Khalid Akdi, le biologiste marocain qui lutte contre le cancer à travers l’agriculture

Khalid Akdi, le biologiste marocain qui lutte contre le cancer à travers l’agriculture

jeudi, 1 novembre, 2018 à 13:48

Séville – Le monde aseptique des laboratoires et des éprouvettes est à la fois sa passion et sa profession.

Tout au long de sa riche trajectoire, le docteur en sciences biologiques Khalid Akdi s’est appliqué à démontrer les bienfaits des micro-organismes pour obtenir des produits issus d’une agriculture respectueuse de l’environnement et du corps humain.

Né à Chefchaouen en 1970, ce marocain dirige depuis presque vingt ans le département Recherches et Développement (R&D) d’une entreprise andalouse de la place spécialisée dans la mise au point de solutions de biotechnologie écologiques et soucieuses de l’environnement, au profit de la filière agricole.

En 1993, Khalid Akdi a traversé le Détroit, direction Séville, après l’obtention d’une licence en biologie animale de l’Université Abdelmalek Essaadi. C’est dans la capitale andalouse qu’il prépare et obtient son doctorat.

“Mon choix s’est fixé sur Séville en raison de la proximité géographique et culturelle avec le Maroc. Je suis tombé amoureux de cette ville car elle me permettait de me sentir moins dépaysé. Et je n’étais pas le seul ! Nous étions un groupe de personnes l’époque. Nous avons voulu être proche du pays que nous portons dans notre cœur”, confie-t-il à la MAP.
C’est en 1999 qu’il intègre la société où il se verra confier la mission de mettre en place un département de R&D.

“C’était le premier pas dans cette grande aventure. Nous nous sommes lancés, corps et âme, dans le processus d’identification de micro-organismes dans le domaine agricole”.

Au sein de son département, une quinzaine de chercheurs s’activent, dont une Marocaine, sur un total de 50 salariés.

A coups de longues années de recherches, le département dirigé par M. Akdi a fait ses preuves pour devenir le moteur de cette entité entrepreneuriale reconnue à l’échelle internationale.

De ce fait, le service placé sous sa houlette a breveté quatre titres d’innovation scientifique. Et c’est avec un brin d’orgueil que le biologiste marocain se targue de disposer du plus grand site de production au niveau espagnol et d’être un leader au niveau européen en ce qui concerne les alternatives aux produits toxiques et contaminants.
Grâce à sa vision qui s’articule autour de la promotion de l’agriculture biologique et le bannissement des produits chimiques, l’entreprise a séduit partout dans le monde et spécialement en Amérique Latine.

Il recommande d’ailleurs vivement d’adopter ces méthodes au Maroc, notant que le Royaume dispose d’une diversité biologique qui n’existe nulle part ailleurs.

“Son environnement est composé de mille millions de micro-organismes intacts. De plus, le pays est doté d’un centre de recherches important, l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat en l’occurrence”, a-t-il rappelé.
Pour ce passionné de la recherche scientifique, le Maroc est en mesure de devenir une importante puissance agricole.

“Notre pays pourrait être un leader sur le plan agricole. Pour cela, il faut miser sur la recherche scientifique et l’accompagner avec des fonds pour mettre en pratique les résultats des laboratoires”, suggère-t-il.
Selon lui, “à travers des solutions biotechnologiques rentables et efficaces, combinées aux moyens déjà en place, comme les fertilisants issus du phosphate, nous pouvons convertir la filière nationale en une activité moderne, rentable et offrant des produits d’une qualité exquise”.
Sa recette pour percer dans le monde professionnel ? “Il faut plus qu’un bon cv ou de l’expérience. Aujourd’hui, les entreprises cherchent les profils dotés d’un grand potentiel de créativité, et de prise d’initiative”.
A ce sujet, Khalid Akdi admet qu’il est dans une quête permanente pour déchiffrer cette énigme cachée dans la nature et qui pourrait être bénéfique pour notre environnement et par conséquent pour l’être humain.

“Ce qui nous motive dans nos recherches et nous encourage à pousser les limites de la science c’est cette triste réalité sur les dégâts du cancer. Avant, l’on disait que ce fléau pourrait être génétique. Or, il s’est avéré que nos habitudes alimentaires et notre mode de vie sont les facteurs principaux de ces maladies. Pour moi, c’est une motivation de plus pour continuer à percer les mystères de la science afin d’en finir avec ces produits de synthèse qui portent un grand préjudice à notre corps”, souhaite-il.

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