Au Danemark, la pandémie s’étend, le doute s’installe

Au Danemark, la pandémie s’étend, le doute s’installe

jeudi, 5 novembre, 2020 à 12:21

Par Houcine MAIMOUNI

Copenhague – Jusqu’à naguère pays modèle dans la gestion du nouveau coronavirus, le Danemark se trouve actuellement au creux d’une deuxième vague autrement plus puissante malgré les restrictions mises en place depuis fin octobre.

Signe d’une recrudescence alarmante de la pandémie, 13 des 20 membres du gouvernement danois, soit les deux tiers de l’Exécutif, sont contraints à l’isolement en raison des tests positifs d’un de leurs collègues et de plusieurs députés.

La Première ministre Mette Frederiksen s’est elle-même auto-confinée en télétravail “avec des réunions virtuelles”, en attendant les résultats des tests, après avoir siégé à une réunion la semaine dernière avec le ministre de la Justice Nick Hækkerup, testé positif.

Soulagement! Testée négative mercredi soir, un communiqué de son Cabinet a précisé qu’elle “peut déjà reprendre un travail qui nécessite une participation physique, mais travaillera, dans la mesure du possible, virtuellement jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau testée dans deux jours”.

Auparavant sur Facebook, la PM danoise avait souligné que “l’infection s’est propagée à la fois au Folketing et au gouvernement”.

“Nous avons une situation très grave au Danemark. Mais il est également important que le Folketing puisse fonctionner. Entre autres choses, nous avons des lois urgentes qui sont importantes pour une grande partie de la population”, a de son côté déclaré le président du Parlement, Henrik Dam Kristensen.

Autant dire que la deuxième vague du virus complique le travail d’un large spectre politique danois, au point d’amener le Parlement monocaméral à annuler mardi une séance des questions orales à laquelle Mme Frederiksen devait participer, et à fonctionner désormais au ralenti, en attendant les résultats des autres tests.

Alors que chaque jour apporte son lot de nouvelles contaminations, y compris au sein du Folketing, le Danemark n’a pourtant pas fait dans le laxisme, dès les premiers signes de cette deuxième vague de la pandémie.

Depuis octobre dernier, les rassemblements publics ont été abaissés de 50 à 10 personnes, le port du masque est devenu obligatoire dans les supermarchés, les établissements scolaires et les transports publics, les restaurants, pubs et cafés ferment à 22 heures, les contrôles aux frontières déjà renforcés ont été durcis,…

Rien ne semble arrêter la propagation galopante des infections qui fait “mystérieusement” rage dans le petit royaume nordique (5,8 millions d’habitants), un peu à l’instar de ses pairs européens, désormais obligés à résoudre un dilemme cornélien : maintenir le système de santé sans sacrifier l’économie !

C’est précisément dans cette vision que s’inscrit l’annonce, lundi dernier, de la mise en place d’un groupe de travail pour lutter contre la flambée des contaminations à Vestegn de Copenhague où le virus se propage le plus rapidement.

Intervenant à l’issue d’une réunion de crise avec les maires des municipalités de l’ouest de Copenhague, qui regroupent un total de 418 000 habitants, le ministre de la Santé a préconisé que les hôtels et les auberges de jeunesse seront utilisés comme options d’isolement, tandis que le groupe de travail coordonnera les efforts et surveillera la nécessité de nouvelles initiatives.

Inter/ Le temps des doutes
Dans le même temps, le ministre n’a pas écarté la possibilité d’introduire, à court terme, des restrictions spéciales plus drastiques dans les communes durement touchées.

Sur la même lancée, les autorités danoises avaient annoncé, un jour auparavant, un nouveau système d’alerte national au coronavirus qui, conçu comme un plan à long terme, devrait permette de créer plus de visibilité pour les citoyens et les entreprises.

Articulé autour d’une échelle de cinq niveaux, ce système a été salué par les associations professionnelles, qui avaient lancé un appel pour un plan à long terme pendant la crise, après avoir critiqué le gouvernement pour avoir imposé des restrictions du jour au lendemain, à la grande frustration du monde des affaires, qui doit constamment s’adapter à la nouvelle donne.

Et comme un malheur ne vient jamais seul, c’est la Cheffe du gouvernement elle-même qui a rompu son isolement, le temps d’une visioconférence mercredi, pour annoncer l’abattage massif de l’ensemble des troupeaux de visons du Danemark, en raison de la propagation et de la mutation du nouveau coronavirus dans les fermes d’élevage qui pourraient compromettre l’efficacité d’un futur vaccin pour l’homme.

“Le virus est muté chez le vison et le virus muté se propage à l’homme. C’est très, très sérieux”, a prévenu Mme Frederiksen, évoquant la responsabilité de son gouvernement envers sa propre population, mais “aussi pour le reste du monde”.

La mutation du nouveau coronavirus via les visons, déjà transmise à 12 personnes, menacerait l’efficacité d’un futur vaccin pour l’homme et entraînerait une moindre efficacité des anticorps humains, au risque de compromettre la mise au point d’un vaccin contre le Covid-19.

Le virus muté détecté sur des visons “ne réagit pas autant aux anticorps que le virus normal. Les anticorps ont toujours un effet, mais pas aussi efficace”, a expliqué le responsable de l’Autorité danoise de contrôle des maladies infectieuses (SSI), Kåre Mølbak.

Pire, “la poursuite de l’élevage de visons impliquerait un risque beaucoup plus élevé pour la santé publique, tant au Danemark qu’à l’étranger”, a-t-il poursuivi.

Au total, ce sont 15 à 17 millions de visons qui seront abattus dans un pays qui a longtemps régné en tant que premier exportateur mondial de peaux de visons destinées au marché de la fourrure.

Des vétérinaires et des éleveurs danois ont abattu, mi-octobre dernier, au moins 2,5 millions de visons dans le nord du pays, une mesure décidée par les autorités après le signalement d’animaux atteints du Covid-19 dans plusieurs exploitations.

Le Danemark est confronté, depuis juin dernier, à des cas de coronavirus dans de nombreux élevages, principalement dans le nord de la région du Jutland, la zone la plus durement touchée.

Les éleveurs de fourrure danois produisent environ 12 à 13 millions de peaux de vison par an, faisant du Danemark le plus grand producteur mondial de peaux de vison.

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