Victoire du Brexit: Des similitudes et un effet d’entraînement palpable sur la présidentielle et l’économie US

Victoire du Brexit: Des similitudes et un effet d’entraînement palpable sur la présidentielle et l’économie US

vendredi, 24 juin, 2016 à 14:17

Par Fouad ARIF

Washington – La victoire du Brexit ayant sanctionné le référendum tenu, jeudi au Royaume-Uni, fait écho aux péripéties du débat présidentiel aux Etats-Unis, qui, comme celui ayant conditionné le divorce de la Grande Bretagne d’avec l’Union Européenne, se cristallise autour des questions brûlantes de la migration, de l’identité nationale et de la menace terroriste, ainsi qu’autour d’une désaffection certaine et d’une “rupture consommée” de pans non-négligeables de l’électorat américain à l’égard de l’establishment à Washington.

En déplacement en Ecosse pour la promotion d’un de ses cours de golf, le candidat républicain, Donald Trump, qui s’est, dès le début, prononcé en faveur du Brexit, a qualifié le résultat du référendum de “jour historique dans l’histoire de l’Europe”, en promettant qu'”il y en aura des réédites à la consultation référendaire britannique”.

Il a pris soin au passage de signifier qu’il s’agit là d’une “validation” de son discours politique qui porte essentiellement sur la réduction des flux migratoires, l’un des véhicules, selon lui, de la menace terroriste.

“Les gens veulent des frontières et recouvrir leur souveraineté nationale”, a-t-il martelé, en soulignant que la Grande Bretagne restera “un grand allié des Etats-Unis”.

Plusieurs commentateurs US n’ont pas manqué de faire le “parallèle” avec le résultat du référendum britannique en ce sens que ce vote a traduit dans les faits la rupture d’une majorité électorale avec la bureaucratie de Bruxelles et la politique migratoire de l’Union Européenne, qui a fragilisé les efforts des pays de cet ensemble régional en matière de lutte anti-terroriste, les attentats de Paris et de Bruxelles ayant servi d’accélérateurs aux sentiments anti-UE.

La candidate démocrate, Hillary Clinton, s’est, quant à elle, prononcée résolument pour le maintien de la Grande Bretagne au sein de l’Union européenne, faisant écho à la position officielle de l’Administration US, exprimée par le Président Barack Obama, qui avait affirmé sans ambages, lors d’une récente conférence de presse avec le Premier ministre David Cameron, que “le référendum britannique constitue une question relevant d’un profond intérêt national des Etats-Unis, étant donné l’ampleur des intérêts entre les deux nations”.

“Les Américains veulent que l’influence de la Grande Bretagne grandisse au sein de l’Union européenne”, avait dit le chef de l’exécutif US.

Dans la même veine, le porte-parole du Département d’Etat, John Kirby, avait indiqué que quel que soit le résultat du référendum, “nous ne nous attendons pas à un changement dans la relation entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis”.

Nombre d’experts se sont, pour leur part, penchés sur la répercussion du Brexit sur la coopération entre Washington et Londres en matière de lutte anti-terroriste, en rappelant que les deux nations entretiennent l’une “des relations de coopération les plus étroites dans le monde dans ce domaine”. Ils font observer que cette relation spéciale s’est traduite depuis la deuxième guerre mondiale par une consolidation de la sécurité européenne.

“La menace à laquelle nous faisons face de la part des différents groupes terroristes et du crime transnational est bien plus complexe que par le passé”, explique dans ce contexte Rob Wainwright, dans une déclaration à CNN, en insistant que ce constat exige “de la Grande Bretagne et des partenaires de l’UE une approche de coopération maximale, sur fond de cette relation spéciale et unique avec la communauté de renseignements US”.

D’autres rappellent que les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont aussi membres de l’OTAN et s’accordent à souligner que le Brexit n’aura pas de conséquences significatives sur les deux parties au sein de cet organisme.

Sur le plan économique, le FMI a rendu public, vendredi, un rapport dans lequel l’institution de Breton Woods prévoit que le Brexit porte préjudice d’abord à l’économie britannique et aura des conséquences à déterminer notamment à travers des réactions négatives des marchés financiers à l’international.

“Le Brexit est de nature à déclencher des conséquences sur l’économie et les marchés financiers internationaux, dans lequel cas les Etats-Unis seront affectés par ricochet”, a tenu à mettre en garde, pour sa part, la Présidente la Réserve fédérale US, Janet Yellen.

Au moment où les officiels et experts US se perdent en conjectures pour déterminer et surtout quantifier l’ampleur des effets du Brexit sur la présidentielle et l’économie US, beaucoup s’accordent à noter qu’il s’agit d’un saut vers l’inconnu qui engage les Etats-Unis et le Royaume-Uni dans un chapitre nouveau de relation “spéciale” qui devra se réinventer pour garder les privilèges d’hier sans pour autant hypothéquer l’avenir.

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