Coronavirus : De l’intérêt d’une coopération avancée entre la Maroc et la CEDEAO à l’heure de la guerre contre la pandémie (universitaire)

Coronavirus : De l’intérêt d’une coopération avancée entre la Maroc et la CEDEAO à l’heure de la guerre contre la pandémie (universitaire)

jeudi, 7 mai, 2020 à 13:06

Rabat – La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), souvent présentée comme étant le système d’intégration régionale le plus dynamique du continent africain, risque fort d’affaiblir face à la crise pandémique du Covid-19, estime le professeur universitaire Jamal Machrouh, tout en mettant l’accent, en guise de solution, sur les propos de SM le Roi Mohammed VI dans son discours d’Abidjan, en 2014 : “l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique”.

Conférences des chefs d’Etat et de Gouvernement régulières, citoyens de la Communauté disposant d’un passeport commun, discussions sur une monnaie unique, sont entre autres des exemples qui font la force de cette région. Néanmoins, le modèle de la CEDEAO souffre de deux paradoxes majeursexplique le professeur Machrouh dans un article publié par le think-tank marocain Policy Center for the New South (PCNS) intitulé “De l’intérêt d’une coopération avancée entre la Maroc et la CEDEAO à l’heure de la guerre contre la pandémie du Coronavirus”.

“Le premier paradoxe qui marque la CEDEAO est le décalage entre le potentiel de la prospérité et la réalité de la pauvreté”, a-t-il souligné, ajoutant que le deuxième paradoxe consiste en l’écart considérable entre l’excellence de la construction institutionnelle et de la production normative, d’une part, et la faiblesse des actions et des réalisations communes, d’autre part, notamment “dans la gestion des crises et dans la lutte contre les groupes terroristes”.

Ainsi, ce double paradoxe fait que les pays membres de la Communauté ne disposent pas des moyens humains et du matériel médical nécessaire pour mener à bien la guerre contre le Covid-19, cet “ennemi universel invisible” et il y a fort à craindre que les effets secondaires de la crise sanitaire provoquent une série de crises économiques, alimentaires, voire sécuritaires”, indique le professeur.

Pour toutes ces raisons, entre autres, M. Machrouh déduit que les solutions ne peuvent être qu’africaines et, surtout, régionales, mettant dans ce sens l’accent sur l’importance d’approfondir substantiellement la coopération avec le Royaume du Maroc, et la mise en correspondance des moyens marocains et Ouest africains pour triompher dans la guerre contre le Coronavirus.

Il a, ainsi, mis en avant à cet égard l’expérience importante du Maroc dans la gestion de la pandémie et la stratégie intégrée et proactive qui a été rapidement adoptée et mise en œuvre, laquelle repose essentiellement sur des moyens nationaux.

“Un confinement rapidement instauré, un protocole clair de traitement adopté, des mesures d’accompagnement du tissu industriel national et de son adaptation à la production de matériels médicaux nécessaires appliquées et un Fonds national spécial mis en place”, a-t-il énuméré, notant que les résultats positifs enregistrés par le Maroc grâce à cette stratégie sont aujourd’hui reconnus et salués au niveau mondial.

M. Machrouh s’est également attardé sur la ferme volonté du Maroc, depuis plusieurs années, d’élargir le champ de coopération avec la CEDEAO, et ce sur la base d’un partenariat décomplexé, mutuellement bénéfique et qui mettrait l’Homme africain au centre.

“Les deux entretiens téléphoniques du 13 avril 2020 que le Souverain a eus avec MM. Alassane Ouattara et Macky Sall, respectivement présidents de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, qui ont porté sur le lancement d’une initiative de chefs d’Etat africains pour lutter contre le Covid-19 sur le continent, témoignent de cette constante volonté”, souligne-t-il.

Et d’ajouter que le Royaume et la CEDEAO bénéficient d’ores-et-déjà des canaux et moyens d’action nécessaires à une coopération avancée pour combattre la pandémie, en l’occurrence les entreprises marocaines présentes dans les pays de la CEDEAO, le personnel de la médecine militaire en mission dans certains pays de la région et les anciens lauréats Ouest africains des facultés de médecine, des écoles d’ingénieurs et des établissements d’enseignement militaire marocains, “autant de relais pour réussir une telle coopération”.

Le professeur a en outre a mis l’accent sur la nécessité de capitaliser sur l’expérience importante, “quoiqu’il en soit des insuffisances observées de la CEDEAO dans la gestion des maladies infectieuses et épidémies, pour gagner la guerre contre la pandémie en cours”, soulignant qu’il faut faire de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) l’instrument principal dans cette guerre.

https://www.policycenter.ma/opinion/de-l%E2%80%99int%C3%A9r%C3%AAt-d%E2%80%99une-coop%C3%A9ration-avanc%C3%A9e-entre-la-maroc-et-la-cedeao-%C3%A0-l%E2%80%99heure-de-la-guerre#.Xq8gB6j7TIV

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