Mourad Rachendali, le jeune artiste autodidacte qui ressuscite les murs de Salé

Mourad Rachendali, le jeune artiste autodidacte qui ressuscite les murs de Salé

jeudi, 31 octobre, 2019 à 12:08

Par: Abdellatif ABILKACEM

Salé – “Voir mes idées et mes rêves se traduire en réalités est un grand sentiment et un bel enjouement”. C’est sur ces mots que Mourad Rachendali, un artiste peintre autodidacte originaire de Salé, a commenté une partie des photos de ses fresques murales réalisées sur les murs extérieurs de quelques bâtiments de Salé, qu’il a partagées sur sa page Facebook avec ses abonnés.

Le jeune marocain de 26 ans se déplace pour travailler bénévolement ou sur invitation, armé de son courage et de la volonté de laisser une empreinte positive dans la société dans laquelle il vit.

Grâce à ses talents artistiques et un savoir-faire qu’il a développé d’une façon autodidacte, Rachid veut insuffler une nouvelle vie aux murs cimentés et “neutres” de la ville de Salé, les transformant ainsi en de belles œuvres d’arts, a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP.

“Mon métier consiste à donner une nouvelle vie aux objets immobiles avec quelques couleurs et une brosse”, révèle celui qui fait l’objet d’une plainte de la part des autorités locales depuis le début d’octobre pour sa participation dans l’ornement des murs du quartier populaire Hay Errahma à Salé.

Dans l’une de ses fresques célébrant les femmes artisanes, l’artiste slaoui expose une dame assise sur terre, tout en projetant les yeux vers un tapis marocain traditionnel haut en couleurs qu’elle trame avec une grande passion.

“Cette œuvre m’a pris huit jours de travail continu”, a précisé l’artiste-peintre, notant que ceci a été fait dans l’objectif de rendre hommage à toutes les femmes qui travaillent dans le domaine de la tapisserie.

Il a ajouté, dans ce sens, qu’il réalise ses fresques tout en prenant en considération l’authenticité marocaine.

“Je veille à ce que les traditions marocaines, l’odeur du pays et notre marocanité soient présentes dans mes travaux”, a-t-il dit en dialecte marocain.

La peinture murale, appelée couramment graffiti, est considérée comme un art urbain à noble dénotation. C’est dans ce sens que Mourad considère la rue comme un chantier ouvert à même d’être un tremplin pour véhicuer des messages et exposer des créations que l’on trouverait difficilement dans des expositions fermées.

L’un des messages transmis par les fresques du peintre miroite l’euphorie et la joie d’une fillette originaire du Grand-Atlas en dépit des difficultés qu’elle essaye de surmonter pour s’adjuger les moindres devoirs… La scolarité.

La jeune Kawtar El Harrat a vivement salué et remercié l’artiste-peintre, après avoir découvert la grande transformation des murs des bâtiments d’un espace rempli d’ordures à un espace propre illuminé par de beaux tableaux artistiques.

Avançant à pas sûrs, le jeune Mourad cherche à inscrire son nom parmi les grands artistes de graffiti au Maroc. Il élargit également ses zones de travail, non seulement à l’échelle nationale dans des villes comme Essaouira, Assilah, M’diq et Kénitra, mais également à l’international, notamment au Qatar où il a participé dans le festival de dessin sur cuir.

Pour l’artiste, ce parcours est conforté par les “relations intimes” tissées avec les murs qui se transforment en espaces de travail. En effet, il ne s’agit pas de gribouillis, mais d’une véritable symbiose entre le mur et l’artiste, où l’esprit de ce dernier est présent, laissant un impact sur les passants qui admirent ses chefs-d’œuvre.

Cette relation est qualifiée par Mourad d’une forme d’expansion de ses pensées, estimant qu’un mur coloré est mieux qu’un mur blanc.

Les fans de cet artiste expriment également leur émerveillement pour l’énergie positive dégagée par ses œuvres, en lui souhaitant beaucoup de réussite et une bonne continuation. Ces compliments et éloges motivent davantage Mourad et le poussent à plus de créativité.

Cette fidélité et amour mutuels ont permis à Mourad, depuis des années, de partager ses expériences avec les générations futures en organisant des événements de décorations murales dans les écoles et les associations, ainsi que des ateliers de dessin pour les enfants cancéreux.

“Le champ de cet art se prolifère de plus en plus dans la ville de Salé”, affirme l’artiste qui se dit reconnaissant aux regards de joie et de satisfaction des citoyens et regrette qu’une minorité déforme et porte atteinte à ces peintures.

L’artiste déplore ces pratiques de vandalisme qui ternissent ses créations, en espérant qu’elles ne se reproduisent plus, se remémorant d’une citation de Gibran Khalil Gibran qui dit : “Ne regrettez jamais le bon sens que vous avez entrepris…les oiseaux ne sont pas payés pour chanter”.

Lire aussi

Semi-marathon féminin de Jakarta: Le Maroc domine le podium

dimanche, 28 avril, 2024 à 13:16

Les Marocaines Oumaima Saoud, Wiam El Fathi et Fatiha Benchatki ont dominé, dimanche, le podium de la première édition du Semi-marathon féminin de Jakarta, en Indonésie.

Agriculture : le SIAM, un carrefour de la coopération avec les pays africains (M. Sadiki)

dimanche, 28 avril, 2024 à 9:34

Le Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM) constitue pour le Maroc, un carrefour de la coopération agricole, en particulier dans le secteur de l’eau, avec les pays africains, a souligné, samedi à Meknès, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki.

Témara: Début des travaux du Forum national des femmes aveugles et malvoyantes

samedi, 27 avril, 2024 à 21:57

Les travaux du Forum national des femmes aveugles et malvoyantes, initié par l’Organisation Alaouite pour la Promotion des aveugles au Maroc (OAPAM) que préside SA la Princesse Lalla Lamia Essolh, ont débuté samedi à Témara sous le thème “Femmes aveugles : ambition et défis”.