Boutaina Rahal, une psychothérapeute qui cultive avec passion l’alchimie de la quête de soi

.-Par: Nadia El Ahmar-.

Kuala Lumpur – L’esprit vif et cartésien toujours à l’œuvre pour décortiquer la complexité de l’être humain dans ses profondeurs insondées, la psychothérapeute marocaine, Boutaina Rahal, installée en Malaisie, se voue âme et corps pour cultiver l’alchimie de la parfaite conciliation avec soi-même, aussi bien pour son propre bien être que pour celui de ses patients.

Une âme paisible, une paix interne et surtout une autosatisfaction qui découle d’une harmonie entre le physique et le psychique sont les principaux ingrédients d’une bonne santé mentale, selon la professionnelle en psychologie qui a débuté sa carrière dans le domaine de la psychothérapie en Angleterre.

Après avoir décroché en 2013 une maîtrise en psychothérapie à la New School of Psychotherapy and Counseling à Londres, la plus grande école supérieure appliquant des idées existentielles à ses cours et à son approche, cette passionnée des neurosciences, a pu cumuler le bagage scientifique nécessaire pour comprendre de nombreux aspects de la personnalité, des comportements de l’individu et l’imbrication des processus mentaux de l’être humain.

Forte de sa grande capacité d’adaptation, Mme Rahal, à qui le changement ne fait pas peur, a décidé de revivre de nouveau l’aventure de l’expatriation, à la recherche de nouveaux horizons au Moyen Orient, puis en Asie, avant de s’installer définitivement en Malaisie.

Fille d’une tangéroise qui travaillait en tant qu’interprète médicale et d’un père entrepreneur marrakchi, la psychothérapeute marocaine estime que “parmi les différents voyages, il n y a pas plus enrichissant que celui initié pour la découverte de soi”, avec comme ultime devise “Nul n’est bon pour les autres que lorsqu’il est bon pour soi-même”.

“Depuis toute petite, je rêvais d’être journaliste. J’ai toujours été intriguée par les histoires des gens et par ce qui motive leurs actions et réactions. Plus tard, je me suis intéressée plus à une compréhension profonde et synthétique de la vie, c’est ainsi que je me suis orientée vers des études en psychologie”, confie-t-elle, précisant que ces différentes formations spécialisées dispensées au niveau des grandes universités britanniques, en l’occurrence l’Université d’Oxford, de Manchester, outre Richmond College, ont renforcé son background psychologique et étoffé son parcours professionnel.

De par son expérience personnelle et professionnelle, docteur Boutaina est convaincue que la transformation personnelle est enrichissante, précisant qu’il n’est pas toujours facile de s’engager dans cette voie.

“Cela implique d’assumer la responsabilité de tous les choix pris durant la vie: les bonnes décisions, les moins bonnes, mais surtout les mauvaises décisions”, estime la psychothérapeute marocaine, ajoutant qu’une telle entreprise fait énormément peur pour la majorité des gens.

Au-delà de ses engagements professionnels, l’expatriée marocaine porte bien une vraie passion pour la psychologie en tirant un sentiment immense de satisfaction personnelle grâce à l’aide et l’assistance qu’elle prodigue à ses patients qui, selon elle, ont atteint les limites de leur capacité face aux tribulations de la vie.

“C’est toujours gratifiant de pouvoir apporter une touche positive à la vie des autres, en les aidant à supporter les déboires de la vie, notamment psychologiques, émotionnels et physiques, ainsi que tous les défis qui se dressent sur le chemin”, a relevé la jeune maman de Douaa (17 ans) et Israa (15 ans).

Comme ultime objectif, la psychothérapeute marocaine ambitionne de battre en brèche la stigmatisation concernant les questions de la santé mentale, notant que cette dernière doit bénéficier de plus d’attention, loin des stéréotypes et clichés véhiculés au sein de la société.

“Mon vœux le plus cher est de voir la sensibilisation à la santé mentale atteindre le même niveau de prise de conscience concernant la santé physique”, a relevé docteur Boutaina qui exerce actuellement au niveau du centre de thérapie familiale “Kin and Kids” basé à Kuala Lumpur.

Elle n’a pas manqué de préciser que cette branche de médecine n’est pas seulement associée aux maladies, mais comprend plusieurs dimensions, notamment la capacité cognitive, le bien-être émotionnel et l’adaptation aux défis de la vie quotidienne.

“Mes patients constituent ma deuxième famille, je suis là pour les soutenir et dissiper leurs différentes souffrances et troubles psychologiques, notamment en relation avec la dépression, l’anxiété, outre des troubles bipolaires s’ils ont vécu ou assisté à un événement traumatique, tels une catastrophe naturelle, acte terroriste, guerre ou autres agressions et actes violents”, a relevé la praticienne de la santé mentale, qui a contribué également à une stratégie de protection des enfants et de lutte contre la violence sexuelle et sexiste de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Se rappelant la journée internationale des femmes qui sera bientôt célébrée (8 mars), la professionnelle de la psychologie a profité de l’occasion, pour appeler la gente féminine à entretenir une bonne relation avec son être, en explorant son véritable potentiel, que ce soit dans l’art, la politique, l’économie, la science, la cuisine, l’agriculture, la danse, ou la musique…ou toute autre forme d’art et de sciences “.

“Le meilleur atout d’une femme est son esprit. Mes chères femmes! Éduquez-le! Formez-le! Entretenez-le! Et surtout soyez à son écoute! Toute femme doit prouver à elle-même et à tous son estime de soi. Ne négligez jamais votre esprit et n’oubliez pas, à n’importe quel moment, que si vous vous sentez perdues, il y a toujours quelqu’un et un endroit prêt à vous accueillir”, conseille-t-elle la gente féminine.

Et de conclure qu’un sentiment confortable d’auto-acceptation en harmonie avec son être est primordial pour que l’alchimie issue de la quête de soi opère bien.