Sao Paulo: la rue “Vinte e cinco de Março”, point de chute historique des premiers Arabes au Brésil

Sao Paulo: la rue “Vinte e cinco de Março”, point de chute historique des premiers Arabes au Brésil

mardi, 17 juin, 2014 à 11:36

Par Karim Naji

La rue “Vinte e cinco de Março” (25 mars), ou  “Vinte e cinco” comme préfèrent l’appeler les Brésiliens, constitue un point de chute historique des premiers Arabes venus à la découverte du Brésil.

La date du 25 mars est intimement liée à une grande avenue commerciale de Sao Paulo, connue aussi sous le nom de “Rua dos Arabes” (Rue des Arabes) en raison de la présence de plus de 50 pc de commerçants d’origine arabe.

L’histoire de la rue, située en plein centre de Sao Paulo à proximité de la célèbre place Pedro II, remonte au 19ème siècle lorsque les premiers commerçants arabes, de différentes confessions, ont commencé à s’installer au Brésil en tant que marchands ambulants, avant de finir par ouvrir leurs propres boutiques.

En effet, le premier magasin a été ouvert sur cette rue en 1887 par un migrant libanais, Benjamin Jafet, selon les faits relatés par les chroniqueurs de l’époque.

La plupart des premiers migrants arabes, venus du Liban, de Syrie, d’Irak, de Palestine, d’Egypte, de Jordanie et du Maroc, ont élu domicile à Sao Paulo, la mégapole économique du géant latino-américain, pour y exercer leurs activités commerciales.

Les arabes émigrèrent vers ce pays d’Amérique latine particulièrement pour des raisons socioéconomiques, à la recherche d’opportunités d’emploi et de meilleures conditions de vie, le Brésil étant un pays hospitalier où toutes les cultures et religions cohabitent harmonieusement.

Au fil du temps, l’arrivée de plus en plus de commerçants aidant, la rue “Vinte e cinco de Março” se fait une réputation de marché où on trouve de tout à bas prix.

Par la suite, “Vinte e cinco” a été vite investi” par les Africains et les Asiatiques, devenant ainsi un espace incontournable pour toutes sortes de commerces. Avec quelque 4000 points de vente, elle devient la rue commerçante la plus connue de Sao Paulo et de tout le pays, de par l’offre et la diversité des produits qui s’y échangent. Chacun y trouve chaussure à son pied. Le marché s’étend sur plusieurs hectares et offre une grande variété de produits, vendues au gros comme au détail.

Ce sont principalement des effets vestimentaires et de sport, des fournitures de bureau, des tissus, des produits d’artisanat, de la bijouterie et parfumerie, accessoires, produits alimentaires, restauration, jouets pour enfants, pièces de rechange, articles électroniques, appareils électroménagers, en plus de dizaines de succursales bancaires.

Le marché est très fréquenté en raison de la grande offre de toute sorte et surtout grâce aux prix abordables pouvant être jusqu’à 4 fois moins chers qu’ailleurs, selon les habitués.

La rue est particulièrement prise d’assaut durant les fêtes de fin d’année lorsque l’on comptabilise près d’un million de visiteurs par jour.

La réputation du marché est due, outre ses prix attractifs, à sa localisation stratégique. Il est situé au centre de Sao Paulo, à proximité de deux stations de métro, ce qui permet aux amateurs du shopping de s’y rendre sans grande peine.

Freitas Florindo, commerçant, a indiqué à la MAP que ce marché est très fréquenté par un grand nombre des membres de la communauté arabe, notamment des Libanais et des Syriens, précisant qu’il y travaille depuis plus de 30 ans avec le propriétaire libanais d’un grand magasin de jouets pour enfants et d’effets de sport.

Quant à Faraj Hassan Abdallah, d’origine libanaise, propriétaire d’un magasin d’appareils électroniques et d’accessoires de téléphones portables, venu au Brésil en 1970, a confié à la MAP qu’il existe une forte présence des Arabes à  “25 de março”, faisant savoir que plusieurs d’entre eux sont propriétaires de locaux de commerce.

A l’heure actuelle, a-t-il déploré, l’acquisition d’un local de commerce dans ce marché nécessite plus d’un million de dollars, soit l’équivalent du prix de dizaines de locaux, cinquante années auparavant.

Par ailleurs, en hommage aux Arabes établis au Brésil ayant fait de la rue “25 mars” le plus grand centre commercial en Amérique latine et l’un des importants sites touristiques de la ville, cette date (25 mars) a été instituée par le Congrès du pays “Journée nationale de la communauté arabe”” , en vertu d’une loi proposée par un sénateur d’ori­gine syro-libanaise, Romeu Tuma, et décrétée en août 2008, en reconnaissance à l’importante contribution des Arabes au développement du pays.

L’institution de cette journée est un témoignage solennel aux hommes et aux femmes d’origine arabe ayant commencé à fouler le sol brésilien il y a plus de cent ans, à la recherche du travail et de la fortune.

Fascinés par le charme du pays de la samba et l’hospitalité de son peuple, une grande partie d’entre eux s’y sont installés définitivement. Le Brésil compte désormais plus de 12 millions de personnes d’origine arabe qui ont marqué le Brésil dans différents domaines, notamment la gastronomie, la littérature et le cinéma.

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