La candidature canadienne au Conseil de sécurité de l’ONU en mode séduction en Afrique

La candidature canadienne au Conseil de sécurité de l’ONU en mode séduction en Afrique

mardi, 11 février, 2020 à 13:26

-Par Khadija Benhaddouch-
Montréal – En course pour un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, la candidature canadienne est en mode séduction en Afrique. Le Premier ministre Justin Trudeau est en déplacement sur le continent pour courtiser ses Etats en faveur d’une candidature qui semble en difficulté devant deux prétendants européens: la Norvège et l’Irlande.

Une première dans l’histoire du pays nord-américain, le déplacement de M. Trudeau à Addis Abeba pour assister au Sommet de l’Union africaine (UA) marque, de l’avis des experts relayés dans la presse locale, un nouveau positionnement d’Ottawa rompant définitivement avec une politique étrangère peu engagée envers le continent africain.

M. Trudeau a toutefois assuré dimanche lors d’un point de presse dans la capitale éthiopienne, que son pays demeure impliqué en Afrique.

«Nous avons constamment été impliqués dans l’aide à l’Afrique et nous allons continuer à l’être», a indiqué le chef de l’exécutif canadien, relevant qu’un siège au conseil de sécurité de l’ONU est une façon de pouvoir aussi continuer à aider l’Afrique.

Le leader libéral a mis à profit sa visite pour multiplier les rencontres avec les dirigeants africains afin d’obtenir l’appui des pays du continent dans sa campagne visant à faire élire le Canada au Conseil de sécurité de l’ONU.

Sauf que sa tournée africaine semble, selon des analystes, arriver tardivement. Les deux autres prétendants à un siège non permanent au sein de l’organe exécutif onusien ont franchi, d’après eux, des étapes significatives dans la course.

Le voyage arrive un peu tard alors que les dés semblent déjà jetés, Ottawa risquant d’essuyer une nouvelle défaite après celle de 2010.

«Les Canadiens sont encore loin derrière d’autres pays en matière de dépenses en faveur du développement et nombreux sont ceux qui ne veulent pas voir le Canada obtenir un siège et jouer son rôle en matière de droits, de genre et d’autres valeurs», estime Bessma Momani, experte en affaires internationales à l’Université de Waterloo.

De l’avis de cette chercheuse, la candidature du pays nord-américain se heurte à des positions hostiles de certains grands pays. Elle cite, dans une chronique, des pays comme la Russie et la Chine, en froid avec Ottawa depuis des mois et dont l’influence est grandissante dans le monde, plus particulièrement dans le continent africain.

Pour le vice-président de l’Institut des affaires mondiales Colin Robertson, le chef du gouvernement canadien devait dès le départ s’impliquer personnellement dans un dossier aussi stratégique pour tenter d’éviter un revers en politique étrangère.

Tout de même optimiste, cet ancien diplomate a estimé qu’une issue heureuse de la candidature canadienne demeure encore possible si le chef de l’exécutif s’engage dans une campagne acharnée d’ici juin prochain.

Bien des observateurs craignent aussi que le Canada paie le prix de ses choix traditionnels de politique étrangère, souvent réticente et peu engagée en termes d’aide au développement et de maintien de la paix.

En effet, alors que la Norvège consacre près de 1 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide internationale au développement, et l’Irlande verse 0,32 %, le pays nord-américain réserve seulement 0,27 % de son RNB à l’aide au développement.

“Sans un appui actif sur le continent africain, la candidature du pays au Conseil de sécurité est mort-née”, a estimé le président du Conseil canadien pour la coopération internationale, Nicolas Moyer, dans une déclaration à la presse.

Selon lui, les voix s’élèvent aujourd’hui pour reprocher au cabinet libéral de Justin Trudeau d’avoir quasiment ignoré l’Afrique, un bloc de 54 voix au sein de l’organisation internationale.

À moins de cinq mois du vote pour un siège non permanent au Conseil de sécurité, M. Trudeau espère encore faire valoir la candidature de son pays en se présentant comme un partenaire de choix pour les pays africains.

Et pour cause, l’exécutif canadien accorde après les élections fédérales d’octobre une attention particulière à l’Afrique avec comme mot d’ordre la promotion du rapprochement économique.

Les deux sièges convoités au sein du principal organe de décisions onusien feront l’objet d’un vote de l’Assemblée générale en juin prochain, pour un mandat de deux ans à compter de 2021.

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui regroupe une majorité de pays africains, s’est récemment rangée derrière Ottawa. L’ancien représentant permanent adjoint du Canada auprès des Nations unies, Gilles Rivard, a appelé toutefois à la prudence en relevant qu’un tel appui reste non contraignant.

Un éventuel succès d’Ottawa dans cette course lui permettrait de mettre fin à une longue absence au sein de l’organe onusien en charge de la paix et de la sécurité internationales, depuis son mandat de 1999-2000.

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