A 90 minutes du rêve russe

 — Par Otmane ELMIBRAK , correspondant de la MAP à Abidjan —

Abidjan -Avec le sacre du Wydad en Ligue des Champions d’Afrique samedi dernier à l’emblématique “stade d’honneur” de Casablanca, le foot national semble retrouver son lustre, en attendant la confirmation ce samedi à Abidjan au terme du choc qui mettra aux prises les Lions de l’Atlas et les Eléphants de Côte d’Ivoire.

Les Marocains avaient foi en les Wydadais et les “Rouge et Blanc” en ont accepté l’augure, remportant un titre qui fuyait les galeries nationales depuis le succès du Raja en 1999 et qui devrait être surtout, espère tout Marocain, un avant-goût pour un exploit encore plus grand, celui d’une qualification au Mondial qui étanchera la soif de deux décades.

Après des récitals face au Mali (6-0) et au Gabon (3-0), qui ont valu aux Nationaux et à leur entraineur les éloges de la presse, du public et des observateurs, les espoirs sont à leur comble pour ramener le petit point de la qualification ou, ultra petita, arracher la victoire.

Qu’à cela ne tienne, l’un ou l’autre des deux scénarios aura le mérite de chasser une poisse qui sévit depuis 1998 et permettra aux Lions de l’Atlas de poinçonner ce précieux billet qui, sûrement, redonnera au ballon rond national son auréole d’antan.

Et il y a de quoi nourrir l’optimisme. Plusieurs facteurs renforcent, en effet, les chances du Onze national. Primo, l’équipe nationale a signé un parcours sans défaite (2 victoires et 3 nuls) avec, en bonus et pas des moindres, un filet resté vierge pendant les 5 journées des éliminatoires, grâce à une charnière centrale hermétique et un gardien de but constamment aux aguets. C’est là une motivation pour Benatia, Saiss et Munir El Kajoui afin de préserver cet avantage.

Aussi, comme c’est le cas dans ce genre de rencontres, il est évident que la pression sera plus ressentie du côté des coéquipiers de Gervinho, du fait que tout autre résultat qu’une victoire priverait les Eléphants d’une quatrième participation d’affilée à une phase finale de Coupe du monde, après leur qualification aux Mondiaux d’Allemagne (2006), d’Afrique du Sud (2010) et du Brésil (2014).

C’est dire que c’est aux Ivoiriens de faire le jeu et d’aller chercher la lucarne, surtout qu’ils évolueront à domicile et devant leur public. Un état de fait qui pourrait apporter de l’eau au moulin des Lions de l’Atlas. Gare, toutefois, à subir le jeu ou à se retrancher en défense.

De plus, Hervé Renard est un fin connaisseur des arcanes de la sélection ivoirienne pour l’avoir entrainée entre 2014 et 2015 et avec qui le coach national a remporté la CAN de 2015. Son passage à Abidjan devra lui souffler bien d’idées afin d’éclairer la lanterne de ses Poulains sur les mécanismes de jeu, points forts et faiblesses du Onze ivoirien.

De même et c’est là un appui de taille, les supporters marocains seront de la partie au stade Félix-Houphouët-Boigny. Ils devraient se compter en milliers, entre les 5.000 Marocains de Côte d’Ivoire, majoritairement établis à Abidjan, et leurs concitoyens qui feront le déplacement spécialement pour ce match décisif.

En outre, Hervé Renard vient de renforcer les rangs de l’équipe nationale avec de nouveaux visages en très bonne forme actuellement. Pour ce dernier match, Renard a notamment convoqué Achraf Bencharki, pièce maitresse de l’attaque du Wydad de Casablanca et auteur d’une ascension fulgurante ces derniers mois avec les rouge et blanc. Après son succès continental avec le WAC, l’ex sociétaire du Moghreb de Fès, à l’égard de qui tous rivalisent d’éloges, est aux anges et pourrait jouer un rôle décisif si l’on opte pour lui.

 Il y a également lieu de citer Oualid El Hajjam, défenseur d’Amiens (France), qui honorerait sa première sélection chez les Lions de l’Atlas.

 Après quatre participations au Mondial (1970, 1986, 1994 et 1998), la tant espérée 5ème qualification du Onze national se jouera, encore une fois, au dernier match des éliminatoires. Le dernier scénario pareil remonte à 2006 face à la Tunisie.

Cette fois-ci, les Lions de l’Atlas semblent bien partis pour réaliser un rêve qu’on caresse depuis une belle lurette. D’ici là, les Marocains retiennent leur souffle en attendant l’heureux épilogue.