L’Algérie utilise le protectionnisme commercial comme moyen de pression contre ses partenaires (Institut Royal Elcano)

L’Algérie utilise le protectionnisme commercial comme moyen de pression contre ses partenaires (Institut Royal Elcano)

jeudi, 23 juin, 2022 à 13:01

Madrid – Le régime algérien fait usage du ”protectionnisme commercial’’ et des ‘’restrictions arbitraires’’ comme ‘’moyen de pression’’ contre ses partenaires économiques européens, notamment l’Espagne, souligne l’Institut Royal Elcano des études internationales et stratégiques.

‘’L’Algérie a fait preuve d’une fragilité politique et économique ces dernières années, et a fréquemment eu recours au protectionnisme commercial non seulement comme un outil technique, mais aussi comme un moyen de pression’’, indique le prestigieux think tank espagnol, dans une analyse intitulée ‘’l’impact des mesures algériennes sur l’économie espagnole’’.

Ces dernières années, ‘’le non-respect par l’Algérie de l’accord d’association avec l’UE a été manifeste, tout comme ses restrictions arbitraires à l’importation ou d’autres mesures à l’encontre de partenaires avec lesquels il existe des tensions politiques’’, fait observer l’Institut Royal Elcano, dont le président d’honneur est le Roi Felipe VI.

L’analyse relève que ‘’le recours au protectionnisme commercial est courant en Algérie, et a été exacerbé ces dernières années par la forte augmentation du déficit commercial et la raréfaction des réserves’’, rappelant que ‘’la Commission européenne a alerté les autorités algériennes sur l’incompatibilité des droits de douane provisoires et de sauvegarde avec l’accord d’association (signé en 2002 sous la présidence espagnole et en vigueur depuis 2005)’’.

‘’Bien que l’Algérie se soit engagée à revoir ses tarifs douaniers tous les trimestres, elle ne l’a pas fait’’, martèle l’Institut.

‘’L’Algérie n’a pas, non plus, respecté le démantèlement tarifaire de l’accord d’association (qui aurait dû avoir lieu le 1er septembre 2020, soit trois ans plus tard que prévu initialement), et continue d’appliquer d’autres droits illégaux affectant les produits d’origine européenne, tels qu’une taxe intérieure de consommation (de 10 à 60 %, similaire à une taxe de luxe, qui affecte 182 positions tarifaires), et une taxe de contribution de solidarité pour le paiement des pensions de retraite (de 2% pour toutes les importations)’’, détaille-t-il.

L’analyste pointe également la fragilité de l’économie algérienne, qui ‘’a fait preuve d’une grande faiblesse ces dernières années’’, précisant que son PIB a ‘’à peine progressé de 0,8 % en 2019, avant d’être frappé par la pandémie, et la croissance en 2021 et prévue pour 2022 est d’environ 3%, ce qui n’est pas très élevé pour une économie émergente dotée de vastes ressources naturelles’’.

‘’Ses richesses naturelles n’empêchent cependant pas le revenu par habitant d’être faible (moins de 4.000 dollars) et le chômage élevé (11,5% officiellement, mais beaucoup plus chez les jeunes et les femmes). Sa dépendance à l’égard du pétrole et du gaz est très élevée (elle représente deux tiers de ses revenus et plus de 95 % de ses exportations), et son économie est peu diversifiée, avec une économie parallèle considérable, un système financier sous-développé, une omniprésence du secteur public des affaires (que les banques sont obligées de financer), peu d’initiative privée (les rares PME sont concentrées dans les secteurs de la construction et du commerce et de la distribution) et une législation très interventionniste et incertaine dans son application’’, fait observer le document.

Cette situation ‘’explique pourquoi l’Algérie reçoit très peu d’investissements étrangers et est mal classée dans l’indice de Transparency International (117 sur 180) et dans l’indice Doing Business de la Banque mondiale (157 sur 190)’’, conclut l’analyse.

L’Institut Royal Elcano est un organisme fondé en 2001 pour servir de forum d’analyse et de débat sur l’actualité internationale et les relations extérieures de l’Espagne.

Son conseil d’orientation comprend notamment les ministres espagnols des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Éducation, de la Culture et de l’Économie. Son conseil d’administration est composé d’anciens présidents du gouvernement espagnol et les représentants de plusieurs sociétés multinationales espagnoles.

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