Le règlement politique de la question du Sahara, l’objectif qui donne tout son sens au rôle des Nations Unies

Le règlement politique de la question du Sahara, l’objectif qui donne tout son sens au rôle des Nations Unies

mardi, 29 avril, 2014 à 19:01

Par Fouad ARIF

New York (Nations Unies) – La reconduction mardi pour un an et sans altération aucune du mandat de la Minurso par le Conseil de sécurité vient rappeler que le rôle des Nations Unies dans la résolution du conflit du Sahara passe impérativement par un respect scrupuleux des paramètres de négociations tels qu’ils avaient été définis par l’organe exécutif onusien pour aboutir à une solution politique définitive, un objectif immuable frappé du sceau de l’engagement solennel de l’ONU, qui est en même temps le noyau du sens de la mission de cette dernière.

N’en déplaise aux ennemis de l’intégrité territoriale, réduits à expier le poids de leurs frustrations et crises internes dans les manoeuvres dilatoires et préférant embarquer sur la voie de la politique du pire au mépris des populations parquées dans des conditions inhumaines dans les camps de Tindouf en Algérie, un règlement politique à la question du Sahara est la seule voie possible qui préserve l’engagement onusien des manigances des apprentis sorciers de la géopolitique qui veulent faire dérailler le processus de négociations de sa trajectoire juridique, éthique et morale.

Prenant à témoin la communauté internationale et suite aux appels incessants du Conseil de sécurité des Nations Unies pour sortir le processus de négociations de l’impasse, le Maroc a mis sur la table le plan d’autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, une proposition qui se démarque par son caractère inclusif, audacieux, ainsi que par la richesse de son contenu et la promesse d’un avenir fait de prospérité et de bien-être partagés.

Né d’un vaste processus de consultation à l’échelle nationale avec une participation active et féconde des différents segments de la société marocaine, le plan d’autonomie a vite suscité l’adhésion des grandes puissances de Washington à Paris en passant par Madrid et Londres, en y voyant la promesse d’un avenir meilleur pour les populations concernées, mais aussi un gage de stabilité pour une région sous la menace et les convoitises croisées des groupes terroristes et des bandes criminelles qui sévissent dans la région sahélo-saharienne.

La complaisance et le repli, voire la démission du droit de l’hommisme international, face à cette tragédie sans nom qu’endurent dans leur chair les pensionnaires des camps de Tindouf ne doivent pas se substituer à l’urgente obligation des différents organes des Nations Unies, notamment le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), d’assurer une présence significative dans lesdits camps et de garantir la protection de ces populations.
Dans la même mesure, le HCR est interpellé à plus d’un titre pour ne plus se cantonner à un rôle secondaire qui se limite à l’approvisionnent des camps en nourriture et en matériel.

Sentant cette obligation morale, des Congressmen et des think tanks américains se sont à maintes reprises élevés contre les violations “flagrantes” des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf et ont interpellé le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, quant à l’urgence d’assurer la protection des populations qui y sont parquées contre leur gré.

Le HCR doit assumer son mandat dans les camps de Tindouf, insistent-ils, soulignant qu’il est d’une “importance cruciale que le HCR adopte une position ferme” dans l’intérêt de ces populations et que le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés devrait oeuvrer à l’application de son important mandat, en s’assurant que les droits de ces personnes soient entièrement protégés, conformément au droit international” que le pouvoir algérien continue de fouler au pied.

La présidente du Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (USCRI), Lavinia Limon, par ailleurs, ancienne directrice du bureau pour le relogement des réfugiés sous l’Administration Clinton, avait dans un entretien à la MAP, dénoncé les conditions de vie “terribles” dans les camps de Tindouf, soutenant qu’en l’absence d’un règlement politique du conflit du Sahara, il est impératif de trouver une “solution durable qui permettrait aux populations parquées dans ces camps de regagner le Maroc et d’y exercer les droits inhérents à la citoyenneté marocaine, ou d’être réinstallés dans des pays tiers”.

L’absence d’une solution politique durable, a-t-elle soutenu, “ne doit aucunement priver les pensionnaires des camps de Tindouf de leurs droits dans le cadre de la légalité internationale”, rappelant que pas moins de 168 pays sont signataires des conventions internationales relatives aux droits des réfugiés.

Un rapport de l’USCRI note à ce sujet que l’Algérie déserte avec désinvolture et cynisme ses obligations contractées dans le cadre du droit international et continue de ne pas honorer ses engagements à l’égard des populations séquestrées sur son sol, conformément à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et du Protocole y afférent de 1967.

Plusieurs juristes internationaux et spécialistes des droits des réfugiés épinglent Alger pour ses entraves au programme d’échange de visites familiales, piloté par le HCR, entre les camps de Tindouf et les provinces du sud du Royaume.

“Pis encore”, déplore ce rapport, le gouvernement algérien refuse de reconnaître sa responsabilité quant à la situation qui prévaut dans les camps, ajoutant que pour se déplacer, les séquestrés de Tindouf sont contraints de quémander une autorisation signée autant par les autorités algériennes que par le polisario.

D’autres organismes américains indépendants sont arrivés aux mêmes conclusions que celles de l’USCRI. En effet, le “think tank” US Inter-University Center for Legal Studies (IUCLS) soutient que les populations séquestrées dans les camps de Tindouf ne doivent plus souffrir des “manquements” de l’Algérie au droit international.

Ces populations “vivent dans des conditions physiques et morales déplorables”, déplore ce centre, en mettant l’accent sur la responsabilité d’Alger quant à l’obligation de protéger les droits des personnes retenues dans les camps de Tindouf.

Alors que les violations des droits de l’Homme se font à une échelle industrielle aussi bien à Tindouf qu’en Algérie sur fond de déliquescence éthique et morale, le pouvoir algérien s’est lancé sans gêne aucune dans une tentative d’instrumentaliser la question des droits de l’Homme pour faire dévier le processus de négociations de sa trajectoire.

Fort de ses droits historiques irréfragables sur son Sahara et d’une dynamique citoyenne et de développement perçue comme modèle de développement régional efficient, le Maroc s’est engagé dans un processus de consolidation des droits de l’Homme, dans le cadre d’une dynamique nationale volontariste qui bénéficie de l’adhésion de toutes les forces vives de la nation et ne saurait être perturbé par des manœuvres désespérées des ennemis de l’intégrité territoriale qui se distinguent par le vide sidéral de leur posture négationniste, laquelle posture fait le lit au terrorisme, au narcotrafic et au trafic des êtres humains des camps de Tindouf, en Algérie, jusqu’à la bande Aouzou au Tchad, une zone baptisée “Arc d’instabilité” par les Nations Unies.

Le conflit du Sahara dit occidental, rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l’Algérie qui finance et qui héberge sur son territoire à Tindouf le mouvement séparatiste du Polisario.

Le Polisario soutenu par le pouvoir algérien revendique la création d’un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.

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