“Le silence des papillons” de Hamid Basket, des femmes paumées en quête d’un humanisme perdu

“Le silence des papillons” de Hamid Basket, des femmes paumées en quête d’un humanisme perdu

samedi, 6 octobre, 2018 à 11:08

 

-(ES : Jaouad Touiouel)-.

 

Alexandrie – Le film “Le silence des papillons” du réalisateur marocain Hamid Basket, qui a été projeté vendredi dans le cadre de la compétition officielle du 34è festival du cinéma méditerranéen d’Alexandrie, catégorie des longs-métrages arabes, est un thriller traitant, en profondeur, de la vie de femmes paumées qui battent de l’aile pour retrouver un humanisme perdu.

Durant une heure et demie, Hamid Basket essaie, avec un langage cinématographique le plus souvent muet, de décrire la souffrance qu’endure la femme face à la violence sociétale. Le cinéaste marocain dépeint ce calvaire via le personnage “Malika”, interprété avec brio par l’actrice Saida Baâdi.

“Malika”, prof de mathématiques, vit un quotidien difficile à cause de problèmes chroniques avec son mari, ce qui l’a poussée à consulter un psychiatre (rôle campé par le talentueux Amine Naji) qui essaie tant bien que mal à lui redonner le sourire et à cultiver chez elle cette capacité de résister et de s’attacher mordicus à la vie. Songeant au début à mettre fin à ses jours, Malika finit par tuer son mari.

Le film est une succession de scènes et d’histoires imbriquées. La femme du psychiatre sera également assassinée par sa fille. Refusant de lui divulguer un secret sur l’identité de son vrai père, la fille finit par commettre l’imparable.

Le suspense du film culminera avec l’entrée en scène de l’inspecteur de police “Jamal” (rôle joué par Rachid El Ouali) pour enquêter sur cette affaire. Il conclura, in fine, que l’auteure du meurtre n’est autre que sa fille.

Pour les passionnés des “thrillers”, “Le silence des papillons” offre l’occasion de redécouvrir ce genre cinématographique avec des acteurs et des ingrédients purement marocains

Initialement intitulé “Le papillon”, le film est un drame social qui démarre par meurtre pour se transformer en un bras de fer entre deux hommes, l’inspecteur de police et le psychologue.

A travers ce film, Hamid Bakset lève un coin du voile sur des sujets tabous le plus souvent passés sous silence dans les sociétés, tels les femmes violentées et la pédophilie.

L’héroine du film, Saida Baadi, a indiqué qu’en jouant ce rôle, elle a démontré la souffrance de la femme arabe, en jetant la lumière sur les différentes formes de violence.

“Le silence des papillons est un message profond pour s’accrocher à la vie et à l’espoir, dans une vision cinématographique pleine de valeurs humaines”, a déclaré à la MAP Baadi.

De son côté, le critique égyptien, Nahed Salah, a indiqué dans une déclaration similaire que le film présente une vision cinématographique privilégiant des positions humaines complexes, dans un langage silencieux, mais qui raconte la vie sous ses différents aspects.

Elle a noté que Hamid Basket a réussi à jeter la lumière sur la souffrance des femmes arabes face à la violence de la société, dans un récit réaliste et spontané, plein de scènes complexes incluant de la musique, de l’art plastique et de la psychiatrie pour montrer l’intrigue sous différents angles humanitaires.

Pour elle, “Le silence des papillons” donne à la blessure profonde plus de place dans l’âme, à travers des femmes brisées entre leur humanité volée et leur tristesse.

De son côté, l’acteur jordanien Akef Najm a exprimé son admiration pour la capacité de Hamid Basket à transmettre de divers messages humanitaires, dans un langage cinématographique raffiné, en faisant recours au silence en tant que composante artistique qui illustre la dimension humaine du film.

Il a noté que ceci confirme la profondeur de l’expérience cinématographique marocaine et son leadership au niveau arabe, du fait qu’elle combine la réalité, l’histoire dramatique, la bande-son et l’image.

Pour sa part, Basket a relevé que son film soulevait de nombreuses questions profondes, mais il n’a pas répondu à toutes les interrogations, en laissant une marge importante au spectateur, ajoutant que le film met la lumière sur des points sombres de la société.

Le 34ème Festival du cinéma méditerranéen d’Alexandrie a ouvert ses portes, mercredi soir, avec la participation de 85 films représentant 25 pays.

A cette occasion, quatre films marocains seront projetés dans le cadre de la section “panorama marocain”, à savoir “Walwalat al rouh” (Cri de l’âme) d’Abdelilah Jouhary, “Kilikis, la cité des hiboux” d’Azzelarabe Alaoui, “le silence des papillons” de Hamid Basket et “Klam Essahra” (Les voix du désert) de Daoud Oulad Sayed.

 

 

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