CAN: du Soudan 1957 au Gabon 2017: histoire d’une compétition riche en événements

CAN: du Soudan 1957 au Gabon 2017: histoire d’une compétition riche en événements

lundi, 9 janvier, 2017 à 12:57

-service sport-

Rabat – La 31-ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, qui débute le 14 janvier et se poursuivra jusqu’au 5 février au Gabon, sera sans doute une édition riche en spectacles de haut niveau livré par les meilleurs joueurs du continent qui ont assuré leur présence en phase finale après le long périple des éliminatoires.

Le football africain, dès sa naissance officielle vers la fin du 20ème siècle, n’a cessé de surprendre les observateurs par son développement constant après avoir franchi de grandes étapes en un laps de temps, devenant à chaque phase finale de la coupe du monde un adversaire de taille qui n’a rien à envier aux autres écoles dans les quatre coins de la planète.

Il a réussi même, à maintes reprises, à s’illustrer face à des géants du football mondial, grâce à des équipes qui ont marqué de leur empreinte l’histoire du Mondial, telles que les sélections marocaine, algérienne, camerounaise, nigériane, sénégalaise ou ghanéenne.

La CAN, ce rendez-vous biennal qui se tient sous l’égide de la Confédération africaine de football (CAF), retient de plus en plus l’attention du monde entier permettant ainsi à la CAF d’acquérir ses lettres de noblesse.

C’est le 7 juin 1956, que fut posée la première pierre dans l’édification de cette grande instance footballistique continentale, à l’issue de la réunion à Lisbonne de sept éminentes personnalités sportives africaines. La déclaration officielle de la naissance de la CAF a été proclamée le 8 février 1957 à Khartoum.

La constitution de cette instance a été l’oeuvre de trois pays à savoir l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. L’Afrique du sud a été en effet écartée à cause de son régime de l’apartheid.

Le coup d’envoi de la première édition de la CAN sera donné deux jours seulement après l’assemblée constitutive. Lorsque l’Egyptien Abdelaziz Abdellah Salem avait saisi la Fédération internationale de football (FIFA) à l’occasion de son congrès extraordinaire en 1956 à Zurich pour la création de la CAF, il avait fait l’objet de plaisanterie de la part des congressistes en raison du nombre limité de ses membres. Sa demande n’a même pas été inscrite à l’ordre du jour de la réunion de la FIFA. Il avait alors décidé de ne pas assister aux travaux du congrès et avait même menacé de se retirer de la FIFA.

“Si tous les pays ici ne sont pas traités sur un pied d’égalité, notre présence parmi vous est inutile”, avait-il lancé à l’adresse des congressistes. Ce geste brave, conjugué au soutien du Soudanais Mohamed Abdelhalim qui avait lui aussi décidé de se retirer du congrès en solidarité avec le délégué égyptien, a contraint alors la FIFA à céder finalement à la requête des deux hommes.

La CAN, comme toute grande compétition, a connu de flux et de reflux, des remaniements et autres changements, sous l’impulsion des cinq présidents qui se sont succédés à la tête de la CAF: les Egyptiens Abdelaziz Salem (1957-1958) et Mohamed Abdelaziz Moustapha (1958-1968), le Soudanais Mohamed Abdelhalim (1968-1972), l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema (1972-1987) et le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis son élection pour la première fois en mars 1988 à Casablanca.

Ainsi, lors des premières éditions, le tournoi est disputé selon la formule de “l’élimination directe”.

La CAN-63 au Ghana sera le théâtre d’un important renouveau: six équipes réparties en deux groupes de trois disputeront le tournoi. Ce changement a été inévitable après que de nouveaux pays aient rallié la CAF, notamment le Maroc, le Ghana et la Tunisie.

A partir de l’édition 1968 en Ethiopie, la CAN adoptera la formule qui semblait être l’idéale: deux groupes de quatre équipes. Le tournoi se joue désormais durant deux semaines dans deux villes différentes du pays organisateur.

Cette forme de compétition résistera jusqu’en 1992, où le Sénégal accueille 12 sélections au lieu de 8 sous la pression du nombre grandissant des fédérations affiliées à la CAF.

Ce nombre s’élève à 53 après l’admission des Comores lors du 55è congrès de la FIFA, tenu à Marrakech.

Cette initiative veut permettre à toutes les grandes équipes de pouvoir animer cette compétition et de s’assurer une large médiatisation grâce à la présence des professionnels, surtout dans les championnats européens.

 

Avec les changements survenus au niveau des équipes africaines, le nombre de participants va passer à 16 sélections à partir de l’édition 1998 organisée au Burkina Faso.

+ Les professionnels africains, fer de lance de leurs sélections +.

Les professionnels africains devenus le fer de lance de leurs équipes et la question des footballeurs africains expatriés a constitué l’un des importants aspects de cette première évolution de la plus prestigieuse compétition continentale.

En effet, les discussions étaient passionnées au siège de la CAF, au Caire, à propos de ce sujet, qui sera résolu définitivement sous le mandat du quatrième président, l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema.

Au début de la compétition, seuls les joueurs évoluant dans leurs pays étaient autorisés à figurer sur la liste communiquée à la CAF en prévision de chaque tournoi, comme le stipulaient les règlements de la FIFA.

Les sélections qui disposaient de joueurs évoluant à l’étranger ont été ainsi privées des services de leurs professionnels.

Elles ont dû attendre la réunion du Caire (24-25 mai 1967) pour qu’une fédération nationale puisse finalement utiliser un maximum de deux joueurs jouissant de la nationalité de leur pays bien que licenciés et pratiquant dans un autre, et quel que soit leur statut en tant que joueurs.

Le grand bénéficiaire de ce nouvel amendement était le Congo Brazzaville qui a remporté le trophée continental du 1972 grâce à ses deux professionnels M`Pelé et Balekita.

