Le régime algérien sonne le clairon de sa propre implosion

Le régime algérien sonne le clairon de sa propre implosion

mercredi, 27 août, 2014 à 10:30

Par Fouad ARIF
Washington – L’éviction par décret présidentiel et dans “l’opacité la plus totale” d’Abdelaziz Belkhadem, conseiller spécial du chef de l’Etat algérien, de toutes les structures de l’Etat et du Front de libération nationale (FLN-au pouvoir), renseigne sur le degré de volatilité et l’état de déliquescence du régime algérien, sur fond de guerres de tranchées que se livrent les différents centres de pouvoir à Alger, appareils de renseignements y compris, autant d’ingrédients qu’experts et médias US observent avec une inquiétude certaine, notamment avant et après les dernières élections présidentielles.

“Cette décision atteste aussi du fait que le régime algérien demeure figé dans sa posture totalitaire et réfractaire aux vents du changement”, a expliqué Peter Pham, Directeur de l’African Center, relevant du prestigieux think tank US, Atlantic Council, rappelant que ce limogeage brutal intervient dans un contexte politique interne en Algérie, rythmé par un échange à couteaux tirés d’accusations entre Amar Saâdani, l’actuel secrétaire général du FLN, et le général Toufik, chef du Département des Renseignements et de Sécurité (DRS).

“Il s’agit bien là d’une guerre entre dirigeants algériens septuagénaires pour s’adjuger le pouvoir, une guerre qui ajoute à la volatilité d’un régime anachronique à la dérive au moment où le peuple algérien est constitué majoritairement de jeunes”, relève Peter Pham, dont l’expertise est souvent sollicitée par le congrès des Etats-Unis.

L’ironie du sort veut que Belkhadem, un homme du sérail, fut “l’un des soutiens les plus farouches pour la réélection du Président Bouteflika dans les circonstances qu’on connaît”, note encore l’expert américain, mettant en garde contre les répercussions “de la dégradation de la situation politique interne en Algérie sur les pays de la sous-région”.

Et d’insister sur “l’impératif pour la jeunesse et le peuple algérien dans son ensemble de bénéficier de l’opportunité d’avoir leur mot à dire dans la direction que doit prendre leur pays, dans la transparence et la probité, à défaut de quoi le régime soufflerait le clairon de sa propre implosion”.

Le prestigieux et influent journal américain, le New York Times, avait récemment planté le décor de la déliquescence politique en Algérie, en soulignant qu’une poignée de politiques, de généraux et de responsables des services de renseignements, “accrochés au pouvoir” depuis l’indépendance et réfractaires à tout changement, a enfoncé l’Algérie dans un “état de léthargie”, alors que le pays se trouve “au bord de l’implosion”.

“Le pays se dirige vers l’implosion”, soutient “le New York Times”, qui plus est en citant les propos de l’ancien Premier ministre algérien, Ahmed Benbitour, dans un article intitulé : “Politiquement à la dérive, Alger s’accroche à ses vieux démons”.

“La paralysie du gouvernement est l’un des symptômes les plus manifestes du malaise de l’Algérie et de la méfiance des dirigeants vis-à-vis d’une transition politique”, relèvent les observateurs à Washington.

Citant un diplomate occidental, la publication US fait observer que la question la plus pressante est de savoir pour “combien de temps le pouvoir algérien peut encore persister à vouloir acheter la paix sociale sans changement politique”.

L’auteur de cette analyse, Carlotta Gall, constate, dans ce contexte, que le peuple algérien fait les frais “de problèmes en cascade: une économie à la dérive et une baisse du niveau et de la qualité de l’éducation, qui risquent de compromettre l’avenir du pays et même sa stabilité”.

Malgré la “richesse pétrolière de l’Algérie, la population souffre de l’inflation, de la hausse de la criminalité et du manque d’opportunités. Les économistes déplorent la stagnation économique et la bureaucratie étouffante qui fait de l’Algérie l’un des pays où il est très difficile de faire des affaires”.

“Il y a des grèves fréquentes et des émeutes éclatent constamment dans tout le pays. Le chômage, officiellement de 10 pc, caracole en réalité à hauteur des 30 pc”, indique Rachid Tlemçani, professeur de politique internationale et de sécurité régionale à l’Université d’Alger, cité par “le New York Times”.

A ce tableau déjà marqué par une grave fragilité socio-économique sur fond de volatilité politique à hauts risques, le limogeage de Belkhadem, avec les guerres intestines du régime qui le sous-tendent, augurent de lendemains marqués par l’exacerbation des guerres de tranchées opposant les différents centres de pouvoirs en Algérie. Les attentes et aspirations du peuple algérien au progrès et à la prospérité devront attendre. Jusqu’à quand ?

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