Vive polémique entre l’Argentine et la Grande Bretagne au sujet des Malouines

Vive polémique entre l’Argentine et la Grande Bretagne au sujet des Malouines

mercredi, 12 février, 2014 à 12:06

Par Mohamed Benmessaoud

Buenos Aires – Une vive polémique vient d’éclater entre l’Argentine et la Grande Bretagne sur la question des Iles Malouines, un territoire dont les deux pays se disputent la souveraineté depuis des décennies.

Le secrétaire d’Etat au ministère britannique des Affaires étrangères, Hugo Swire a réaffirmé lundi le droit à l’autodétermination des habitants de cet archipel, situé à 480 km des côtes argentines, suscitant une vive réaction de la part du gouvernement argentin ainsi qu’un élan de solidarité avec Buenos Aires à travers plusieurs pays de la sous-région.

Condamnés également par des députés argentins, les propos du diplomate britannique, tenus à la veille d’un déplacement de quatre jours dans les Malouines, ont été perçus comme une “provocation” à Buenos Aires.

D’après les médias locaux, M. Swire a également affirmé que les habitants des Falklands (nom britannique de l’archipel) sont des citoyens britanniques comme ils l’ont proclamé lors du référendum organisé en mars dernier par Londres, estimant que la politique de Buenos Aires visant la récupération de ce territoire sous contrôle de la Grande Bretagne depuis 1833, est “vouée à l’échec”.

Réagissant à ces déclarations, le secrétaire argentin aux affaires des îles Malouines, Daniel Filmus, un proche de la présidente péroniste Cristina Kirchner, a souligné que le problème des Malouines est considéré par les Nations Unies comme un “cas particulier ne pouvant être réglé à travers la tenue d’un referendum, mais qui relève plutôt de la résolution onusienne 1514 faisant référence au principe de l’intégrité territoriale des pays”.

Répondant aux propos du diplomate britannique, dans un entretien à l’agence Telam, M. Filmus a ajouté: “Evidemment, ceux qui vivent actuellement dans cet archipel sont des Britanniques et disposent de documents de la Grande Bretagne, mais ils ne peuvent jamais prouver que ce territoire n’est pas argentin”, a-t-il ajouté, précisant que les Malouines ont été occupées militairement en 1833 après l’expulsion de ses habitants argentins.

Tout en qualifiant d’”arrogantes” les déclarations du secrétaire d’Etat britannique, le responsable argentin a souligné que “la souveraineté de ce territoire, hérité de la Couronne espagnole, appartient à l’Argentine”.

“Une fois de plus, le gouvernement britannique rejette les appels de la communauté internationale invitant la Grande Bretagne à ouvrir un dialogue avec l’Argentine pour trouver une solution pacifique à ce différend, en vertu de la résolution 2065 approuvée par les Nations Unies en 1965”, a, par ailleurs, noté M. Filmus dans un communiqué publié mardi par le ministère des Relations extérieures.

Le gouvernement argentin “continuera d’utiliser tous les moyens juridiques et diplomatiques pour parvenir à une solution pacifique” à son conflit avec la Grande Bretagne autour de la souveraineté sur les Malouines, a-t-il indiqué, accusant encore une fois les compagnies pétrolières britanniques d’exploiter les hydrocarbures et les ressources naturelles de l’Atlantique Sud, des “richesses qui, selon lui, appartiennent à 40 millions d’Argentins”.

Abondant dans le même sens, Ruperto Gogoy, l’une des principales figures du Sénat, a vigoureusement dénoncé les propos du diplomate britannique qu’il a qualifiés de “nouvelles provocations” envers l’Argentine.

Le sénateur a accusé la Grande Bretagne de “chercher à militariser une zone de paix (les Malouines), d’exploiter illégalement nos ressources naturelles et de violer systématiquement les résolutions des Nations unies”.

“Ce sont les Nations Unies qui ont reconnu qu’il existe un différend autour de la souveraineté sur les Iles Malouines et qu’il est nécessaire pour les deux pays d’entamer des négociations”, a déclaré M. Godoy.

Les propos du diplomate britannique ont suscité des réactions similaires dans d’autres pays de la sous-région notamment au Chili et en Uruguay.

Depuis Santiago du Chili, Marco Enriquez-Ominami, député du Parti progressiste et ancien candidat aux élections présidentielles, a exprimé sa solidarité avec Buenos Aires, réaffirmant son soutien à la “solution pacifique”, proposée par l’Argentine.

“La communauté des pays d’Amérique Latine soutient la position de l’Argentine favorable à une solution pacifique. En tant que progressistes, nous ne partageons pas la politique basée sur la force”, a-t-il dit, ajoutant que les pays doivent s’asseoir autour de la même table pour négocier chaque fois qu’il y a un conflit.

En Uruguay, le président de la Commission des affaires internationales à la Chambre des représentants, Jose Carlos Mahia, à, lui aussi, fustigé les propos du secrétaire d’Etat britannique. “Bien évidemment, l’Etat et le gouvernement uruguayens reconnaissent la souveraineté argentine sur les Iles Malouines”, a ajouté M. Mahia, membre du parti au pouvoir à Montevideo, Frente amplio.

L’Argentine considère que les Malouines font partie de son territoire. Un conflit armé avait éclaté en 1982 avec la Grande Bretagne ayant fait près de 900 morts, en majorité Argentins, lorsque les militaires alors au pouvoir à Buenos Aires avaient tenté de prendre par la force le contrôle de ce territoire, où les Britanniques ont planté leur drapeau en 1833.

S’appuyant sur une résolution de l’ONU de 1965, la présidente argentine ne cesse de demander l’ouverture d’un dialogue bilatéral avec la Grande Bretagne, rejeté par Londres. Elle a de nouveau revendiqué la souveraineté de son pays sur les Iles Malouines devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, à l’occasion d’un débat qu’elle a présidé en août dernier. La Grande Bretagne a organisé en mars dernier un référendum donnant aux habitants de l’archipel l’occasion de réaffirmer leur attachement à la couronne britannique, une initiative dénoncée avec force par Buenos Aires.

L’exécutif argentin a menacé, récemment, d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des compagnies pétrolières britanniques au cas où elles mèneraient des travaux d’exploration et d’extraction des hydrocarbures au large des eaux des Iles Malouines, en vertu d’un amendement de la loi sur les hydrocarbures, votée par le Congrès des députés en décembre.

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