L’Afrique, ce grand marché qui a tout pour réussir

L’Afrique, ce grand marché qui a tout pour réussir

mardi, 10 mars, 2015 à 11:31

Par Labrim Abdelouahed

Rabat – Avec près d’un tiers des réserves minérales mondiales (81 pc du manganèse, 68 pc du chrome, 55 pc du platine, 44 pc du vanadium, 40 pc de l’or), l’Afrique, ce continent richement doté en ressources naturelles et humaines, a tout pour réussir.
Le continent africain, dont la moyenne de la croissance globale avoisine les 5 pc annuels sur la dernière décennie, notamment grâce à l’importance de ses rentes (minières, agricoles, etc.), suscite de nouveaux engouements, notamment les pays émergents comme la Chine et l’Inde.
Si l’Afrique dispose de ressources inépuisables, elle n’est cependant pas encore en mesure de les transformer en véritable levier d’un développement durable. Parmi les nombreuses raisons, il faut souligner l’étroite dépendance des PIB nationaux au cours des matières premières, dont l’indice est extrêmement volatile. L’Afrique subsaharienne y est d’autant plus sensible que ses caisses de stabilisation n’ont été que très peu alimentées lors des périodes de flambée des prix.
Autres ressources : la terre et l’eau. Pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 9 milliards d’individus en 2050, “il faudrait que l’Afrique fasse plus que quintupler sa production”, rapporte le grand reporter Jean Jolly dans son dernier livre, “Les Chinois à la conquête de l’Afrique”. Près de 90 pc des surfaces arables non exploitées sont situées sur le continent africain et en Amérique latine.
L’enjeu est de taille pour la sécurité alimentaire des Africains, mais également pour les grandes firmes de l’agrobusiness. L’accès à la terre et à l’eau – indispensable à l’irrigation des cultures et aux élevages – deviendra très rapidement primordial. Cette bataille a d’ores et déjà commencé, comme en témoigne le rachat de terres africaines arables par des pays du Golfe, par la Chine ou encore par des entreprises agroalimentaires occidentales.
Le continent africain n’a pas les ressources naturelles pour seul atout. Sa démographie est en passe d’en faire un “poids lourd” mondial. La population en âge de travailler “devrait exploser en nombre absolu, passant de 430 millions à 960 millions entre 2000 et 2030, pour dépasser celle de l’Inde dans les années suivantes”, selon des estimations récentes.
L’émergence d’une classe moyenne de plus en plus dynamique représente de nouveaux débouchés, que se préparent à conquérir les multinationales étrangères.
Selon le FMI, 22 pays subsahariens atteindront à l’horizon 2015 un PIB par habitant suffisant pour voir s’y développer une consommation de masse. Industrie automobile, informatique ou même enseignement supérieur.
Sans constituer un nouvel eldorado, l’Afrique et ses ressources ne représentent pas moins un nouvel échiquier stratégique. Dans une mondialisation dont l’extension touche à sa fin, le continent apparaît comme le dernier grand marché à conquérir. D’autant plus que la faible capacité des Etats africains à assurer l’exploitation de leurs ressources ne peut qu’inciter de nombreux pays à y investir massivement.
En fait, de nombreux pays africains sont devenus pétroliers du fait des progrès technologiques de prospection et d’exploitation, de l’anticipation de la hausse de la demande et des stratégies de diversification des risques de la part des opérateurs et Etats importateurs.
Les puissances européennes – la France avec Elf (devenue Total) et la Grande-Bretagne et les Pays-Bas avec British Petroleum et Shell – ont longtemps dominé le jeu pétrolier dans les anciennes colonies. Le jeu est devenu plus complexe et moins transparent avec l’arrivée de nouveaux acteurs, notamment chinois, cherchant à être présents sur ces territoires. L’Afrique est désormais le théâtre d’une compétition entre les oligopoles, dans un contexte aujourd’hui mondialisé.
Il faut dire que les grandes puissances mènent une politique de diversification de l’offre mondiale. L’Europe achète globalement 22 pc de son pétrole en Afrique. Les Etats-Unis ont une stratégie de diversification des fournisseurs en hydrocarbures et escomptent assurer 25 pc de leur approvisionnement en Afrique en 2015 contre 17 pc antérieurement. La Chine qui importe plus de 20 pc de son pétrole d’Afrique, notamment de l’Angola et du Soudan, est présente dans la quasi-totalité des pays producteurs d’hydrocarbures, autant que l’Inde qui est également présente dans plusieurs pays d’Afrique.
L’Afrique, le principal sujet à l’ordre du jour du forum Crans Montanta à Dakhla, émet des signaux économiques encourageants qui en font un marché à fort potentiel qui possède tous les ingrédients pour réussir dans le cadre d’une coopération Sud-Sud, suivant le principe gagnant-gagnant.

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