Crise sanitaire et reprise économique, principaux leitmotivs des prochaines municipales brésiliennes

Crise sanitaire et reprise économique, principaux leitmotivs des prochaines municipales brésiliennes

mercredi, 16 septembre, 2020 à 12:49

-Par : Khalid ATTOUBATA-

Brasília – Le Brésil, deuxième pays le plus touché par la pandémie du nouveau coronavirus qui l’a plongé dans une récession économique historique, s’apprête à organiser des élections municipales où les questions socio-économiques sont omniprésentes.

Certains observateurs voient en ces échéances électorales un véritable test de la droite et de la popularité du président Jair Bolsonaro – déjà à son plus haut niveau -, qui avait déjà quitté le Parti social-libéral (PSL) avec lequel il a été porté au pouvoir en octobre 2018, pour créer en novembre dernier l’Alliance pour le Brésil.

Le nouveau parti, qui n’a toujours pas été homologué, ne disputera pas ces élections et Bolsonaro avait affirmé sur les réseaux sociaux qu’il avait décidé de ne pas s’engager dans ces élections. “J’ai beaucoup de travail à la Présidence et cette activité me prendrait tout le temps à une époque de pandémie et de reprise de notre économie”, avait-il tweeté, laissant entendre qu’il pourrait rejoindre un autre parti pour disputer les présidentielles de 2023 si son parti ne serait pas encore validé.

Le premier tour des élections municipales est prévu le 15 novembre de cette année et le deuxième le 29 du même mois. Ces échéances étaient initialement prévues pour octobre de cette année, mais ont été reportées par accord entre les partis au Congrès en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.

La principale nouveauté de ces élections est qu’elles seront les premières au cours desquelles les partis politiques devront partager les ressources proportionnellement entre leurs candidats noirs et blancs, suite à une décision de la Cour suprême fédérale. Les partis politiques doivent répartir proportionnellement les financements des campagnes électorales ainsi que le temps de publicité à la radio et à la télévision entre leurs candidats noirs et blancs.

Ces élections municipales se tiennent également sur fond de divisions profondes au sein de la gauche qui est, selon les médias et les experts, malmenée cette année face aux affinités politiques centre-droite avec le président Bolsonaro. Les négociations d’unir la gauche pour aménager des alliances dans 92 des plus grandes villes, où il y a la possibilité d’aller à un second tour semblent ne pas porter leurs fruits.

Parmi les principaux enjeux de ces municipales figure la question économique, le pays sud-américain se dirigeant vers une récession historique malgré l’espoir né de la réouverture de l’économie après près le confinement décidé par les gouverneurs des Etats au grand dam du président.

Selon l’Institut de géographie et de statistiques (IBGE), le Brésil a enregistré, au deuxième trimestre de cette année, une chute de 9,7% de son Produit intérieur brut (PIB), en raison des répercussions de la pandémie.

Le PIB du pays de près de 212 millions d’habitants, est ainsi au même niveau des chiffres enregistrés fin 2009, en pleine crise financière internationale. Par rapport à la même période de l’année dernière, le PIB brésilien a chuté de 11,4% entre avril et juin de 2020, dans ce qui est la plus forte baisse de l’économie depuis le début de la série historique, en 1996.

D’autre part, la crise sanitaire a également impacté l’investissement, qui a reculé, lui, de 15,4% entre avril et juin, alors que la consommation des ménages, un autre moteur de l’économie brésilienne, a baissé de 12,5%.

Les investisseurs ont retiré 31,252 milliards de dollars au cours des six premiers mois de cette année, selon la Banque centrale. Il s’agit du plus important retrait de fonds d’investissements financiers pour l’économie brésilienne depuis le début de sa série historique, en 1995, soit en 26 ans.

L’investissement, notamment les IDE, a été également menacé par les critiques des fonds internationaux des politiques du gouvernement en matière de protection de l’environnement. Des pressions qui ont poussé le gouvernement à engager plus d’efforts dans ce sens, déployant l’armée en Amazonie pour lutter contre la déforestation et interdisant les brûlis pour 120 jours, entre autres.

Lesquels efforts ont permis de réduire la déforestation en Amazonie de 21% en août par rapport au même mois de l’année dernière, mais qui reste toujours élevée, car il s’agit du deuxième taux de déforestation le plus élevé depuis 2015.

Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), 1.359 kilomètres carrés de l’Amazonie brésilienne ont été déboisés durant la même période, contre un record de 1.714 kilomètres carrés en août 2019.

Au cours des huit premiers mois de cette année, les alertes à la déforestation ont diminué de 4,94% en Amazonie par rapport à la même période en 2019, atteignant un total de 6.099 kilomètres carrés.

Or, les ONGs ont estimé que les chiffres d’août “ne suffisent pas à inverser la tendance haussière des incendies” dans le biome. Au cours des 10 premiers jours de septembre, le deuxième mois le plus sec d’Amazonie, les incendies ont augmenté de 85%.

La situation, en 2020, semble être plus inquiétante dans le Pantanal, considéré comme la plus grande zone humide de la planète que le Brésil partage avec la Bolivie et le Paraguay et où des incendies dévastateurs progressent également.

Dans cet écosystème, 10.153 incendies ont déjà été enregistrés entre janvier et août, soit une augmentation de 221% par rapport à la même période l’an dernier.

Pour limiter les dégâts, le gouvernement a dépêché une mission ministérielle à l’Etat du Mato Grosso (centre-ouest) pour évaluer et définir la stratégie de lutte contre les violents incendies qui sévissent dans cette région.

C’est ainsi que le Brésil devrait boucler l’année en faisant face à un mix de défis qui vont de la crise sanitaire à l’impact des élections municipales sur la scène politique, en passant par la question diplomatique et la reprise économique.

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