Une journée de Ramadan avec Albdelouafi en extrême nord du Venezuela

Une journée de Ramadan avec Albdelouafi en extrême nord du Venezuela

jeudi, 18 juillet, 2013 à 11:05

Par: Hicham Lakhal

 

Maracaibo (Venezuela) – Après mûre réflexion, Abdelouafi a décidé de quitter Marrakech et de s’installer très loin, de l’autre côté de l’Atlantique au Venezuela, plus précisément à Maracaibo, au nord-ouest du pays. Chaque année, lorsqu’ arrive le mois de Ramadan à Maracaibo, Abdelouafi ressent un sentiment de solitude et de nostalgie de son passé au Maroc, et de l’ambiance ramadanesque aux côtés de sa famille, de ses amis et de ses voisins.

”Honnêtement, rien dans cette ville ne présage de l’arrivée du mois de Ramadan. En effet, la cadence du travail ne diffère pas des autres jours de l’année, à l’exception de quelques petites heures passées à la mosquée ou chez nous, à nous imprégner de l’Islam et de notre foi en Dieu”, explique Abdelouafi à la MAP, en donnant davantage de détails sur ses journées durant le mois de Ramadan.

Abdelouafi a exercé le métier d’enseignant durant des années dans des campagnes au nord du Maroc, avant d’arriver à Maracaibo.

”Dans le centre commercial où je travaille et passe la majeure partie de mon temps, il y a des choses qui me rappellent, et qui rappellent sans doute à tous les musulmans sur place, que nous sommes en plein mois de Ramadan”, raconte-t-il.

Il donne notamment l’exemple du marchand ambulant de fruits, qui attend l’arrivée du mois de Ramadan pour ajouter à sa marchandise quelques caisses de dattes qu’il vend à des prix exorbitants, se vantant qu’elles auraient des vertus énergétiques hors du commun, qui aideraient à vaincre la faim et la soif tout au long de la journée.

Il ajoute que, dans ce même centre commercial, des marques de fatigue et d’irritabilité se remarquent sur les visages de certains membres de la diaspora musulmane, qui n’hésitent pas à rentrer dans des altercations pour peu qu’ils y soient poussés.

En ce qui concerne les habitants de Maracaibo, Abdelouafi se dit habitué à ce que ceux-ci lui posent moult questions dès que le Ramadan débute, et il se dit désormais préparé à répondre à toutes sortes d’interrogations : ”J’ai su en regardant les informations que vous étiez en plein mois de Ramadan, mais qu’est-ce qui caractérise ce mois-ci?”, “Est-ce que Ramadan coïncide tous les ans avec la même période ?” , ”Vous ne buvez même pas un tout petit peu d’eau?”, ”Pour quelle raison vous jeûnez ?” ou encore ”Quand est-ce que prendra fin le mois de Ramadan?”.

Mais lorsqu’il revient chez lui, Abdelouafi raconte que tous ces questionnements s’arrêtent enfin, lui permettant de retrouver son monde à lui, un univers imprégné de l’ambiance ramadanesque, et de la voix du Marocain El Ouyoun El Kouchi récitant le Saint Coran. Une ambiance de prière qui le rapproche de Dieu et de l’Islam.

Dans la cuisine, son épouse vénézuélienne prépare le repas de l'”I’ftar” à la marocaine, avec des plats typiquement marocains qu’elle a appris à concocter grâce aux vidéos regardées sur You Tube, mais aussi à travers ses discussions avec d’autres femmes marocaines.

Et pour compléter le tableau, Abdelouafi explique qu’il est nécessaire pour sa famille de recevoir des invités, pour partager la joie du ”ftour” et échanger autour de bons petits plats, avant de se diriger vers l’unique mosquée de la ville, une mosquée adjacente à l’un des quartiers difficiles où se multiplient les crimes et les agressions, de jour comme de nuit.

Parmi les vertus de ce mois de Ramadan, le rapprochement des Musulmans de Dieu, ces derniers oubliant toutes les excuses fournies pour justifier leur faible fréquentation des mosquées dans le courant de l’année. Et d’ajouter que grâce à ce mois sacré, les Musulmans de Maracaibo sortent de leur solitude, à travers les prières dans les mosquées, et les cours d’éducation islamique.

En outre, la communauté musulmane de Maracaibo veille à organiser des ”ftours” où sont concoctés divers plats orientaux aux côtés de mets typiquement vénézuéliens préparés par des Vénézuéliennes converties à l’Islam.

Le mois de Ramadan est également l’occasion pour les parents d’accompagner leurs enfants dans les mosquées afin de les imprégner de la religion musulmane et de tisser des liens avec d’autres fidèles musulmans.

Le train de vie que mène Abdelouafi pendant le mois de Ramadan montre en filigrane que les Marocains demeurent, où qu’ils aillent, particulièrement attachés à leur religion et à leurs traditions.

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