CAN: 64 ans de rayonnement et de promotion du ballon rond sur la scène continentale (2è partie)

CAN: 64 ans de rayonnement et de promotion du ballon rond sur la scène continentale (2è partie)

mercredi, 5 janvier, 2022 à 13:47

Casablanca – Une lecture dans l’historique de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, dont la 33è édition débutera le 09 janvier au Cameroun, permet de relever comment cette cette grand-messe du football africain a gagné, au fil des éditions, en spectacle et en notoriété, séduisant de plus en plus les mordus du ballon rond et s’imposant comme l’un des plus prestigieux rendez-vous footballistiques au monde.

Créée en 1956, trois ans avant la Coupe d’Europe des Nations, la CAN est la deuxième plus vieille compétition continentale après la Copa America dont la première édition date de 1916.

-Les “Pharaons”, 27 ans après (1986)

Les Égyptiens ont attendu très longtemps pour reconquérir un trophée qu’ils étaient les premiers à remporter. Pour y parvenir, il a fallu qu’ils organisent de nouveau la Coupe d’Afrique des Nations (1986).

Une défaite surprise (2-0) face au Sénégal en match d’ouverture a failli être fatale pour les “Enfants du Nil”, qui ne doivent leur salut qu’à un succès (2-0) sur la modeste sélection mozambicaine, au dernier match de poules.

En demi-finales, ils étaient opposés à leur bête noire, la sélection marocaine, euphorique après sa deuxième qualification au mondial (Mexico-1986).

Une erreur d’arbitrage a permis aux Égyptiens d’accéder à la finale: sur un coup franc indirect, Tahar Abouzaid expédie la balle directement dans les bois de Zaki (79è).

En finale, le penalty de Kana Biyik heurte le poteau et l’Égypte bat le Cameroun, tenant du titre, aux tirs au but 5-4 (0-0 au terme de 120 minutes de jeu).

Une fois encore, la finale a été marquée par des chocs brutaux et des tactiques privilégiant la prudence au détriment du jeu ouvert et offensif. Le football africain est en train de perdre beaucoup de ses particularités (jeu spectaculaire, fantaisie et fête sur le terrain).

-Le Cameroun persiste et signe (1988)

Avec une équipe vieillissante, le Cameroun s’est déplacé au Maroc pour défendre ses chances lors de la 15è édition de la CAN.

Vainqueurs à Abidjan-1984 et finalistes au Caire-1986, les Lions indomptables n’ont pas produit du beau football durant toute la compétition, qui a été avare en buts (23 buts en 16 matches). Leur longue expérience a été cependant déterminante dans la victoire (1-0) en finale sur un Nigeria en pleine restructuration.

Plus que jamais, le football africain est devenu crispé, les équipes devenant de plus en plus calculatrices. Les amateurs du ballon rond au Maroc et à travers le continent ont été particulièrement déçus par la prestation des Lions de l’Atlas, qui avaient émerveillé le monde par leur touche de magie lors du mondial mexicain, deux ans auparavant. Zaki et les siens ont été éliminés en demi-finales par le futur vainqueur (1-0), à la suite d’une rencontre hachée et de faible qualité technique.

– Les “Fennecs” irrésistibles (1990)

Accueillant la CAN-1990, l’Algérie allait réconcilier les amateurs du beau spectacle avec le football africain. Commençant en fanfare par une grande victoire sur le Nigeria 5-1, dont un doublé de Rabeh Madjer et un autre de Jamal Menad, les Fennecs vont se déchaîner devant leur public au stade 5 juillet, prenant le meilleur respectivement sur la Côte d’ivoire (3-0) et l’Égypte (2-0).

Grâce au duo d’attaque irrésistible Madjer-Menad et le jeune Chérif Ouazzani, plaque tournante de l’équipe, l’Algérie a retrouvé toutes ses marques pour faire oublier son éviction en éliminatoires de la Coupe du monde par l’Égypte, quelques mois auparavant.

Vainqueur en demi-finale du Sénégal (2-1), l’Algérie jouera le titre contre le Nigeria, qui a opposé cette fois une forte résistance aux locaux. Mais un but de Oudjani dans le dernier quart d’heure va libérer les Algériens, qui rêvaient tant d’un sacre continental.

-Les “Éléphants” grâce à Gouamene (1992).

Dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations, jamais un gardien de but n’a contribué à la victoire finale des siens comme l’a fait l’Ivoirien Alain Gouamene, alors portier du Raja de Casablanca.

Les Éléphants ivoiriens n’étaient aucunement donnés favoris de la CAN-1992 au Sénégal, malgré une éclatante victoire (3-0) au premier tour face à l’Algérie, tenante du titre.

Qualifiés pour les demi-finales aux dépens de la Zambie de Kalucha Bwalya, les Ivoiriens seront bien inspirés par leur keeper Gouamene, qui a fermé toutes les portes devant les attaquants camerounais.

A l’épreuve des tirs au but (0-0 au terme du temps réglementaire et des prolongations), Alain Gouamene, un véritable félin dans sa cage, va qualifier la Côte d’Ivoire en finale.

Opposés aux “Black Stars” du Ghana, qui revenaient au devant de la scène après une longue éclipse, les Ivoiriens vont opter pour une tactique ultra-défensive, comptant sur l’excellente forme de leur portier.

Comme ce fut le cas face au Cameroun, les Ivoiriens feront de nouveau la décision à l’épreuve des tirs au but (11-10). Et encore une fois, ce n’est pas l’équipe ayant produit le meilleur football qui a gagné.

-La saga des “Greens Eagles” lancée (1994).

Après leur victoire sur leur terre en 1980, les Nigérians n’ont pas réalisé un aussi bon résultat par la suite, à l’exception d’une place de finaliste à Casablanca-1988 et Alger-1990.

Ils ont dû patienter jusqu’en 1994 à Tunis pour voir s’épanouir une génération qui s’est forgée un style et qui a imposé le respect à tous ses adversaires, même les plus grands.

Okocha, Amokachi, Kanu, Oliseh, entre autres, vont étonner le monde par leur jeu complet avec une force africaine, une rigueur européenne et une magie brésilienne.

Bénéficiant de l’encadrement perfectionné de ses joueurs au sein des plus prestigieux clubs du vieux continent, le Nigeria va signer un retour fulgurant au premier plan. Lors de leur passage par la CAN-1994, les “Super Eagles” n’ont à aucun moment douté de leurs moyens.

Sans forcer leur talent, les camarades de Yekini vont atteindre la finale où ils seront opposés à une généreuse équipe zambienne, toujours sous le choc de la disparition de la majorité de ses joueurs titulaires dans le crash d’un avion, quelques mois avant son déplacement au Maghreb.

Au cours de la finale, le Nigeria va étaler tout son savoir-faire malgré une grande résistance de Kalucha Bwalya et ses jeunes coéquipiers. C’est Amunike, le remplaçant de luxe, qui sera l’homme de la décision. Il inscrira les deux buts de la victoire nigériane (2-1), donnant le coup d’envoi à la saga des “Greens Eagles”.

Aux jeux du Centenaire à Atlanta, le Nigeria est champion olympique aux dépens de deux grandes nations de football, l’Argentine (demi-finale) et le Brésil (finale) et son duo Bebeto-Ronaldo.

-Les “Bafana Bafana”, coup d’essai…coup de maître (1996).

Pour se réconcilier avec le continent, après la chute du régime de l’Apartheid, l’Afrique du sud accueille la 20è édition avec de nouveaux habits (quatre groupes de quatre équipes).

Longtemps à l’ombre, les Sud-africains dévoileront leur vrai visage à tous les amateurs du beau jeu. Engagement physique, gestes techniques et grande détermination, la formation à Clive Barker, “chef spirituel” des “Bafana Bafana”, avait tous les atouts pour devenir championne d’Afrique et offrir à son pays un deuxième titre international, après la couronne mondiale des springboks (sélection de rugby).

Souverains à chacune de leurs sorties, les “Bafana Bafana” ne seront pas vraiment gênés en finale par les Tunisiens qui ont, eux aussi, franchi un palier deux ans après leur catastrophique Coupe d’Afrique à domicile.

Les Sud-africains s’imposeront grâce à deux buts de Williams, laissé volontairement sur le banc par Barker. Au coup de sifflet final, les “Bafana Bafana” peuvent poser avec leur supporter numéro un, Nelson Mandela. De retour à la maison, les Tunisiens seront accueillis en héros par toute une nation.

-Les “Pharaons égalisent” le record des “Black Stars” (1998).

