Sport et développement: Trois questions à Zineb Bennouna, entrepreneure sportive

Sport et développement: Trois questions à Zineb Bennouna, entrepreneure sportive

vendredi, 15 janvier, 2021 à 11:16

Casablanca – Zineb Bennouna, entrepreneure et organisatrice d’événements sportifs, expose en trois questions son point de vue sur le rôle du sport dans le développement.

Mme Bennouna a participé à l’organisation de plusieurs événements sportifs tels que le Grand Marathon International de Casablanca et le raid La Sahraouiya. Elle est aussi fondatrice de CapZ, une agence qui propose des programmes adaptés aux entreprises, notamment sur le digital, offrant des services de bien-être et de sport aux collaborateurs.

Elle pense que le sport, en plus des opportunités qu’il offre en termes d’entrepreneuriat, peut être aussi un levier de productivité et d’engagement des collaborateurs au sein de l’entreprise.

1. Comment est-ce que le sport peut être un moteur de développement au Maroc ? Quelles sont les potentialités qui se présentent ?

Le sport peut être un moteur de développement au Maroc d’abord par sa contribution au développement économique par la mise en place d’une industrie productive mais aussi sur le plan humain à travers des programmes d’inclusion sociale par le sport, notamment auprès des populations vulnérables.

Je pense qu’il devrait y avoir une stratégie d’encouragement à l’activité physique et sportive. Si on se base sur les recommandations de l’OMS, 30 minutes sont requises par jour pour ne pas être considéré comme sédentaire, compte tenu des nouveaux modes du travail aujourd’hui. Dans ce sens, à travers mon agence CapZ, j’offre des services de bien-être et de sport aux collaborateurs des entreprises d’abord pour inciter à la pratique sportive mais aussi dans une optique de cohésion d’équipe et de rapprochement des équipes.

Nous n’avons malheureusement pas de données chiffrées au Maroc mais en se basant sur les données européennes, le sport permet de baisser de 30 à 40% le taux d’absentéisme et d’augmenter de 6 à 8% la productivité tout en renforçant le sentiment d’appartenance à l’entreprise.

Dans ce sens, le sport peut être un levier de productivité et d’engagement des collaborateurs dans les entreprises.

J’ai eu l’occasion de mettre en place des programmes sportifs, notamment sous forme de challenge dans les entreprises et les effets se sont fait ressentir rapidement sur la productivité, la cohésion d’équipe et le nouveau souffle qui est donné surtout dans les domaines où il y a beaucoup de pression au quotidien.

D’un point de vue médical, pratiquer une activité physique régulière fait baisser les taux de maladies cardiovasculaires, réduit les symptômes de dépression et d’anxiété et contribue à la prévention et à la prise en charge des maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète.

2. Quels sont, selon vous, les obstacles qui se dressent dans ce sens ?

A mon sens, le manque d’infrastructures, le manque de formation des athlètes mais aussi en management du sport et le manque de politique d’industrialisation du sport sont les principaux freins au développement de ce secteur.

D’un point de vue entrepreneurial, nous venons de vivre une année quasi blanche dans le domaine puisque toutes les activités sportives étaient à l’arrêt, les salles de sport fermées dans les grandes villes et les regroupements non autorisés. C’est une période spéciale.

En dehors de ce contexte, les principaux obstacles auxquels je fais face sont d’abord culturels. Nous ne sommes pas une population sportive, c’est donc difficile d’inciter les gens à pratiquer une activité physique régulière. Ensuite, ce n’est pas encore bien intégré dans les entreprises, c’est donc un effort considérable pour les convaincre de mettre en place ce type de programmes et d’y consacrer du temps et un budget.

Si on prend l’exemple de la France, il existe une Fédération Française du Sport en Entreprise qui est très puissante et le sport est devenu une “norme” dans la plupart des entreprises, avec des challenges et tournois inter-entreprises. Nous avons donc encore du chemin à parcourir pour en arriver là mais ça nous donne un bel exemple à suivre.

3. Quelles sont les actions que vous proposez afin de faire du sport une véritable industrie créatrice de revenus et d’emplois ?

Si on avait plus d’exemples d’athlètes de haut niveau sur les compétitions à l’international, cela inciterait déjà les jeunes à commencer tôt leur pratique sportive et ancrerait le sport dans leur quotidien.

Il existe quelques initiatives mais elles restent encore très discrètes. Il s’agit de tout petits groupes et microcosmes par-ci, par-là, c’est donc un challenge pour moi d’inciter à la pratique sportive, surtout dans les entreprises.

Il faut donc agir et préparer le terrain à travers notamment la mise en place d’infrastructures de proximité et des formations pour l’encadrement des sportifs de haut niveau.

Créer un organisme étatique qui fédère, met en œuvre et gère les actions sportives au niveau national, favoriser les partenariats publics-privés et instaurer des formations managériales sportives s’avèrent également nécessaires pour faire du sport une industrie productive.

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