Les Rbatis à l’ère du confinement: un conformisme sage pour des jours plus cléments

Les Rbatis à l’ère du confinement: un conformisme sage pour des jours plus cléments

mercredi, 25 mars, 2020 à 11:30

-Par Hajar Erraji-

Rabat – Une pandémie qui se propage rapidement et menace la population du monde, un scénario repris par nombre de blockbusters américains séduisant les spectateurs dans les quatre continents. Depuis le début de cette année, la fiction semble se concrétiser graduellement.

Des cités vidées de leurs habitants, de leurs voitures et de leur chaleur, tel est le cas de la plupart des villes du monde, y compris les villes marocaines.

Au centre ville de Rabat, sur l’avenue Mohammed V, d’habitude bondée de passagers, de voyageurs ou de touristes, un portrait vide se dessine, où l’on aperçoit à peine quelques pigeons survolant le boulevard et certaines personnes contraintes de sortir pour des raisons professionnelles ou personnelles.

L’appel de l’Etat d’urgence sanitaire à rester autant que possible chez soi pour tenter d’endiguer la pandémie de Covid-19 semble avoir été entendu par les Rbatis.

“C’est du jamais vu. Je suis née et j’ai grandi à Rabat, je ne l’ai jamais connue comme ça”, affirme Anis, cadre banquier, à la MAP, en gardant une bonne distance.

Ce jeune homme, obligé de sortir pour assurer son devoir professionnel, se dit triste de voir sa ville natale se transformer en ville fantôme, mais il est “très fier des habitants de la capitale, qui ont fait preuve d’un grand sens de civisme et de patriotisme en se conformant aux mesures de confinement prises dans le but de contrecarrer la propagation de cette épidémie”.

“Je suis sûr que tout ira bien et que les Marocains dépasseront cette rude épreuve grâce aux efforts déployés par l’Etat et à la solidarité de notre société”, rassure Anis, vêtu avec une élégance habituelle aux banquiers, ajoutant que “l’épidémie a pu changer les allures de nos villes mais elles ne pourra jamais changer celle de nos âmes”.

Un peu plus loin, en destination vers la Médina, la scène est plus frappante. Les artères d’ordinaire très achalandées, étaient presque désertées. Plus de commerces, plus de marchands, la médina a perdu la chaleur de ses clients, l’odeur de ses épices et la beauté des couleurs des produits artisanaux, exposés auparavant par les vendeurs au long des allées de ce lieu emblématique de la capitale.

Au fond des ruelles, le marché Bougroune continue à battre lentement pour garder la vie au sein de l’ancienne Médina. C’est le souk qui approvisionne les habitants de la place et qui attirait avant des clients des différents coins de Rabat.

“Ces dernières semaines, nous ne vendons généralement qu’aux habitants locaux pour répondre à leur besoins nécessaires. Le marché a beaucoup changé. Il est de plus en plus terne”, a fait savoir Ba Hassan, un ancien vendeur de légumes dans ce marché.

Âgé de 55 ans, cet homme modeste mais averti, affirme, avec un ton cassé, qu’il n’a jamais avoir vécu une situation pareille pendant toute sa vie, revenant, avec un regard nostalgique, sur les périodes difficiles par lesquelles est passé le Royaume et sur ses différentes épopées à travers l’histoire pour faire face à n’importe quel danger menaçant le pays.

Fils d’un martyr, Ba Hassan, portant des gants et cachant son visage avec une écharpe, souligne que “nous sommes en combat contre un adversaire invisible”, d’où la nécessité de s’armer de courage et de patience comme nos ancêtres, tout en respectant les consignes de l’Etat relayées par les médias pour sortir de ce calvaire.

“Je suis illettré mais grâce à la radio, qui m’occupe toute la journée au magasin, j’ai compris que nous luttons contre une maladie menaçante et dangereuse surtout pour les personnes âgées, d’où la nécessité de rester chez soi sauf pour obligation”, nous confie le marchand, précisant que dans son cas, il prend toutes les mesures de prévention nécessaires à l’extérieur et avant d’entrer chez lui pour se protéger et protéger ses plus chers.

A l’extérieur des murailles de l’ancienne médina, à la place Bab Lhad, aussi éteinte que les autres places de la ville des lumières, la paix routière s’installe à la disparition des automobilistes et des piétons de l’avenue Hassan II, un point noir routier qui sépare l’ancienne médina de la nouvelle ville. Un silence inaccoutumé règne également sur la place. Désormais, l’on entend ni le son de la cloche du tramway ni les klaxons des grands taxis blancs, qui envahissaient le lieu! Traversant rapidement cette grande avenue, Fatima , avec son panier sous la main, se précipitait pour aller faire des courses dans une grande surface à côté. “Depuis l’annonce du confinement, je minimise mes déplacements et j’essaie de faire les courses tous les cinq jours. Mon quotidien, mon rythme de vie, mes habitudes, tous ont été bouleversés pour la bonne cause”, explique cette jeune femme qui habite avec sa grand-mère.

A l’arrivée de ce virus au Maroc, Fatima nous avoue qu’elle a eu peur pour sa grand-mère, une octogénaire qui l’a élevée après le décès de sa maman.

Cette peur a incité Fatima à être plus prudente et vigilante qu’avant et à se conformer à la lettre aux recommandations du ministère de la santé, conseillant tous les Marocains de prendre soin de leurs grands-parents.

Certes, toute la population est concernée par cette pandémie, mais les personnes âgées restent les plus exposées à un danger de mort à cause de ce fameux virus, a estimé cette jeune étudiante universitaire.

“J’essaie de ne pas céder à l’angoisse. Je poursuis mes cours en ligne, je lis beaucoup et je sors quand il le faut en prenant toutes les précautions nécessaires”, a-t-elle lancé avec un ton confiant.

Pour elle, les citoyens doivent être positifs, en tirant les leçons de cette situation et en restant chez eux, “au moins pour protéger ceux qui ont élevé nos parents et qui continuent à être une source de sagesse et d’amour inconditionnel aux jeunes générations”.

“Nos rues sont aujourd’hui vidées pour être remplies demain de citoyens heureux, sains et saufs!”, dit-elle avec un regard plein d’espoir.

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