Dix ans plus tard, à Tripoli (3-4 mars), l’Ethiopien Tessema va mettre fin aux discussions byzantines au siège de la CAF.

Conformément à l’article 3 du nouveau règlement de la FIFA, désormais tout joueur, citoyen d’un pays en vertu des lois de ce pays, est qualifié pour jouer en équipe nationale.

Cette décision de la CAF a été bénéfique pour le football africain, qui, grâce à l’apport des professionnels – dont le nombre peut couvrir toute l’équipe – fait l’objet d’une large diffusion dans les plus grandes chaînes de télévisions.

Aujourd’hui, la plupart ou toutes les nations africaines tirent profit des services de leurs joueurs expatriés qui constituent la colonne vertébrale et le fer de lance de ces sélections. Des préparatifs de haut niveau et des préparations intenses devaient précéder la fête footballistique de Luanda, où le Maroc sera le grand absent, tout comme le Sénégal.

Chaque joueur caresse le même rêve continental d’inscrire son nom en lettres d’or au palmarès de ce rendez-vous africain. Si cette ambition semble légitime, elle s’avérait pourtant impossible pour nombre de grands joueurs ayant brillé dans les grands championnats européens, d’embellir leur blason par ce sacre avant d’être mis à la retraite dont évidemment des Marocains qui se sont vus privés de l`euphorie de la victoire.

Le plus amer est de voir les amis de Marouan Chamakh privés cette fois de la simple participation au Mondial africain à la suite de l’élimination humiliante des Lions de l’Atlas de la CAN et du Mondial 2010.

+ Cinq traditionnels leaders du continent absents de la CAN-2012+.

Cinq grandes sélections africaines ont été absentes de la phase finale de la 28è édition de la Coupe d`Afrique des nations. Il s’agit de l’Egypte, du Cameroun, du Nigéria, de l’Afrique du sud et de l’Algérie. En revanche, trois nouvelles équipes signeront leur toute première sortie africaine, à savoir le Botswana, le Niger et la Guinée équatoriale, co-organisatrice de cette édition avec le Gabon (21 janvier-12 février).

Les cinq sélections absentes de cette CAN ont récolté à elles seules 15 titres sur 27.

Les Pharaons, vainqueurs des trois dernières couronnes, détiennent le record de titres avec 7 sacres (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010), suivis du Cameroun avec 4 titres (1984, 1988, 2000, 2002) et du Nigeria champion d`Afrique en 1980 et 1994. L’Algérie et l’Afrique du Sud s’étaient adjugées le titre, respectivement, en 1990 et 1996.

Cette édition est marquée également par l’absence de 3 équipes ayant déjà remporté le titre continental, en l’occurrence l’Éthiopie (1962), la RD Congo (1968 et 1974) et le Congo (1972).

Par contre, cette phase finale verra la participation de 5 sélections déjà vainqueurs de ce trophée, à savoir le Ghana (1963, 1965, 1978, 1982), le Maroc (1976), la Tunisie (2004), la Côte d`Ivoire (1992) et le Soudan (1970), tandis que sept autres sont à la recherche d’un premier sacre continental à savoir la Libye, la Zambie, le Burkina Faso, l’Angola, le Gabon, le Mali et la Guinée.

+ Le Cameroun et l’Égypte grands absents, l’Éthiopie de retour après 30 ans d’éclipse+

Les éliminatoires de la CAN-2013 ont démontré que désormais il n’y a pas d’obstacle pour les sélections dites “petites”, qui ont réussi à bousculer la hiérarchie, à l’image de l’Éthiopie, qui retrouve une phase finale de la CAN, 30 ans après sa dernière participation, au moment même où des équipes comme le Cameroun et l’Égypte qui ont dominé le football africain durant des décennies ne sont même pas parvenus à franchir le cap des éliminatoires de cette édition.

En effet, l’Égypte et le Cameroun, deux sélections qui détiennent le record de participations et surtout de trophées remportés en phase finale de la CAN, seront absentes pour la seconde fois de suite du rendez-vous, suite à leurs éliminations respectives aux deuxième et troisième tours des éliminatoires de la CAN-2013.

L’Éthiopie revient de nouveau aux phase finales de la CAN après une élimination au 1er tour de l’édition de 1982 en Libye qui a été remportée par le Ghana. La première participation de l’Éthiopie à la CAN date de 1957 au Soudan lors de laquelle elle a pris la 2e place et a remporté le sacre en 1962 en tan que pays hôte.

CAN 2015: le Maroc privé de la phase finale après la demande de report de la 30e édition en raison du virus Ebola:

Après la demande de report de la phase finale formulée par le gouvernement marocain, en raison du virus Ebola, la CAF a décidé de confier l’organisation de la 30e édition à la Guinée équatoriale et au Congo. Petit Etat d’Afrique centrale coupé en deux entre une partie territoriale et une partie insulaire, la Guinée Equatoriale compte aussi peu d’habitants (moins de 700 000) que de références footballistiques. Le Nzalang Nacional n’a jamais disputé la moindre phase finale de Coupe du Monde et participe seulement à la deuxième CAN de son histoire. La première, c’était en 2012. Les équato-guinéens co-organisaient la compétition avec le Gabon et avaient même atteint les quarts de finale après avoir sorti le Sénégal.

L’autre pays hôte du tournoi, le Congo-Brazzaville n’est pas un habitué des dernières CAN. Et pour cause, sa précédente participation remonte à 2000 (élimination au premier tour). Cette fois encore, les Rouges ne doivent leur présence qu’à la disqualification sur tapis vert du Rwanda, qui les avait éliminés sur le terrain lors du troisième tour préliminaire des éliminatoires.

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