La quadri centenaire Mosquée Sultanahmet va prendre un coup de jouvence

La quadri centenaire Mosquée Sultanahmet va prendre un coup de jouvence

samedi, 12 août, 2017 à 12:50

 

-Par Khalid Abouchoukri-

Istanbul –  Le Sultanahmet Camii ou la Mosquée Bleue, point de repère le plus célèbre d’Istanbul, doit passer sous les mains des réparateurs dans ce qui est le plus grand ouvrage de restauration dans ses 400 ans d’histoire.

Incontournable sur l’horizon de la mégapole, cet édifice force l’admiration par ses dimensions et arbore une silhouette élégante avec ses six minarets, dont l’un a été détruit pour être reconstruit en 2015 après s’être déplacé de cinq centimètres. Quatre minarets encadrent le bâtiment principal et deux autres marquent les angles de la cour attenante.

La Mosquée, qui tire son nom de la couleur dominante d’environ 20.000 carreaux de céramique bleus d’Iznik décorés par différentes sortes de fleurs (œillets, jacinthes, roses et plus de 50 types de tulipes) ainsi que ses demi-dômes et le dôme central orné de façon complexe et principalement au travail artisanal manuel embellissant son intérieur et faisant la grâce de ses murs intérieurs, fut construite pour rivaliser en génie avec l’Hagia Sophia (basilique Sainte Sophie), située en face à l’autre extrémité de la place hyponyme de Sultanahmet sur la péninsule historique d’Istanbul.

Un peu plus d’un millénaire, exactement 1079 ans, sépare la construction entre 1609 et 1616 de la Mosquée de l’immense Basilique Sainte Sophie (VIème siècle), une œuvre architecturale byzantine, qui, tous deux, s’érigent face à face séparés par un parc avec des arbres de diverses sortes et des espaces fleuris en complément d’une fontaine.

Portée par quatre imposants piliers, appelés pattes d’éléphant (5m de diamètre), la coupole centrale de 23 mètres de diamètre et élevée à 43 mètres de hauteur et les quatre autres coupoles plus petites ainsi que des demi-dômes passeront sous les mains émérites des artisans artistes.

Le projet n’aura pas ainsi d’incidence négative sur le tourisme de la ville, particulièrement dans ce quartier touristique par excellence parsemé de monuments ante-ottoman avec à quelques dizaines de mètres l’hippodrome (At Meydani) et à un jet de pierre le palais Topkapi, ancien centre administratif de l’Empire Ottoman et, en même temps, résidence sultanienne et dans la cour extérieure duquel se trouve Hagia Irène, deuxième basilique de la ville.

A l’époque de son édification, le sultan Ahmet Ier voulait démontrer que l’architecture ottomane ne valait pas moins que l’architecture chrétienne d’antan et son concepteur en chef Sedefkar Mehmet s’inspira alors de l’Hagia Sophia et des précédentes œuvres classiques ottomanes comme la Mosquée Süleymaniye.

Les décorations intérieures de la Mosquée allient finesse et beauté qu’inonde la lumière projetée par 260 fenêtres. Autre pièce centrale de l’intérieur de la Mosquée Bleue est le mirhab fait de marbre blanc.

A l’extérieur, la cour, qui est quasiment aussi grande que la Mosquée elle-même, est composée d’une fontaine centrale avec la principale et immense porte d’accès à la dite cour qui se démarque par son architecture en arcades voûtées.

L’action restauratrice, lancée en juillet dernier dans cette œuvre, qui abrite de nombreux repères emblématiques, durera quatre ans mais sans affecter la fréquentation de ce passage obligé de visiteurs musulmans qui, au moins une fois, s’y rendent pour prier ou des touristes pour voir le pinacle de civilisation ottomane. Tout simplement, elle ne sera pas fermée mais la restauration se fera étape par étape.

Dans le cadre du projet, les revêtements en pierre et en marbre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, seront renforcés. La cour, couverte de marbres blancs et entourée d’un portique vouté reposant sur 26 colonnes attachées l’une à l’autre par des arcades rondes, sera également rénovée.

Les motifs sur les surfaces en bois seront nettoyés et améliorés, ceux sur plâtre renforcés et la menuiserie artisanale (kündekari) subira une grande conservation.

Tout y passera, la façade, l’intérieur, la cour, la couche supérieure de la mosquée en graphite sera démantelée et renouvelée. Les travaux consisteront ainsi en la rénovation du revêtement en plomb du dôme de la mosquée avec un grand nettoyage des murs, a expliqué le responsable de la supervision du projet à la direction générale des fondations (organisme étatique) Adnan Ertem.

D’autre part, les ornements seront également conservés avec les surfaces en bois à l’intérieur de la mosquée qui seront éraflées et décapées jusqu’à leur forme de bois d’origine.

Le plan comprend la restauration des minarets de ce somptueux monument qui, se coiffant du titre du plus bel exemple et dernier ouvrage de l’architecture ottomane sous sa forme classique, est surtout la seule mosquée à six-minarets construite par les Ottomans.

 

 

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