Malgré leur courte défaite face aux Lions de l’Atlas en match de poules (1-0), les “Pharaons” vont décrocher le titre suprême de la 21è édition, organisée au Burkina Faso, égalisant du coup le record de quatre couronnes des “Black Stars” ghanéens. Déjà vainqueurs de la CAN en 1957, 1959 et 1986, les “Enfants du Nil”, entraînés par Mahmoud El Gohary, vainqueur en tant que joueur de la deuxième édition en 1959, vont terminer au deuxième rang du premier tour derrière le Maroc. Ils passent difficilement le tour des quarts de finale après la fatidique épreuve des tirs au but face à la Côte d`Ivoire (5-4), avant de disposer sur le même score de 2-0, successivement, du Burkina Faso en demi-finales et de l’Afrique du sud, tenante du titre, en finale.

Cette édition a été marquée par l’émergence de petites équipes ambitieuses cherchant à bousculer la hiérarchie comme le Togo, vainqueur du Ghana d’Abedi Pelé au premier tour (2-1), ou le Burkina Faso, demi-finaliste, et le retour au premier plan de la RD Congo, troisième au décompte final.

– Le triplé pour le Cameroun (2000).

La victoire de la sélection camerounaise face aux “Super Eagles” devant 60.000 spectateurs a entraîné une grosse déception chez les Nigérians qui ont vu filer l’occasion de fêter le sacre.

Les millions d’inconditionnels de la sélection nigériane assistaient, alors, à la troisième défaite en finale de leur équipe devant le Cameroun, après celles de 1984 à Abidjan et de 1988 à Casablanca. La finale remportée par les Camerounais sur le score de 4 tirs au but à 3, au terme d’un nul (2-2) en temps réglementaire et prolongations, a été palpitante eu égard au potentiel des deux équipes qui ont fourni un beau football.

Avec ce nouveau titre, le Cameroun inscrit son nom pour la troisième fois sur le registre africain, conservant, par là même, définitivement le trophée.

La CAN-2000, organisée conjointement par le Ghana et le Nigeria, a été considérée comme étant celle de l’émergence des stars et de la maturité technique des joueurs africains.

-Quatrième titre pour le Cameroun (2002).

L’édition de Bamako peut être considérée comme un tournant pour le football africain, avec l’excellente carte rendue par les joueurs camerounais et sénégalais, propulsés au rang de stars lors du Mondial Corée-Japon. Les Camerounais ont dominé cette édition en remportant les trois matches du premier tour face à la RD Congo (1-0), la Côte d’Ivoire (1-0) et le Togo (3-0).

En quart de finale, les Camerounais ont sorti les Égyptiens (1-0), puis la sélection du pays hôte, le Mali (3-0), en demi-finale.

En finale face au Sénégal, le Cameroun a confirmé son statut de leader incontestable de la décennie. Face à une coriace équipe sénégalaise, les Lions indomptables n’ont eu leur salut qu’aux tirs au but 3-2 (0-0 au terme de 120 minutes de jeu).

Au tableau des équipes ayant raté le coche, figure le onze marocain qui n’a pas réussi à franchir le cap du 1er tour, comme lors de l’édition précédente, après son nul face au Ghana (0-0), sa victoire sur le Burkina Faso (2-1) et sa défaite devant l’Afrique du sud (3-1).

-Aigles de Carthage au sommet, Lions de l’Atlas ressuscités (2004).

La prestation de l’équipe marocaine lors de la CAN-2004 en Tunisie a redonné confiance à tous ses fans. Mais la Tunisie a raflé la mise grâce à un grand sens de réalisme.

Les Lions de l’Atlas ont reconquis la place de choix qui leur échoit au niveau continental. Sous la houlette de Baddou Zaki, ils ont présenté un football attrayant, en dépit des doutes exprimés au début de l’épreuve sur leur capacité à réaliser un bon résultat.

Après un premier tour irréprochable, ils ont dominé l’Algérie en quarts de finale (3-1) et le Mali en demi-finale (4-0).

En finale, ils ont buté sur une équipe tunisienne survoltée devant son public. Les Aigles de Carthage, qui avaient perdu deux finales face au Ghana (1965 à Tunis) et à l’Afrique du sud (Johannesburg 1996), ont réussi cette fois-ci à décrocher le trophée sur le score de 2-1.

Fêtés en héros à leur retour, les hommes de Zaki ont certes perdu le trophée, mais ils ont gagné en estime au sein du gotha du football africain.

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