Participation de la femme à la vie politique : Des fleurs et des épines

Participation de la femme à la vie politique : Des fleurs et des épines

vendredi, 6 mars, 2015 à 13:07

Par Abdelkader HAJJAJI

Rabat- Comme il est universellement de coutume, la célébration de la journée mondiale de la femme est un moment où la question féminine se pose avec davantage d’acuité, notamment sur le plan de la participation de la femme à la chose politique dans un champ toujours dominé par les hommes.
Au Maroc, le droit de la femme en matière de participation à la vie politique, sans discrimination aucune, est un acquis qui remonte à l’année 1962 à l’occasion de la promulgation de la première Constitution du Royaume. Un droit consolidé au fil des textes fondamentaux amendés jusqu’à l’année 2011 avec l’institution de la parité homme-femme.
Une avancée commencée par la mise en application du principe de ”la discrimination positive” qui assure aux femmes un quota déterminé. Toutefois, certaines contraintes persistent sur le chemin d’une véritable promotion du rôle politique des femmes. Des contraintes liées principalement aux partis politiques et aux mécanismes dédiés à la matérialisation de la parité comme le notent dans des déclarations à la MAP, des députées et des militantes.
Pour Hasnaa Abou Zayd, parlementaire et membre du bureau politique de l’USFP, la première remarque à noter concerne les usages en vigueur au sein des formations politiques marocaines qui consacrent depuis toujours une domination masculine.
Elle relève que la conviction née autour de la nécessaire participation de la femme marocaine à la gestion de la chose publique ne s’est malheureusement pas accompagnée d’une réelle mutation sociologique dans les mœurs politiques. Conséquence : la femme s’est confrontée à moult contraintes en investissant le champ politique.
Pour illustrer ses propos, elle cite l’exemple des partis socialistes dans certains pays occidentaux qui prennent en considération la condition de la femme en interdisant les réunions au-delà de 19h00 et ce, pour lui laisser assez de temps pour s’occuper de son foyer et de l’éduction des enfants.
Concernant les femmes élues qui assument des responsabilités communales, elle pointe la persistance d’une certaine tutelle sur la femme, tout en plaidant pour une réelle association des femmes dans la prise des décisions et à leur donner la possibilité d’accéder à des postes de responsabilité.
C’est aussi l’avis de sa collègue à la chambre de Représentants, Amina Maa Al Ainine (PJD) qui considère que malgré les dispositions constitutionnelles qui octroient à la femme une large représentativité, il n’en reste pas moins que les femmes peinent toujours à s’imposer tant à l’intérieur de leurs partis que dans l’institution parlementaire et les conseils communaux. Elle ne cache pas son appréhension quant à la persistance de cette situation dévalorisante favorisée paradoxalement par l’application de la discrimination positive et la liste nationale pour femmes.
”Tant que les femmes seront élues dans le cadre d’une liste nationale, elles n’auront jamais le pouvoir de s’imposer en toute indépendance puisqu’elles resteront toujours redevables à leur direction du parti’’, estime-t-elle, sans illusions.
Autre témoignage, celui de Milouda Hazeb, la seule députée présidente d’un groupe parlementaire (PAM), qui pense que la femme en politique tout comme la femme active en général souffrent des mêmes difficultés qui les empêchent de s’affirmer et ce, en raison de la persistance d’une certaine culture machiste.
Tout en se félicitant des avancées dans le domaine des droits des femmes, elle regrette cependant ‘’une régression sur ce chapitre durant les trois dernières années’’. Néanmoins, elle reste confiante en soulignant que la matérialisation de la parité suppose l’introduction d’un nombre d’amendements dans les textes de la loi électorale tout en affirmant que la consécration de l’égalité homme-femme n’est pas un cadeau mais elle doit se faire selon la charte universelle des droits de l’Homme.
Pour rappel, l’année 1993 marque l’entrée de la femme dans la vie parlementaire avec deux députées. En 2002, le nombre s’accroit pour atteindre 35 femmes à la faveur de la mise en place de la liste nationale alors que cinq femmes ont réussi à décrocher leurs sièges sous la coupole en se présentant courageusement dans les listes locales.
Lors des élections communales de juin 2009, un total de 3.406 femmes ont été élues, soit plus de 12 pc de l’effectif total des élus. Mieux, les élections législatives de novembre 2011 ont permis l’élection de 60 femmes inscrites dans la liste nationale en plus des candidates qui se sont présentées dans les listes locales. De plus, deux femmes président deux commissions parmi les neufs qui existent dans la chambre des représentants.

SR.
AJ.

MAP 061001 GMT mar 2015

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