L’approche marocaine de réinsertion se base sur l’harmonisation des programmes de réhabilitation avec les besoins du détenu (M. Aguelmam)

Rabat-L’approche marocaine en matière de réinsertion se base sur le diagnostic préliminaire de la personne incarcérée afin d’harmoniser les programmes de réhabilitation avec les besoins du détenu, a affirmé, jeudi à Rabat, Moulay Driss Aguelmam, directeur de l’Action socioculturelle et de la réinsertion des détenus au sein de la Délégation générale à l’Administration Pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR).

Intervenant au panel intitulé: Quelle approche participative efficace pour préparer les détenus à la réinsertion ? dans le cadre premier Forum Africain des Administrations Pénitentiaires et de Réinsertion (FAAPR), M. Agoulmam a relevé que les programmes de réhabilitation de la Délégation se basent sur un diagnostic préliminaire du condamné pour réussir sa réinsertion dans la société.

Le responsable a souligné que la DGAPR a adopté, à cet égard, une panoplie de programmes structurels touchant notamment l’éducation, la formation, l’alphabétisation, l’emploi et le soutien spirituel, outre l’organisation d’activités culturelles et sportives, tout en accordant une importance particulière aux jeunes détenus.

De son côté, Abdelouahed Jamali El Idrissi, coordinateur de la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, a mis en exergue l’importance de tenir compte des différentes catégories de prisonniers, afin de personnaliser les programmes de réhabilitation.

M. El Idrissi a fait remarquer que la Fondation, qui dispose d’une “expérience unique”, représente une force de proposition et un partenaire clé dans l’amélioration des conditions d’incarcération, et dans le renforcement de la protection sociale et de la réinsertion des prisonniers.

Le responsable a souligné l’importance de promouvoir la coordination et de nouer des partenariats entre les différents intervenants, notamment la DGAPR, mettant en avant le rôle des services post-carcéraux offerts par la Fondation, et des divers programmes socio-économiques dans la réduction de la récidive.

Pour sa part, le directeur régional adjoint du Penal Reform International, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Haitham Shibli, a mis en avant l’importance de la coordination entre les pays du Sud, notamment africains, en matière de réinsertion des détenus, saluant par la même l’expérience de la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, qui constitue une “expérience digne de généralisation”.

M. Shibli a noté la nécessité de hisser le niveau des personnels des institutions carcérales, tout en focalisant sur une approche basée sur le respect des droits humains, afin de réussir la réinsertion des détenus.

Tenu sous le thème: “Vers une vision commune pour renforcer la coopération Sud-Sud et confronter les défis et contraintes de la gestion des établissements pénitentiaires”, le 1er FAAPR regroupe près de 450 participants représentant 36 délégations.

Il est marqué par des interventions de responsables des établissements pénitentiaires venus notamment d’Algérie, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la République du Djibouti, d’Espagne, de France, du Kenya, de Libye, de Mauritanie, du Nigeria, du Rwanda, du Sénégal et de Tunisie.

Il s’agit aussi des représentants respectifs du PNUD en Afrique, du Comité des Nations Unies pour la Lutte contre le Terrorisme CTED, du Centre pour la Gouvernance du secteur de la Sécurité (DCAF) basé à Genève, des Office de l’ONU contre la drogue et le crime (UNODC).

La séance d’ouverture de ce Forum (30-31 janvier) s’est déroulée en présence du Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, de membres du gouvernement, de présidents d’instances constitutionnelles, des représentants d’organisations onusiennes et internationales et de diplomates accrédités à Rabat.