La plage au Ramadan : l’impossible ménage

La plage au Ramadan : l’impossible ménage

jeudi, 11 juillet, 2013 à 11:52

Par Rachid Sami

 

Mohammedia – Dans presque tout le Maroc, les plages sont les lieux les prisés et les plus fréquentés pendant l’été. Seulement voilà. Le mois de Ramadan s’invite et chamboule les habitudes des vacanciers, les poussant du coup à réduire le temps de fréquentation des plages, voire même à remettre cela à plus tard.

A Mohammedia qui compte trois plages, le Centre, Manesmann et la Sablette en plus d’une plage non surveillée, Monica, ce coup d’arrêt est très visible, surtout dans les premières heures de la matinée où la plage est quasiment déserte, hormis la présence des infatigables et passionnés de la pêche à la ligne.

Par dizaines, ils investissent très tôt les rochers des plages dans l’espoir de faire une bonne pêche, surtout les pêcheurs pour qui cette occupation représente une manière d’arrondir les fins de mois difficiles, voire même la seule source de subsistance. Et pour ne pas être trop longtemps suspendu à sa canne et aux caprices des poissons, certains, certes rares au vu de la cherté des équipements, font de la plongée pour pêcher au fusil.

Mais il n’en reste pas moins que la plupart des pêcheurs interrogés par la MAP s’adonnent à cette occupation, pour échapper à la pesanteur des longues journées de jeûne. C’est le cas de Mahmoud, un quadra qui s’adonne à ce loisir depuis ses premières années d’adolescence. Il dit que ces longs moments de pêche renforcent encore en lui la patience et la résistance.

“Devant la mer, je reste contemplatif des heures durant, ne pensant presque à rien et ne ressentant pas le moindre manque quand bien même, hélas, je suis un grand fumeur”, dit-il, visiblement patient et attentif, ajoutant que ce passe-temps lui épargne les tracasseries du quotidien et les errances inutiles, voire les bagarres qui se déclenchent pour un oui ou un non.

Reste que cette reposante et distrayante activité n’est pas vécue de la même façon que les jours ordinaires d’avant. Une autre ambiance, un autre style de vivre. Les pêcheurs, dans la bonne humeur, ne se lassent pas de faire des lancers, rivalisant de prouesses à qui peut le mieux appâter le tant désiré poisson. Et à chaque fois que les paniers commencent à se remplir, on sort les outils nécessaires pour préparer un tajine ou encore faire des grillades. Un pur plaisir.

La journée s’écoule tranquillement, un silence religieux règne parmi les pêcheurs, coupé seulement par intermittence par le bruit des vagues qui s’écrasent sur les rochers et aussi celui des bandes de jeunes qui viennent en fin d’après-midi pour jouer au foot. L’ultime effort avant de rompre le jeûne et de reprendre une activité normale.

Une activité normale mais surtout très animée dans les cafés de la plage, qui compensent les pertes de la journée en organisant des soirées musicales et autres distractions rencontrant beaucoup de succès auprès des jeunes qui s’y abandonnent jusqu’au bout de la nuit, surtout dans les plages de Mimosa (Mansouria-province de Benslimane). Et ce, malgré les prix parfois dissuasifs pour les uns mais qui restent néanmoins abordables. En tout cas, beaucoup plus supportables que ceux pratiqués par les plagistes avant le Ramadan lorsque les plages étaient envahies par la foule des estivants.

Ainsi, pour louer un parasol, il faut débourser au moins 40 dirhams pour la journée, une table à 20 dirhams et une chaise à 10 dirhams. Ce qui est très pesant pour le budget des familles nombreuses qui recourent le plus souvent à des solutions de parade en confectionnant des protections improvisées contre le soleil avec des couvertures. Et pour les férus des sports nautiques, il faut compter entre 150 et 250 dirhams (selon la plage) pour un petit tour en mer de seulement un quart d’heure.

Côté propreté, les plages affichent plutôt bonne mine hormis quelques saletés ici et là, surtout en fin de journée à cause de l’incivisme de certains baigneurs et aussi des propriétaires des cabanons qui ne semblent pas voir les poubelles installées sur les lieux. Et aussi le crottin des chevaux de la police montée chargée de la sécurité!

Hormis quelques bémols, les plages à Mohammedia sont relativement propres, mais pas encore au point de prétendre se faire attribuer le tant convoité pavillon bleu. En revanche, sur le plan de la sécurité, les efforts déployés sont palpables. Pour ce faire, le commandement de la Protection civile a mis en place un dispositif de surveillance des baignades conséquent et ce, depuis le début du 1er juin de la saison estivale. Au total, 150 maîtres-nageurs dont 80 affectés aux trois plages de Mohammedia alors que les autres couvrent les six autres plages relevant de la commune urbaine voisine de Aïn Harouda, à savoir Ouled Hmimoun, Paloma centre, Paloma 2, champ de tir et le petit et grand Zenata.

Quant à la logistique de sauvetage, la protection civile dispose de deux jet-ski, un Quad et trois embarcations. Et pour garantir une intervention rapide, une ambulance est en permanence stationnée à côté de la plage Manesmann et une autre à Aïn Harouda. Un dispositif qui a permis, cette année, de limiter les dégâts puisque les services de la protection civile ne déplorent jusque-là qu’un seul cas de noyade, un enfant de 14 ans qui, à l’aide de sa planche, avait franchi les limites de sécurité. Un deuxième cas de décès a été également enregistré, mais cette fois-ci, la victime, qui faisait de la plongée sous-marine, a été terrassée par une crise cardiaque sur les sables de la plage.

Toutefois, ce dispositif de surveillance des baignades sera allégé durant ce mois de Ramadan avant d’être déclenché à plein régime à la reprise normale des vacances. En attendant, les distractions nocturnes et même diurnes ne manquent pas !

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