A la maison d’enfants de Témara, une “grande famille” pas comme les autres savoure une ambiance ramadanesque

A la maison d’enfants de Témara, une “grande famille” pas comme les autres savoure une ambiance ramadanesque

lundi, 19 juin, 2017 à 12:44

— Par Nabila Zourara—-

 

Rabat – A La maison d’enfants de Témara, une “grande famille” pas comme les autres savoure une ambiance ramadanesque qui flotte dans l’air une fois le seuil de la maison franchi. Une atmosphère emprunte de spiritualité et de fraternité comme c’est le cas dans tous les foyers marocains en ce mois béni.

“Cette grande famille” composée de quelque 91 enfants de différents âges se partagent cet espace de vie et de convivialité géré par l’association islamique de charité (Al jam3ia Al Khayria Al Islamiya), sous tutelle de l’Entraide nationale, qui offre le gîte et le couvert à ces enfants en situation de précarité, tout en leur assurant une scolarisation dans des conditions presque optimales.

La convivialité et le sentiment d’appartenance à cette “grande famille” prennent une saveur particulière au mois de Ramadan, autour de la table du ftour, et les moments qui précèdent la rupture du jeûne.

Passer le mois de Ramadan dans cette maison d’enfants, ouverte aux enfants le long de l’année scolaire, c’est comme vivre au sein d’une vraie famille qui garantit à ces enfants l’hébergement, la nourriture et un soutien scolaire tellement indispensable en ces temps d’examens de fin d’année.

Approché par la MAP après son retour des examens de 3ème année du collègue, Marwane (14 ans) s’estime chanceux d’avoir pu bénéficier de cours de soutien, notamment en mathématiques, dans cette maison, qui lui ont permis de passer ses examens de manière satisfaisante.

Pour Abdelhadi (9 ans), cette maison représente l’espace de ses premières leçons de la vie. Ses yeux brillants et son sourire innocent et spontané cachent mal sa “tristesse” de devoir quitter, le temps des vacances d’été, ses compagnons de jeux et ses amis avec lesquels il partage les blagues, mais aussi les petits soucis de la vie.

Malgré leurs conditions sociales difficiles, ces enfants vivent en harmonie, dans une ambiance de partage et de soutien. Comme dans toutes les familles, dès qu’ils terminent leurs cours, ils se pressent à rentrer au centre pour regarder leurs dessins animés préférés ou un match de foot grâce à l’abonnement aux chaines sportives souscrit par le centre, a fait savoir le directeur de cette maison d’enfants, Mostapha Attab.

Pendant le mois de Ramadan, les petits jeûneurs bénéficient de trois repas : Ftour, dîner et Shour, alors que les enfants du primaire, incapables encore de faire le Ramadan, reçoivent leurs menu habituel, explique M. Attab.

La maison programme également une panoplie d’activités “spécial Ramadan”, en collaboration avec le Conseil des oulémas de Témara, portant notamment sur l’organisation de visites et de ftours collectifs au sein du centre, a-t-il ajouté, saluant dans ce sens l’initiative d’un centre d’appel local, qui a invité une dizaine d’enfants à un Iftar au sein de ses locaux.

Le centre prévoit également une célébration particulière de Laylat Al Qadr, ainsi qu’une distribution d’effets vestimentaires à 50 enfants du primaire à l’occasion l’Aid Al Fitr, a-t-il poursuivi.

Bien qu’il soit sous la tutelle de l’Entraide nationale, la maison d’enfants de Temara, comme tous les centres de protection sociale, reçoit chaque année un don royal, comprenant une quantité importante de denrées alimentaires, à l’occasion du mois sacré de Ramadan. L’autre source de financement provient des taxes d’abattage, a relevé le directeur du centre.

M. Attab a également fait remarquer que le soutien financier réservé aux établissements de protection sociale demeure insuffisant, notamment de la part des conseils élus, déplorant que sur les dix communes de la province, seulement quelques-unes apportent une contribution financière à la maison d’enfants de Témara.

Il a, en outre, souligné qu’en dépit des contraintes auxquelles fait face le centre, à savoir sa capacité d’hébergement limitée (96 résidents) et le fait que la plupart des enfants rejoignent la maison au milieu de l’année scolaire, les enfants ont réalisé des résultats “très honorables”, précisant que le taux de réussite au sein du centre est passé de 50% au cours des années précédentes à 74% cette année.

Grâce à une scolarisation régulière et à des résultats satisfaisants à l’école, ces enfants se frayent un chemin vers une vie sociale épanouie, c’est pourquoi ils ne doivent pas être stigmatisés en raison de leurs conditions sociales, a plaidé M. Attab, mettant en avant le rôle primordial de l’école dans l’intégration sociale de ces enfants.

Le rôle du centre est indispensable, mais celui de la société l’est encore plus, a-t-il noté,  ajoutant que le soutien apporté aux centres de protection sociale est en mesure d’accompagner ces enfants sur le long chemin de l’épanouissement et le dépassement des contraintes sociales qui les ont emmenées à cette maison.

Le directeur du centre a finalement souligné que les maisons d’enfants ne peuvent aucunement accomplir leur mission sans la conjugaison des efforts de tous les acteurs, y compris les conseils élus, la société civile et les médias, dans le cadre d’une approche participative qui sensibilise au sort de ces enfants et au rôle des établissements qui les accueillent.

Abritant des enfants âgés entre 6 et 20 ans, cette maison offre des services de protection au profit de 91 enfants, dont 49 au primaire, 28 au collège et 14 au lycée. Issus des communes de Témara, Sidi Yehya, Ain Atiq, Ain Aouda, Harhoura, Skhirat, Mers Lkhir ou autres, ces enfants sont dans leur majorité des orphelins, abandonnés, de parents divorcés, ou en situation sociale difficile.

Cette maison qui ferme ses portes en juillet pour ouvrir au début de l’année scolaire, comprend une bibliothèque, une salle d’informatique, un centre de soutien scolaire, une cantine et une mosquée. Elle propose aux enfants plusieurs activités ludiques, sportives et instructives ainsi que des services d’assistance sociale.

En consacrant l’esprit de solidarité et d’entraide, ce centre offre à ces enfants, plus qu’un abri, un espace de chaleur humaine et familiale et une autre chance pour bâtir un avenir meilleur et surmonter les épreuves d’une vie qu’ils n’ont pas choisie.

 

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