Vaste polémique en Europe de l’Est sur le nouveau système d’enseignement en Ukraine

Vaste polémique en Europe de l’Est sur le nouveau système d’enseignement en Ukraine

vendredi, 29 septembre, 2017 à 13:12

Par Abdelaziz Hayoun

Kiev – L’adoption d’une nouvelle loi sur l’enseignement limitant fortement l’usage des langues des minorités à l’école, est au cœur d’une vaste polémique entre l’Ukraine et de nombreux pays voisins, qui y voient une violation des droits des minorités alors que Kiev soutient qu’elle est conforme aux standards européens.

La Roumanie, la Hongrie, la Moldavie et la Russie ont vivement critiqué cette loi sur l’éducation adoptée par le Parlement ukrainien (Rada) le 5 septembre et promulguée par le président Petro Porochenko le 26 septembre, et qui suppose l’élimination progressive de l’enseignement dans les langues des minorités ethniques.

Cette réforme qui prévoit un enseignement presque uniquement dans la langue nationale, l’ukrainien, s’appliquera dès la rentrée 2018 dans le secondaire et à tous les niveaux en 2020.

Cette brouille s’est manifestée par l’annulation du président roumain Klaus Iohannis, de sa visite en Ukraine prévue pour Octobre après que la Rada suprême a approuvé la loi sur l’éducation.

De son côté, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a estimé que cette loi prive les minorités des droits inaliénables, une démarche inhabituelle dans la culture européenne, ce qui compromet une éventuelle adhésion de Kiev à l’Union européenne.

Pour Moscou, le système éducatif en Ukraine est politisé et constitue une violation des principes fondamentaux des droits de l’Homme et une tentative d’affaiblir l’influence et la présence de la langue et de la culture russes.

Les arguments avancés par Kiev n’ont guère convaincu ses voisins au sujet de cette réforme qui porte préjudice à environ huit millions de personnes, dont une majorité d’origine russe, soit 18 pour cent de la population totale de l’Ukraine.

Selon Moscou, cette loi n’aura, cependant, pas un impact significatif sur la population d’origine russe, vivant principalement dans les zones sous l’autorité pro-russe, mais pourrait affecter la minorité roumaine (un demi-million de personnes) et hongroise et moldave soient environ 140 000 personnes chacune.

La Roumanie et la Hongrie ont mis en garde l’Ukraine contre les conséquences d’exposer la question dans différents forums continentaux et mondiaux avec tout ce qui en découlera en termes d’entrave à ses aspirations d’adhérer à l’Union européenne.

Entretemps, la Russie se contente de suivre la situation en envoyant des messages cryptés, alors que nombre d’observateurs estiment que la réponse de Moscou se fera à travers plus de pressions économiques, politiques et un soutien à l’opposition.

Bien que l’Ukraine n’a pas tardé à essayer de rassurer ses voisins en avançant que cette réforme répond aux impératifs du développement et garantira l’égalité des chances pour tous, les pays qui s’opposent à ce projet accusant Kiev d’ignorer ses engagements et de violer les droits des minorités en Ukraine garantis par les conventions internationales.

Si l’Ukraine minimise les critiques de ses voisins à l’égard de son système d’enseignement, cette question, qui semblé être une affaire interne, pourrait provoquer l’isolement de Kiev de son environnement géographique, d’autant que la communauté ukrainienne est fortement présente dans les pays voisins, et toute mesure qui serait prise à son encontre contribuerait à aggraver l’impact de crises dans lesquelles elle se débat depuis des années.

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