Ramadan ou la précieuse occasion de prôner une alimentation équilibrée loin de la fièvre consumériste (diététicienne)

Propos recueillis par Fadoua BENHAKA
Rabat –  Observer le jeûne pendant le mois sacré de ramadan constitue une occasion annuelle précieuse pour détoxifier le corps et renouveler ses cellules, mais à une condition, celle d’adopter une alimentation équilibrée et saine qui se base sur deux repas, loin de toute fièvre consumériste en contradiction totale avec les objectifs du jeûne, a indiqué la laborantine et diététicienne, Imane Anouar Tazi.

Ce mode alimentaire reste un moyen efficace pour aider le corps à prévenir les maladies et à se débarrasser des toxines et à renouveler les cellules, a confié la spécialiste dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de l’avènement du mois béni, expliquant que puisque l’appareil digestif est en repos pendant le jeûne, l’énergie du corps se focalise principalement sur la purification des organes.

Les maux de tête, vomissements ou nausées constatées au début du mois de ramadan sont le témoin que le corps est sur la bonne voie de la détox, a-t-elle tenu à préciser, ajoutant que les personnes qui observent le jeûne se débarrassent des graisses, triglycérides et cholestérol qui sont les causes des maladies cardio-vasculaires.

L’adoption d’une alimentation saine durant ce mois notamment en limitant les viandes rouges et augmentant la consommation de légumes et de fruits, contribue à diminuer la concentration de l’acide urique, qui cause la maladie de la goutte, et à soulager les inflammations et les douleurs articulaires, a-t-elle relevé, notant que sur le plan esthétique, le jeûne permet de préserver la peau en bonne santé en la purifiant, en réduisant les taches et en éliminant le gras.

Pour bénéficier pleinement de ces avantages, le premier repas de la journée (F’tour) doit être pris en deux temps, a souligné la diététicienne, ajoutant qu’en premier lieu la rupture du jeûne doit se faire avec des dattes et de l’eau, suivie d’une soupe et une salade, pour ensuite arriver au plat principal composé de protéines et légumes, en viellant bien à éviter les fritures, les sucreries, le gras et les épices trop prononcées ou encore à trop saler la nourriture.

Le repas du “S’hour” demeure essentiel pour le métabolisme et entre ces deux repas il faut prendre des fruits sans oublier de faire du sport durant ce mois, soutient Mme Tazi qui estime alarmante cette fièvre consumériste observée durant le ramadan, pourtant en contradiction totale avec les objectifs de ce mois qui se veut de piété et quiétude.

Pour plusieurs personnes, les préparatifs pour le ramadan sont synonymes de plus d’achats et de consommation, s’est-elle alarmée, déplorant que la majorité des produits achetés et stockés dans les placards des cuisines finissent par être jetés à la poubelle.

En consacrant ces mauvaises habitudes, le mois de ramadan ne peut nullement atteindre ses objectifs sur les plans spirituel, psychologique, socio-économiques et surtout de santé, selon Mme Tazi qui a assuré que ce mois constitue une école de spiritualité, de générosité et d’obéissance, dont l’une des premières leçons est de rationaliser les dépenses et éviter la surconsommation.