Abdelghani Filali Baba, le calligraphe qui offre ses services…au prix d’un “sourire” (Portrait)

Par Karim NAJI

Sao Paulo – Le calligraphe Abdelghani Filali Baba, dont l’action est guidée par le principe du bénévolat, est un artiste marocain chevronné qui va à la rencontre des gens en leur offrant ses services à un prix à la portée de tous, un simple “sourire”.
Originaire de la ville de Fès, la soixantaine passée, Filali Baba a eu un penchant pour la calligraphie arabe depuis son jeune âge, une passion qu’il exerça ensuite avec amour sans chercher à en tirer un quelconque profit matériel.
Le passionné de cet art ancestral, qui était présent à la Foire internationale du tourisme “World Travel Market Latin America”, tenue du 23 au 25 avril à Sao Paulo, répondait toujours présent aux invitations de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) ou de la Maison de l’artisan pour les accompagner lors des différentes activités organisées à l’intérieur comme à l’extérieur du Royaume.
Les semaines culturelles au Maroc ou à l’étranger sont, en effet, ses espaces de prédilection, puisqu’il y rencontre chaque fois des centaines de personnes qui lui demandent d’écrire leurs noms et prénoms en calligraphie arabe, toujours au même prix qu’il s’est fixé initialement… un “sourire”.
Cet artiste autodidacte, qui a le souci de faire connaître cet art à travers le monde, incarne des qualités tout à fait inhérentes au peuple marocain, à savoir l’hospitalité et la générosité.
“J’ai calligraphié près de 4 millions de prénoms depuis 20 ans d’exercice de cette passion”, a-t-il confié fièrement à la MAP.
Filali Baba ne se lasse jamais de sillonner le monde entier, tantôt en compagnie de l’ONMT, tantôt de la Maison de l’artisan. Mais, il lui arrive également de faire le déplacement en solo, a-t-il dit, lorsqu’il est sollicité pour donner des cours de calligraphie dans des écoles des beaux arts de certains pays, dont les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne ou la France.
Par sa modestie et sans oublier sa bonne humeur communicative, Filali Baba a laissé un écho agréable auprès des gens qui l’ont côtoyé, tout au long de la durée de la Foire, à Sao Paulo, sans jamais cesser de lancer des plaisanteries ici et là à l’adresse des “admirateurs” de la calligraphie arabe.
Ses calligraphies, noms et prénoms écrits soigneusement sur un carton bien décoré, sont offertes gracieusement aux personnes intéressées, de différentes nationalités, qui ont dû faire preuve d’une grande patience, dans une longue file d’attente. Une fois le travail fait, les bénéficiaires demandent à l’artiste le prix à payer, notamment les Brésiliens qui ne sont pas habitués à la gratuité.
Leur surprise fut grande quand Filali Baba répond: “c’est gratis”. Ils repartent ainsi le cœur empli de joie et les mains de friandises traditionnelles et de petits souvenirs marocains apportés spécialement pour la circonstance.
Un amoureux de cet art en a profité pour demander au calligraphe s’il pouvait lui faire un tableau avec les noms de ses aïeules dessus jusqu’à sa propre progéniture. “Sans problème. Quand vous voulez”, répond Filali Baba.
Face à cette générosité peu habituelle dans le pays de la Samba, et par un tel comportement exemplaire, l’art et la culture restent aussi de bons moyens pour la promotion de la destination Maroc auprès de ce géant latino-américain, grand marché émetteur de touristes.