Raid Sahraouiya 2020: cinq questions à Mme Baibanou, la 1ère alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets

Raid Sahraouiya 2020: cinq questions à Mme Baibanou, la 1ère alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets

vendredi, 14 février, 2020 à 23:03

.-ES: Bassma Rayadi-.

 

Dakhla-Mme Bouchra Baibanou, la première alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets et la première femme de l’Afrique du Nord à avoir escaladé le plus haut sommet du monde “Everest”, évoque, dans une interview accordée à la MAP en marge de sa participation au raid solidaire féminin “Sahraouiya”, son expérience dans le challenge des 7 sommets, de son travail en tant que présidente du comité féminin à la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne (FRMMSM), ainsi que sa participation à la “Sahraouiya”.

Comment est venue l’idée du challenge des 7 sommets ?

Le début était de Toubkal, le plus haut sommet du Maroc. En y arrivant, j’avais senti de fortes émotions et j’ai découvert ma passion pour l’escalade des sommets. Après, j’ai gravi tous les sommets du Maroc, avant de décider, en 2011, de tenter cette expérience à l’étranger, en escaladant la montagne Kilimanjaro (5.895 mètres), ma première destination africaine qui m’a incité à commencer l’aventure des 7 sommets.

J’ai pu réussir ce challenge après huit années de persévérance et d’engagement, devenant ainsi la première alpiniste marocaine à réaliser le challenge des 7 sommets.

Quelles étaient les difficultés rencontrées lors de cette aventure exceptionnelle ?

J’ai rencontré plusieurs difficultés, dont la perception de la société qui considère la femme comme une femme au foyer qui ne doit pas s’éloigner de sa famille pour une longue durée pour vivre une telle aventure. J’ai aussi trouvé quelques difficultés à convaincre mes parents de mon rêve, qu’ils trouvaient drôle et anormal. Mais après, tout a changé, l’avis de mon entourage a changé et leurs doutes et critiques se sont transformées en un sentiment de fierté. C’était l’un de mes objectifs. Pour mon mari, il me soutenait durant tout mon parcours. Il m’a accompagné dans plusieurs sommets du Maroc et nous avons escaladé ensemble le sommet de Kilimanjaro.

Outre les difficultés relatives à la préparation physique à ce défi, qui exige d’excellentes conditions physiques, j’ai rencontré des difficultés d’ordre financier, puisqu’il est nécessaire de chercher des sponsors et de les convaincre de mon rêve et de mes capacités à réaliser ce projet coûteux. Ces difficultés m’ont motivé à réaliser ce challenge en huit ans, alors qu’il pouvait être réalisé dans un délai plus bref. Ces contraintes m’ont poussé à m’attacher plus à mon rêve, à ne pas lâcher et à prouver au monde que la femme, en général, et la femme marocaine, en particulier, est capable de relever les défis quelle que soit leur ampleur.

Comment évaluez-vous votre expérience d’aide des filles à escalader les montagnes ?

A vrai dire, les filles sont de plus en plus intéressées par ce sport. Dans mon association “Delta Evasion”, on remarque une présence continue et en croissance des femmes et des filles. C’est une bonne expérience, parce qu’on renforce les filles à travers le sport, en leur permettant de doper leur confiance en elles, à remonter les challenges et à aller de l’avant. Nous organisons ainsi des ateliers de formation sportive, de marche et d’escalade de montagnes et dans le cadre du travail du comité de la FRMSSM que je préside, on organise le “Challenge Toubkal goals”, une compétition d’escalade du sommet de Toubkal au profit des filles.
Comment était votre expérience à la Sahraouiya 2020 et comment est-elle différente du challenge des 7 sommets ?

La Sahraouiya est une compétition magnifique. C’est une occasion de rencontres en faveur de causes sociales différentes. Le raid Sahraouiya est un challenge très dur parce que nous devions parcourir 20 à 30km quotidiennement, à travers plusieurs épreuves, dont la course, le canoë, le VTT,… et la compétition en binôme permet d’apprendre l’esprit d’équipe et de répartir les tâches.

Avant de parler des différences entre les deux challenges, j’évoquerai les points en commun, à savoir la force mentale. Les deux compétitions nécessitent une grande capacité de résistance et de patience, tandis que la différence est que “Sahraouiya” est une compétition entre plusieurs équipes et l’escalade des montagnes et un défi personnel, peu importe le temps d’arriver, l’essentiel est d’arriver au sommet.

Un mot adressé à la femme marocaine:

Mes grandes salutations à la femme marocaine, qui donne beaucoup à sa famille et sa société. J’invite toutes les femmes marocaines à être fières d’elles, à croire en leurs capacités, à développer leurs compétences, à être heureuses et à réaliser leurs rêves et leurs ambitions, même s’ils apparaissent inaccessibles.

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