Face à la MAP: Trois questions à Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA

Face à la MAP: Trois questions à Shannon Hader, directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA

mercredi, 20 novembre, 2019 à 17:08

Rabat-La directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA, Shannon Hader, répond aux questions de l’Agence marocaine de presse (MAP), dans le cadre de son concept Face à la MAP:

 

Les dirigeants du monde se sont engagés pour mettre un terme au sida à l’horizon 2030, dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD), sommes-nous sur la bonne voie pour réaliser cet objectif ? Et que fait l’ONUSDIA pour aider les États à réaliser cet objectif?

Il est très important que tous les pays du monde soient engagés pour mettre fin au virus de sida, qui menace la santé publique d’ici à 2030. Le programme ONUSIDA, aux côtés de ses partenaires, a décidé que la meilleure façon de réaliser cet objectif est de mettre en place des objectifs ambitieux à l’horizon 2020, dans le cadre de la déclaration “accélérer la riposte”, à laquelle ont adhéré tous les pays en 2016.

Nous avons convenu d’accélérer le pas et d’investir en amont dans le domaine, partant du principe qui si ont réduit le nombre décès dûs au VIH et le nombre de nouvelles infections par le virus à moins de 500.000 par an en 2020, on aura sauvé des millions de personnes et participé à notre objectif à l’horizon 2030.

Voilà pourquoi, au niveau du programme ONUSIDA, nous œuvrons avec nos partenaires au niveau onusien et avec les gouvernements hôtes et les communautés locales à identifier les services nécessaires et les bénéficiaires pour atteindre l’impact escompté. Ainsi, nous travaillons sur toute une série de services de prévention, de dépistage et de traitement, outre les services quotidiens qui nous permettent de faire le point sur nos avancées et de voir si nous sommes sur la bonne voie.

 

Qu’en est il de l’engagement du Maroc à cet égard ?

Le Maroc a mis en place une approche innovante qui en fait un leader régional. D’un point de vue général, nous avons du retard quant à la réalisation de ces objectifs audacieux à l’horizon 2020, puisque les nouveaux cas d’infection par le VIH n’a été réduit que de 16% chez les adultes depuis 2010.

Dans la région MENA, la situation paraît encore plus sombre. Depuis 2010, le nombre de décès dû au VIH a grimpé de 9%, alors que le taux de personnes nouvellement atteintes de ce virus a connu une hausse de 10%. Je pense qu’il est très important de prendre des mesures courageuses, inspirées par l’expérience de pays comme le Maroc, qui réalisent véritablement des progrès significatifs dans la mise en œuvre de leurs objectifs à l’horizon 2020, afin d’en tirer des leçons relatives à l’efficacité des mesures prises, au niveau d’engagement politique et financier et au type de programmes requis.

 

Vous avez mentionné la région MENA. On remarque que cette région enregistre des niveaux assez bas de tests des virus et leur traitement. Quelles sont les causes de cette situation ? et quels sont les facteurs qui peuvent contribuer à combler les failles en matière de services pour ne pas rester à la traîne ?

Lorsqu’on voit les cinq pays les plus touchés par le VIH dans la région MENA, on trouve que plus de 70% des personnes atteintes de ce virus ne suivent pas un traitement et plus de la moitié de ces personnes ne savent pas qu’elles en sont atteintes et cela constitue l’un des obstacles qui entravent le chemin vers le progrès.

Je pense qu’il y a deux facteurs importants à ce niveau, le premier est la stigmatisation et la discrimination. Si les malades sont victimes de la stigmatisation, de la discrimination ou de l’incrimination, il sera difficile pour eux de demander les services dont ils ont besoin. Je pense aussi que les médias peuvent jouer un rôle primordial dans cette situation, en sensibilisant les citoyens et personnes qui ont besoin de services intensifs et ce, dans le but de limiter cette stigmatisation et consolider l’accès aux services demandés.

Il faut aussi mettre l’accent sur deux outils très importants en matière de lutte. Il s’agit en premier lieu de l’auto-dépistage du VIH. C’est à dire, au lieu d’aller chez un médecin ou à un service de santé pour faire le test du virus, il est possible de faire un test rapide dans le cadre de l’intimité et de la confidentialité. Le deuxième outil consiste au traitement préventif avant de contracter le virus. Je crois que joindre les deux outils pourrait créer une transformation qualitative de quelques sociétés dans la région MENA.

Ces deux outils ont l’avantage de permettre aux individus de prendre individuellement des initiatives améliorant leurs comportements sanitaires, de savoir s’ils sont atteints ou non du virus et de demander les services adéquats sans l’intervention des prestataires de soins traditionnels.

Dans ce sens, les individus avertis dans ce domaine pourront savoir dont ils ont besoin et quand. Donc, l’auto-dépistage et le traitement préventif combinent science et facilité sans l’intervention des prestataires de soins traditionnels, permettant à l’ensemble de la société de mieux réagir à ce virus et d’améliorer l’état de santé des individus de manière générale par la prévention de nouvelles atteintes.

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