont là des éléments constitutifs de la marocanité – on se comprend – que l’on trouve sublimée au plus haut niveau dans un exercice diplomatique authentique. Ce sont les acquis de cette diplomatie royale qui nous permettent aujourd’hui de faire face aux crises quand elles surviennent, de gérer pacifiquement l’adversité paroxystique que nous inflige un voisinage irascible, d’élargir notre horizon vers des contrées heureuses et de multiplier les partenariats loyaux, équilibrés et mutuellement profitables.

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