« Amis des écoles », une solidarité agissante au fin fond des zones enclavées

« Amis des écoles », une solidarité agissante au fin fond des zones enclavées

vendredi, 23 octobre, 2020 à 11:44

Ouarzazate – Des rénovations de salles de classes, des dons d’outils pédagogiques, installation de bibliothèques, équipement en matériaux multimédias, installations de sanitaires et approvisionnement en eau potable, sont autant d’actions de solidarité de l’association « Amis des écoles ». Des actions certes courantes ailleurs, mais qui prennent l’allure d’une providence inestimable pour de nombreux enfants des zones rurales les plus reculées et enclavées du haut atlas et du sud-est du Royaume.

Bien qu’implantée à Casablanca, l’association « amis des écoles » se distingue et sort du lot en choisissant de porter son action solidaire au fin fond du pays, dans des régions des plus pauvres et des plus isolées. Des villages perdus dans les montagnes du haut Atlas ou dans les vastes étendues désertiques du sud et du sud-est, à des centaines de km des localités urbaines de Tata, de Zagora ou encore d’Ouarzazate.

« Tout a commencé, lors d’un hiver de 2005, quand mon mari et moi-même nous sommes allés avec un groupe d’élèves et d’enseignants en excursion dans la vallée de Aït Bouguemez situé dans les montagnes du Haut Atlas, une région pauvre et difficile d’accès », raconte la présidente et fondatrice de l’Association, Mme Amal Zniber.

« Les terrains montagneux combinés au manque d’infrastructures les plus basiques contribuent à un très haut niveau de pauvreté. Ces défis ont un impact direct sur l’accès des enfants à l’éducation. Par conséquent, beaucoup d’entre eux se lancent dans la vie avec un minimum d’instruction, ce qui les défavorise dans un monde qui évolue rapidement », revient-t-elle sur ces moments d’émotion devant la précarité de ces enfants qui ont suscité un besoin pressant d’agir.

« Amis Des Ecoles » focalise son action sur la création d’opportunités éducatives pour les enfants dans des régions rurales des plus défavorisées du Maroc, où la pauvreté et le manque d’infrastructures sont très prononcés. Les statistiques montrent un très fort taux d’abandon scolaire dans ces zones rurales, particulièrement auprès des filles. « Nous opérons actuellement dans cinq régions, quatre dans un milieu désertique et une en zone montagneuse, dont chacune a des défis et des besoins particuliers », confie la présidente de l’association.

Dans ces vastes étendues rurales, il n’y a pas d’industrie et la population vit surtout grâce aux petits commerces, une agriculture vivrière et le tourisme. Le paysage est surtout aride et le climat extrêmement sec et rude, en été comme en hiver.

Depuis sa création en 2006, l’association a aussitôt entrepris ses actions de solidarité en coopération avec des acteurs locaux et parfois avec le soutien de partenaire étrangers comme c’étais le cas avec une fondation canadienne en 2007.

Après le succès des premières opérations, l’association a élargi, au fil du temps, son champ d’action et des projets de solidarité ont essaimé dans cinq régions du Sud et Sud-Est du Royaume, souligne Mhamed Alhilali, directeur de projets de l’association à Tata.

Nos actions et projets sont initiés à la demande des bénéficiaires (écoles ou habitants des douars) et dans l’esprit d’une approche participative qui assure succès et adhésion, explique-t-il, ajoutant que ces actions portent notamment la réhabilitation des salles de classe en milieu rural, la création de fontaines d’eau dans les écoles, la construction de sanitaires, la lutte contre l’abandon scolaire, la sensibilisation, la protection de l’environnement et l’alimentation en eau potable.

Notre approche ne cible pas uniquement l’école mais s’étend à son entourage, il s’agit d’assurer un certain confort aux élèves dans les écoles et lutter contre des facteurs à l’origine de l’abandon scolaire, relève M. Alhilali, soulignant, à cet égard, que le forage d’un puit et l’approvisionnement en eau potable libère les enfants des tâches d’aller puiser de l’eau loin de la maison.

Tout récemment l’association et ses vaillants bénévoles ont signé leur énième projet dans la commune rurale de Timzouline (province de Zagora) où ils ont foré et équipé des puits au profit de douars enclavés. Une précieuse initiative pour ces douars et hameaux précaires où le souci de l’eau potable est omniprésent et dont la tâche de s’en procurer incombe souvent aux enfants aux dépens de leur scolarité.

Dans la même commune, l’association a initié le projet « une bibliothèque, une famille » pour encourager les enfants à la lecture, en plus d’opérations ponctuelles de distribution de kits pédagogiques et fournitures scolaires à Taroudant.

« Les régions dans lesquelles nous opérons se caractérisent par des climats rudes avec un thermomètre qui chute au dessous de zéro degré en hiver et des températures extrêmes l’été. En partenariat avec la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), une société allemande, nous avons développé un prototype d’isolation adapté que nous pouvons reproduire dans plusieurs régions », souligne-t-on auprès de l’association. Des salles de classes ont bénéficié de cette technique d’isolation à Midelt, Tata ou encore à Oussertak (El Haouz).

Pour assurer un certain confort aux élèves et aux instituteurs et institutrices, l’association aide à assurer le chauffage dans des internats et des salles de classe lors de la saison hivernale et installe des ventilateurs de plafond pour l’été. Plus de 600 salles de classe ont été ainsi équipées dans différentes zones où s’active l’association, indique M. Alhilali.

A cela s’ajoute des actions pour l’environnement en aménageant des espaces verts dans les écoles, la plantation d’arbres fruitiers avec l’introduction des techniques d’irrigation goutte à goutte au profit des habitants de certains douars.

Depuis le début de la pandémie, l’association « Amis des écoles » n’a pas manqué de s’impliquer dans la mobilisation générale contre le Covid-19. Des campagnes de sensibilisation ont été organisées avec distribution de 6000 paniers, plus de 120 000 masques et du matériel et produits de désinfection, rappelle M. Alhilali.

Les responsables et bénévoles de l’association ne cessent de ratisser large dans ces vastes étendues désertiques, terreau fertile pour les actions de solidarité au profit des enfants et des écoles qui constituent des pépinières de l’espoir et d’un meilleur lendemain. Les « amis des écoles » multiplient les projets réussis, avec la volonté de donner l’exemple, de susciter les démarches novatrices et l’espoir de voir essaimer les bonnes initiatives dans une approche territoriale ciblant les zones les plus précaires.

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