Tunisie: Dernière ligne droite pour le gouvernement d’union nationale ?

Tunisie: Dernière ligne droite pour le gouvernement d’union nationale ?

mardi, 21 juin, 2016 à 10:59

Par Jamal CHIBLI.

   Tunis – A moins de deux semaines de la date butoir fixée par le chef de l’Etat, les acteurs politiques et sociaux tunisiens se retrouvent, ce mercredi, pour accorder leurs violons autour la formation du gouvernement d’union nationale, qui aura la lourde charge de gérer la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

   D’ici à la fin du mois de ramadan, le président Béji Caid Essebis, instigateur de cette initiative, veut arracher un compromis définitif balisant le terrain devant l’arrivée du nouveau cabinet, dont la formation ne semble pas un long fleuve tranquille.

   Les parties au dialogue, qui ont accepté de se rendre au Palais de Carthage, devront déterminer “les mécanismes de mise en oeuvre des priorités établies et définir le meilleur mode de restructuration du gouvernement d’union nationale”.

   Autrement dit, il s’agira d’entériner la feuille de route déployée par le président de la République, histoire de mettre un terme au télescopage des initiatives de “sauvetage” et de “salut national” qui pullulent ces derniers temps.

   Les grandes lignes ont été exposées, début juin, dans une interview télévisée de Béji Caid Essebsi qui, tout en brossant un tableau des plus sombres de la situation, a renvoyé chacun à ses responsabilités, particulièrement la classe politique apparemment insensible au fait que tous les clignotants sont passés au rouge depuis un bon moment, sans oublier une menace sécuritaire toujours aussi pesante.

   Dans sa feuille de route rafraîchie vendredi dernier, le chef de l’Etat nourrit encore un grand optimisme sur “les opportunités du succès de la Tunisie”, qui restent tributaires d’une plus grand complémentarité entre Parlement et gouvernement et “d’un engagement global” de tous.

   Les mots-clefs de la prochaine étape doivent être “compétence, intégrité et synergie”. L’objectif sera de lutter contre le terrorisme et la corruption, échafauder une stratégie spéciale pour les collectivités locales, booster la croissance et combattre la bureaucratie.

   Dans cette entreprise visant à faire entrer le pays dans un cercle vertueux, M. Caid Essebsi peut compter sur le soutien total de l’actuelle majorité (Nidaa Tounes, Ennahdha, Union patriotique libre et Afek Tounes), mais aussi l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA, patronat).

   Cependant, le refus de la puissante centrale syndicale et du patronat d’intégrer le futur gouvernement constitue un bémol pour l’initiative du président, qui avait posé l’engagement effectif de ces deux acteurs influents comme condition fondamentale pour le bon fonctionnement de l’exécutif.

   Quand bien même le voeu d’enrôler les deux partenaires du Prix Nobel n’est pas possible pour l’instant, la stratégie communicative et opératoire suivie par la présidence a eu, tout au moins, le mérite d’amener le syndicat et le patronat à enterrer la hache de guerre et surtout à reprendre le dialogue bilatéral, qui s’était avéré déterminant lors de la grave crise politique et institutionnelle de 2013.

   Désamorçant avec grand tact les mines posées sur son chemin, l’une après l’autre, le président tunisien n’a pas perdu tout espoir de rallier les irréductibles de l’opposition à son projet, qu’il veut fédérateur et salutaire pour toute le Tunisie.

   Il a reçu, vendredi dernier, une délégation du Front Populaire (FP), coalition de formations de gauche, qui était conduite par son emblématique porte-parole, Hamma Hammami.

   Le lendemain, le secrétaire général du parti Al Massar, Samir Taïeb, un proche allié du FP et un camarade de lutte contre la dictature, déclare que les partis démocratiques progressistes de l’opposition ont décidé d’interagir positivement avec la vision du chef de l’Etat.

   Auparavant, la majorité a réussi à neutraliser le Premier ministre Habib Essid, dont l’attitude et les déclarations de défi ont largement surpris les observateurs.

   Dans une sortie médiatique jugée “malheureuse” par les commentateurs, il a carrément refusé de démissionner, prétextant que son départ est entre les mains du Parlement. Pis encore, il a estimé que “le moment a été mal choisi” pour s’embarquer dans une telle aventure.

   Quelques jours plus tard, il s’est ravisé en réaffirmant son soutien de l’initiative présidentielle et en s’engageant à “poursuivre le travail jusqu’à ce que les consultations aboutissent à la formation du gouvernement d’union nationale”.

   Lors d’une interview accordée, début juin, à la première chaîne nationale “Al-Wataniya 1” pour annoncer sa nouvelle initiative, le président tunisien a qualifié de “moyen” le bilan du gouvernement Habib Essid, adressant de sévères critiques à plusieurs de ses membres qui ont “failli” à leur mission de stopper la dégradation des indicateurs économiques.

 

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