Journée arabe de l’information: le président de la FMEJ met en garde contre les informations publiées sur les réseaux sociaux

Journée arabe de l’information: le président de la FMEJ met en garde contre les informations publiées sur les réseaux sociaux

vendredi, 20 avril, 2018 à 14:53

Propos recueillis par Nabila Zourara

 

Rabat – Le président de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), Noureddine Miftah, met en garde, à l’occasion de la Journée arabe de l’information, célébrée le 21 avril de chaque année, contre les informations publiées sur les réseaux sociaux qui sont souvent “arbitraires” ou des “fake news”.

Il existe aujourd’hui deux types d’information: des informations professionnelles éditées par des journalistes et des “informations arbitraires publiées par des individus sur les réseaux sociaux”, a indiqué M. Miftah dans une interview à la MAP à l’occasion de la Journée arabe de l’information.

Il a aussi regretté la présence de groupes de pression qui font usage des réseaux sociaux ou d’autres moyens de communication pour manipuler l’information dans des questions très sérieuses, rappelant, dans ce sens, le scandale du PDG de Facebook, Mark Zuckeberg, entendu par le Congrès américain, pour avoir influencé les élections américaines en détournant les données des utilisateurs de ce réseau au profit de Cambridge Analytica, un cabinet de conseil politique ayant travaillé pour Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle.

Interrogé sur les moyens de faire face à ce genre de pratiques, M. Miftah a expliqué qu’à la différence des réseaux sociaux, un journal ou un organe de presse compte des journalistes dont l’action est régie par des règles déontologiques, qui exigent la publication d’informations crédibles et interdisent strictement leur manipulation.

“Un journaliste est un professionnel qui consacre tout son temps à la vérification de l’information”, a-t-il poursuivi, notant que “l’information, quand elle est émise par un journaliste, devient essentielle pour la société, car elle permet de suivre l’action des acteurs publics et informe le citoyen sur ce qui se passe dans son environnement”.

Le président de la FMEJ a estimé en outre que les “fake news” ou les “fausses informations” résultent du fait que le journaliste ne détient plus l’exclusivité de l’information.

“L’information est aujourd’hui arbitraire et non structurée”, a-t-il déploré, évoquant l’exemple de plusieurs “fake news” qui “cherchent à menacer l’ordre public” et qui ont été relayées par les réseaux sociaux.

En ce qui concerne le paysage médiatique arabe, il a précisé que certains titres arabes ont tout simplement cessé de paraître, alors que d’autres ont opté pour la continuité mais sous format électronique.

La parution de la presse électronique et des réseaux sociaux a significativement impacté la presse en papier, a-t-il relevé, faisant savoir qu’une étude publiée récemment à Dubaï confirme que la disparition totale des médias traditionnels, à savoir la radio, la télévision et les journaux pourrait intervenir d’ici 2047.

M. Miftah a également déploré qu’au niveau national, l’appui financier à la presse écrite “demeure insuffisant”, rappelant que ce budget, qui bénéficie au Maroc à environ 100 journaux au total, “ne dépasse pas 65 millions de dirhams par an”.

Il s’est félicité, toutefois, des efforts déployés au niveau national afin de faire face à ce défi, précisant que la FMEJ a signé, en 2005, un contrat programme avec le gouvernement, dans le but de développer et améliorer le niveau, les conditions de travail et le rendement de la presse écrite.

Le président de la FMEJ a en outre fait savoir que le soutien public à la presse a été également introduit dans le nouveau code de la presse et il a été décidé d’accorder un appui financier aux sociétés de distribution et aux imprimeries.

Il a également indiqué que la réflexion est en cours avec l’actuel gouvernement pour la mise en place d’un fonds de soutien de la lecture au Maroc, avec un coût global d’environ 30 millions de dirhams afin d’encourager la lecture et contribuer en même temps à la durabilité de la presse écrite.

Le président de la FMEJ a, par ailleurs, fait observer que le modèle économique des journaux électroniques est basé dans son ensemble sur l’information gratuite et la publicité payante, dont les prix demeurent légèrement plus bas en comparaison avec d’autres pays de la région.

Célébrée le 21 avril de chaque année, la Journée arabe de l’information a été proclamée par la Ligue des États arabes dans le but d’encourager la communication entre les organes de la presse et les professionnels des médias, de débattre des principales questions liées à la situation des médias arabes, d’améliorer leur rendement et d’accompagner les changements survenus dans ce secteur.

PS.

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