Le chien moderne, un animal de compagnie “bien éduqué” aux techniques modernes de dressage

Le chien moderne, un animal de compagnie “bien éduqué” aux techniques modernes de dressage

jeudi, 5 mars, 2020 à 18:48

-Par Zakaria Belabbes-
Rabat – Le chien occupe une place importante dans nos familles. Peu à peu, il est devenu un véritable compagnon en ce sens que la famille et le chien entretiennent des relations aussi étroites que l’animal prend part aux activités familiales et en vient à être traité comme un membre important dans la famille.

Or, les exigences à son égard se sont multipliées. Par exemple, les parents veulent un chien à la fois de bonne compagnie pour eux-mêmes et pour leurs enfants, gentil, agréable, enjoué et assez calme pour ne pas déranger le voisinage mais aussi assez obéissant pour ne pas trop gêner la famille et l’habitat.

Pour que le chien devienne “bien éduqué”, le dresseur canin, Travis Brorsen recommande le renforcement positif comme une méthode moderne de dressage des chiens, qui interagissent positivement, comme les enfants, à la formation basée sur les récompenses. “Lorsque vous autorisez un chien à faire ses propres choix, puis le récompensez pour avoir effectué le bon choix, il est susceptible de le répéter”, dit-il dans un entretien accordé à la MAP.

“D’après ma propre expérience, il est plus important d’éduquer tout d’abord le propriétaire que son chien”, insiste ce dresseur qui travaille avec la chaîne télévisée “Animal Planet”, notant que si le propriétaire crée une structure de dressage, des règles et des limites qui sont claires, alors le chien répondra bien aux attentes tout en évitant la punition, qui “n’est jamais une solution et n’apprendra aucune leçon au chien, mais le rendra simplement anxieux et méfiant”.

Pour cet expert américain, les propriétaires les mieux informés des techniques de dressage obtiennent les résultats souhaités grâce à la cohérence et la répétition des actions, qui favorisent “la construction d’une relation solide avec le chien basée sur la confiance, l’amour et le respect mutuels”.

Cette approche est également portée par la psychologue américaine Linda Michaels, auteure du livre “Ne faites pas du mal au chien” (Do Not Harm Dog), qui présente le renforcement positif comme une technique de dressage approuvée par la communauté scientifique, les vétérinaires comportementalistes et les organisations humanitaires.

Célèbre pour avoir développé la “pyramide des besoins des chiens” qui sert de guide pour leur bien-être, Mme Michaels s’est inspirée de la “pyramide des besoins humains d’Abraham Maslow” pour fixer aux chiens, à leur tour, des besoins biologiques (nutrition adéquate, eau fraîche…), des besoins émotionnels (sécurité, amour, confiance…), des besoins sociaux (affectation de liens affectifs, jeu…), des besoins d’éducation canine à méthodes douces, et des besoins cognitifs (choix et nouveauté).

“C’est vraiment facile: au lieu de +corriger+ un comportement indésirable, nous devons +rediriger+ le comportement indésirable vers quelque chose qui est souhaitable, ensuite nous récompensons le chien!”, explique-t-elle à la MAP, ajoutant qu’il répétera le même comportement récompensé et arrêtera celui qui est indésirable.

Toutefois, ce ne sont pas des techniques qui sont réservées exclusivement aux experts américains, mais également recommandées par les dresseurs marocains, à l’instar d’Adil El Mouchaouir qui met en lumière l’importance des techniques d’apprentissage et du renforcement positif qui vont aider à dresser le chien efficacement dans la douceur et le jeu, tout en éprouvant une certaine fierté à vivre avec lui au quotidien.

“Les facteurs clés de dressage canin sont la patience et la répétition”, des outils de succès de chaque dresseur pour que le chien assimile et comprenne les ordres au fil du temps et dans “un environnement favorable loin du bruit ou d’autres éléments perturbateurs”, confie-t-il à la MAP.

Les chercheurs scientifiques s’inclinent eux aussi devant l’importance et l’efficacité du renforcement positif comme le meilleur moyen d’entraînement du chien par le biais de récompenses et d’éloges.

“Il n’est jamais nécessaire ni utile d’apporter de la douleur dans la vie d’un chien”, affirme, dans une déclaration similaire Clive Wynne, spécialiste du comportement canin et professeur à l’Université d’État d’Arizona. Selon lui, un chien devient anxieux par la punition, aboie par peur, et peut souffrir à cause d’un collier punitif, électrique ou à pic, ou encore à cause des coups de fouet. “Une situation qui ne fait qu’aggraver le problème, car le chien devient d’autant plus alarmiste, craignant le pire pour sa vie”, explique l’expert anglais.

Le chien, un animal en constante évolution depuis des milliers d’années, cherche de fortes connexions émotionnelles, soit avec les êtres humains ou les autres espèces animales rencontrées, affirme ce directeur du Laboratoire des sciences canines à l’Université américaine, ajoutant que le désir de former des liens est très avantageux pour les chiens, lui permettant de devenir “une espèce très réussie qui totalise environ un milliard d’individus dans le monde, tandis que les loups, une espèce sauvage dont les chiens sont issus, sont désormais voués à la disparition”.

Sous cet éclairage, l’auteur du livre “Le chien est amour” (Dog is Love) met en exergue la facilité de construire une relation solide avec un chien sur la base de la patience et la tendresse, le traitant convenablement sans avoir recours à des jouets ou une nourriture chère. “Tant que le chien dispose de relations positives avec les gens au cours de ses trois premiers mois de vie, il sera en mesure de nouer d’autres nouveaux au fil du temps”, avance Wynne.

Même son de cloche chez Erica N. Feuerbacher, professeur assistante à l’Institut polytechnique et université d’État de Virginie (Virginia Tech), qui approuve l’importance du renforcement positif pour encourager les chiens à travailler pour gagner des choses qui leur sont précieuses comme la nourriture, sentir de bonnes odeurs, avoir un ami chien, se promener dehors sans laisse, se coucher dans un endroit confortable, utiliser des jouets, recevoir de l’affection…

Pour cette universitaire du département des sciences animales et avicoles, la punition, en particulier crier, frapper, menacer, tirer et secouer la laisse du chien peut avoir d’importantes retombées comportementales et des effets secondaires, notamment une augmentation de la peur, de l’agressivité et de la désobéissance.

La punition ne constitue pas une option appropriée pour le dressage, surtout lorsqu’il existe tant de nouvelles techniques d’apprentissage pavlovien qui aident le chien à vivre plus harmonieusement avec les humains et ne compromettent pas son bien-être, conclut-elle.

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