15è édition des “Andalousies Atlantiques d’Essaouira” : Anass El Attar et son orchestre légendaire ouvrent le bal en compagnie d’une brochette d’artistes talentueux

15è édition des “Andalousies Atlantiques d’Essaouira” : Anass El Attar et son orchestre légendaire ouvrent le bal en compagnie d’une brochette d’artistes talentueux

vendredi, 26 octobre, 2018 à 9:09

Essaouira – Anass El Attar, l’une des grandes icônes de la musique andalouse et son légendaire orchestre ‘’Mohamed Lbrihi’’, accompagnant, dans un concert grandiose et inédit, une brochette d’artistes parmi les plus talentueux, ont enchanté le public, jeudi soir, à l’ouverture de la 15è édition du festival “Les Andalousies Atlantiques d’Essaouira”.

A la féerique place “El Menzah”, et dans une ambiance festive et bon enfant, Anass El Attar, muni de son Ribab de deux cent ans, hérité de maître Lbrihi a accompagné, dans une symbiose inouïe, l’imposante chorale des “Mélomanes de la Musique Andalouse”. Un ensemble assisté par le violoniste Elad Levi, et dirigé par le Mounchid Ahmed Marbouh.

Une belle aventure qui a bien commencé et qui s’est poursuivie, en toute subtilité et élégance, sous une salve ininterrompue d’applaudissements, avec la montée sur scène de la diva du Melhoun, Sanaa Marahati pour donner à ce premier concert, mettant dans une même bulle artistes juifs et musulmans, les accents et les mots du répertoire de Samy Al Maghribi, Albert Suissa et Salim Halali.

Lors de ce concert hors pair, et que seule Essaouira est en mesure de concocter, les festivaliers ont eu aussi le privilège d’apprécier les Cantors Benjamin Bouzaglo et Hay Korkos, le temps de revisiter certaines partitions parmi les plus emblématiques du patrimoine musical judéo-arabe.

Et ce n’est pas tout, parce que Benjamin Bouzaglo et Sanaa Marahati ont interprété, côte à côte, un florilège de chansons andalouses sous les ovations du public, avant que ce denier ne soit gratifié par une belle surprise, après la montée sur scène du fils prodige de la cité des alizés, Abderrahim Souiri, le temps de rendre hommage à Essaouira, cet espace de convivialité et de fraternité

Une fête si singulière hautement donnée pour le bonheur et le grand plaisir des festivaliers parmi les hôtes de la cité des alizés et ses habitants. Le temps aussi de mettre en avant cette capillarité si étroite et pérenne entre juifs et musulmans, telle que longtemps vécue sur cette terre d’Islam.

La cérémonie inaugurale de ce festival a été rehaussée par la présence notamment de M. André Azoulay, président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador et Conseiller de Sa Majesté le Roi, des ambassadeurs de l’Etat de Palestine et du Qatar au Maroc, du gouverneur de la province d’Essaouira, Adil El Maliki, ainsi que d’autres personnalités.

Dans une allocution de circonstance, Mme Kaoutar Chakir Benamara, directrice de production du Festival, a souligné que l’esprit de ce rendez-vous automnal s’inspire de l’Andalousie, d’un lieu et d’une époque ayant marqué l’Histoire de l’Humanité, l’âge d’or de la coexistence des trois religions du Livre, et de la célébration de l’âme.

Et de poursuivre qu’au Maroc, Juifs et Musulmans ont toujours chanté et dansé ensemble et continuent à le faire grâce aux nouvelles générations, relevant qu’au moment où le monde arabo-musulman sombre dans l’intolérance, les guerres fratricides, Essaouira et le Maroc, dont la Constitution célèbre la diversité de ses affluents, cultivent leur exception.

“Au moment où les populismes gagnent du terrain en Occident, Essaouira et le Maroc se démarquent”, s’est-elle aussi félicitée.

Avec cette nouvelle édition, Essaouira confirme encore une fois, avec fierté et détermination, sa vocation d’espace privilégié d’ouverture humaniste et d’écoute respectueuse de l’autre.

C’est cette histoire que le Festival des Andalousies Atlantiques a choisi de raconter au fil notamment, des traditions musicales du judaïsme du Tafilalet et des pièces les plus symboliques du Melhoun, du Chgouri ou du Matrouz judéo-arabe. Une histoire emblématique du vivre-ensemble en terre d’Islam. Une histoire qui ne veut pas être celle de la nostalgie le temps d’un concert mais, une histoire qu’Essaouira a choisi d’écrire au futur, un futur incarné depuis 15 ans par ce Festival comme aiment à le répéter les responsables de l’Association Essaouira-Mogador.

En portant haut les couleurs de la diversité culturelle, pilier central du Maroc de la modernité, Essaouira donne ainsi une nouvelle jeunesse à son histoire enracinée dans une mémoire judéo-musulmane nourrie au fil des siècles par la proximité et l’échange.

C’est tout le propos du Festival des Andalousies Atlantiques, rendez-vous, désormais, incontournable de l’agenda culturel et artistique du Maroc et qui pour cette quinzième édition, a choisi à travers douze concerts de laisser la place la plus large à l’inédit et à la créativité.

Essaouira va ainsi et entre autres, réussir l’exploit de donner rendez-vous sur la même scène à Raymonde El Bedaouia et à Hajja El Hamdaouia, accompagnées par le Maestro Ahmed Cherkani à la tête de son orchestre. Ces deux icônes de la scène marocaine n’ont jamais chanté ensemble. Il fallait Essaouira pour oser ce rendez-vous qui fera date.

Cette édition sera aussi maghrébine autour de la grande Hayat Boukhriss que chacun connaît et qui invitera sur scène et à ses côtés Rym Hakiki venue d’Alger et la Tunisienne Syrine Benmoussa. Trois grandes dames qui ont le talent de nous dire, chacune à sa façon, notre Maghreb réuni dans un répertoire qui ne connaît pas de frontières.

Autre moment d’exception à l’espace “Monde” de Dar Souiri pour revivre le legs de deux des plus grands poètes andalous, Ibn Arabi et Ibn Gabirol. Un concert à deux voix, celle de Said Belcadi, maître du Madih et du Samaa au Maroc et celle de Curro Pinana, l’héritier du canteminero en Espagne.

Dimanche prochain, avant de se dire au-revoir, en première au Maroc, projection à Dar Souiri du film de Hanna Assouline “Les Guerrières de la Paix”, qui sera suivie d’un débat.

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