Covid-19 : Levée du confinement sur fond de polémique au Ghana

Covid-19 : Levée du confinement sur fond de polémique au Ghana

mardi, 21 avril, 2020 à 12:42

-Par Malika Mojahid-

Accra – La levée du confinement partiel imposé dans certaines régions du Ghana fait polémique et nourrit des doutes sur la maturité d’une telle décision, alors que les cas de contamination ne cessent d’augmenter de manière exponentielle dépassant la barre des 1.000 cas.

Dans une allocution télévisée, le président Nana Akufo-Addo, a annoncé dimanche dernier la levée des restrictions à la liberté de mouvement dans la capitale Accra et dans la région de Kumasi.

Selon le chef d’Etat, cette décision prend en compte la capacité du pays à effectuer un suivi des contacts, à réaliser des tests, à augmenter le nombre des centres de traitement et d’isolement, à comprendre le dynamisme du virus et à produire les équipements de protection individuelle, des désinfectants et des médicaments.

“La décision de limiter les déplacements a entraîné un certain nombre de graves difficultés pour nous tous à travers le pays, en particulier pour les personnes pauvres et vulnérables”, a-t-il souligné.

Aussitôt le discours terminé, la toile s’est enflammée en réaction à cette décision “inattendue”, surtout que la majorité des Ghanéens s’attendaient à un confinement général d’au moins deux semaines de plus.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Ghanéens ont considéré la décision comme “imprudente”, vu que le pays n’est pas encore sorti du bois.

Des analystes estiment, certes, que la limitation de la liberté de mouvement n’est pas facile dans un pays où l’économie est en grande partie basée sur l’informel, avec plus de 85% des emplois en provenance de ce secteur non structuré.

Depuis la mise en œuvre du confinement et des restrictions de mobilité, des milliers de Ghanéens qui survivent grâce au travail quotidien se sont retrouvés dans une situation extrêmement précaire, malgré les mesures sociales prises par le gouvernement.

D’autres voix se demandent si cette décision n’est pas prématurée, estimant que les gestes barrières ainsi que la distanciation sont des choses très difficiles à mettre en œuvre surtout dans les marchés et les moyens de transport publics.

Alors que la majorité des internautes se demandent pourquoi le président Akufo-Addo qui a imposé le confinement partiel à un moment où le Ghana n’a enregistré que 137 cas dans seulement quatre régions du pays, décide soudain de le lever alors que le nombre de cas positifs a atteint 1.042, dans dix régions.

Quant à la classe politique, surtout l’opposition, elle n’a pas raté l’occasion pour ajouter de l’huile sur le feu.

Dans un Tweet, le directeur des communications du Congrès national démocratique (NDC), M. Sammy Gyamfi, a qualifié cette décision de “politique”, notant que le déconfinement vise à permettre à la Commission électorale (CE) de compiler un nouveau registre des électeurs pour le scrutin de décembre prochain.

“Il s’agit clairement d’une décision à motivation politique, prise pour permettre à la CE de compiler un nouveau registre des électeurs pour les élections générales de 2020”, a-t-il écrit.

Mais le gouvernement joue la carte de l’apaisement des esprits avec la levée du confinement partiel, tout en maintenant la fermeture des frontières et de tous les établissements d’enseignement et l’interdiction des rassemblements publics.

“Lever les restrictions de mobilité ne signifie pas que nous baissons notre garde”, a affirmé le chef d’Etat, relevant l’importance d’adapter la solution du pays à sa condition sociale, économique et culturelle.

Ainsi, il a appelé les Ghanéens à utiliser les masques de protection et à respecter la distanciation sociale conformément aux protocoles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Ghana, qui a enregistré jusqu’à présent 1.042 cas de Coronavirus, a effectué 68.591 tests de dépistage du Covid-19.

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