L’enrôlement des enfants dans les camps de Tindouf, une menace à la stabilité régionale (experts internationaux)

L’enrôlement des enfants dans les camps de Tindouf, une menace à la stabilité régionale (experts internationaux)

jeudi, 24 mars, 2022 à 12:02

Rabat – L’enrôlement des enfants dans les camps de Tindouf au sud de l’Algérie constitue une menace à la stabilité régionale, ont affirmé, mercredi à Rabat, des experts internationaux en droit international humanitaire et en affaires des réfugiés, lors d’un colloque sur “la protection des enfants dans les crises humanitaires” organisé par la Commission nationale du droit international humanitaire.

Dans le cadre d’un panel initié sous le thème “enrôlement des enfants en Afrique”, les experts ont souligné que les enfants enrôlés par le polisario représentent des projets d’éléments extrémistes qui pourraient menacer la sécurité et la stabilité dans la région de l’Afrique du Nord et du Sahel.

Les panélistes ont mis l’accent sur la nécessité de faire assumer à l’Algérie la responsabilité historique envers la communauté internationale pour contrer l’enrôlement des enfants sur ses terres, ainsi que sa pleine et entière responsabilité sur les graves violations de leurs droits fondamentaux.

A cet égard, le président de l’ONG World Action for Refugees en Norvège, Eric Cameron, a indiqué que la communauté internationale ne reconnaît pas le polisario, ce qui rend l’Algérie doublement responsable, précisant qu’il s’agit d’une responsabilité directe qui concerne la présence du polisario sur son territoire et d’une responsabilité indirecte qui consiste à soutenir ce groupuscule et à éviter de présenter des rapports sur son exploitation et son enrôlement des enfants.

D’autre part, M. Cameron a salué l’engagement du Maroc à mettre en œuvre les conventions internationales relatives à la protection des droits de l’enfant et les protocoles facultatifs y afférents.

De son côté, le président du Centre des études hispano-marocaines à Saragosse, Miguel Puyol Garcia, a dénoncé les conditions dans lesquelles vivent les enfants dans les camps de Tindouf, dans le sud de l’Algérie, sur fond des détournements de l’aide humanitaire internationale par le polisario, se référant à un rapport du Parlement européen, publié récemment, qui confirme que “des enfants âgés entre 12 et 13 ans sont soumis à des entraînements militaires en Algérie, à Cuba et en Libye”.

L’expert n’a pas manqué de relever la position récente de l’Espagne en faveur de l’initiative d’autonomie comme “la base la plus sérieuse, réaliste et crédible” pour résoudre le différend artificiel autour du Sahara marocain.

Pour sa part, Abdelkader Filali, professeur à l’Université d’Ottawa et président d’un think think canadien, a appelé à la condamnation de toutes les formes d’exploitation des enfants et de leur implication dans les conflits armés, notamment à Tindouf, dans le sud de l’Algérie.

Dans une présentation intitulée “La plus grande opération d’enrôlement d’enfants dans l’histoire contemporaine 1982-2022 : 40 ans de violations des droits des enfants à Tindouf”, le panéliste a également dénoncé le détournement de l’aide humanitaire par le polisario, qui pousse les enfants au travail forcé, à l’enrôlement et à l’extrémisme.

Mumbala Abdelungu Junio, professeur en droit international humanitaire à l’Université de Lubumbashi (République démocratique du Congo), a, quant à lui, souligné que “l’Afrique a réalisé des progrès tangibles en ce qui concerne les règles et normes du droit international humanitaire”, appelant à davantage d’efforts et à la mobilisation de plus de ressources pour réduire le fossé entre la législation locale et le droit international.

Dans un rapport sur “les enfants dans la guerre : le cas de la République démocratique du Congo”, le directeur des dispositifs Asile et post-Asile en France, Romuald Likibi, a noté que le phénomène d’enrôlement forcé est “chronique” dans ce pays d’Afrique.

Il a souligné la nécessité de mobiliser la justice nationale et de recourir à la justice internationale en cas d’échec du système national, appelant à la traduction en justice les personnes impliquées dans l’enrôlement des enfants et à la réhabilitation des victimes.

Ce colloque se veut un espace d’échange d’idées sur les solutions et les moyens d’accroître l’efficacité des règles et mécanismes internationaux de protection des enfants dans les crises humanitaires et les conflits armés.

Ont été présents l’Ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies, M. Omar Hilale, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, M. Abdeljalil Lahjomri, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les enfants en temps de conflit armé, Mme Virginia Gamba, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Mme Aouatif Hayar et la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mme Amina Bouayach, aux côtés des experts de droit international humanitaire et des professeurs universitaires.

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