7èmes Assises internationales sur les violences sexuelles à l’Unesco: nécessité pour les Etats de faire évoluer leur arsenal juridique

7èmes Assises internationales sur les violences sexuelles à l’Unesco: nécessité pour les Etats de faire évoluer leur arsenal juridique

lundi, 6 janvier, 2020 à 15:34

Paris – Trente cinq pour cent des femmes dans le monde ont subi une violence sexuelle, 15 millions d’adolescent(e)s ont subi un rapport sexuel forcé, 650 millions de femmes mariées avant l’âge de 18 ans, plus de 200 millions de femmes, toujours en vie, victimes de mutilations génitales… tels sont les chiffres alarmants de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dévoilés à l’occasion des 7èmes Assises internationales sur les violences sexuelles qui se sont ouverts, lundi, au siège de l’Unesco à Paris.

Ces Assises internationales, organisées par l’Association Stop Violences Sexuelles (SVS), voient la participation de plus de 300 personnes en provenance de plusieurs pays : France, Canada, Belgique, Grande Bretagne, Maroc, Algérie…. Parmi elles des acteurs pluridisciplinaires (sciences, médecine, anthropologie, sociologie, économie, politique), venus exposer, durant deux jours, leurs travaux et expériences. Objectif : apporter leurs points de vue d’expert pour faire avancer « de façon significative » la prise en compte des multiples problématiques liées aux violences sexuelles : santé publique, suivi des personnes victimes et des auteur(e)s, parcours judiciaire, prévention…

« Aucun pays n’est à l’abri de ce « fléau » qui pose un grand défi aux Etats qui prennent de plus en plus conscience de cette problématique, en essayant de la juguler à travers le renforcement de leur arsenal juridique et en misant sur l’éducation », ont affirmé différents intervenants à l’ouverture de cet événement de deux jours, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de prendre conscience des défis posés par ce fléau.

Ils ont également relevé l’importance de ce genre de rencontres pour faire évoluer l’arsenal juridique. « Les Etats sont de plus en plus conscients que les violences sexuelles constituent l’un des obstacles les plus édifiants à leur développement. Ils doivent de ce fait prendre à-bras-le-corps ce fléau en faisant évoluer leur arsenal juridique », ont-ils estimé.

Heureusement, face à ce sujet considéré encore comme « tabou », la parole se libère de plus en plus. Le mouvement mee-too a levé le voile sur ce fléau et a contribué à libérer la parole féminine, dévoilant par la même l’hypocrisie de la société mais aussi du monde politique et religieux, ont encore souligné les intervenants.

Ouvrant ces Assises, la Présidence de l’association Stop Violences Sexuelles (SVS), Violaine Guérin a relevé « des avancées timides sous l’impulsion des citoyens » en matière de lutte contre les violences sexuelles, regrettant toutefois « une minimisation et une résistance qui sont toujours d’actualité ».

Elle a également pointé du doigt « le peu d’engagement des Etats à travers le monde à éradiquer un fléau qui plombe pourtant leur développement socio-économique, appelant, face à l’ampleur, à la gravité et aux répercussions de ce fléau, de placer «l’imprescriptibilité des violences sexuelles notamment sur mineurs au cœur de l’arsenal juridique des pays », comme c’est le cas en Suisse grâce à une votation citoyenne en 2008 et la Belgique qui a entamé en novembre 2019 l’examen d’un projet de loi allant dans ce sens.

Elle a tenu, par ailleurs, à saluer « une ouverture de parole qui se poursuit aussi bien chez les femmes que les hommes sur ce sujet », sous l’impulsion de la société civile.

« L’ouverture et la libération de la parole est fondamentale tout comme le niveau de conscience des citoyens sur la gravité de ce phénomène qui a des répercussions psychologiques mais aussi médicales », a déclaré à la MAP, la présidence de SVS.

Selon elle, tous les pays doivent travailler ensemble à l’éradication de ce fléau, mais « le problème c’est qu’il n’y a pas d’harmonisation mondiale ni de la définition du viol par exemple, ni de toutes les qualifications d’agressions sexuelles ». « C’est une urgence, il faut qu’il y ait un combat quelque part planétaire pour que l’on parle tous de la même chose et qu’on condamne de la même manière », a-t-elle plaidé.

Après s’être déroulées en alternance au Sénat et à l’Assemblée Nationale, les Assises internationales sur les violences sexuelles se tiennent cette année, pour la première fois à l’Unesco. Objectif des organisateurs : augmenter le rayonnement international de ces rencontres et aider à faire évoluer l’arsenal juridique.

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