En Afrique du Sud, l’année 2020 s’envole vers un territoire inconnu

En Afrique du Sud, l’année 2020 s’envole vers un territoire inconnu

jeudi, 17 décembre, 2020 à 12:55

-Par : Hamid AQERROUT –

Johannesburg – L’année qui s’achève est indéniablement une année pas comme les autres. Comme un peu partout dans le monde, 2020 restera indubitablement gravée dans la mémoire des Sud-Africains comme celle durant laquelle le monde a connu une crise sanitaire d’une ampleur inédite.

Ayant commencé comme presque les autres années, 2020 s’est rapidement envolée vers un territoire inconnu, laissant la majeure partie des Sud-Africains sous le choc, alors qu’ils continuent encore à lutter pour donner un sens à la vie post-confinement.

C’est que dans le pays arc-en-ciel, l’ampleur de la pandémie du Covid-19 est telle que le gouvernement, le patronat et la société civile se battent toujours pour en limiter les conséquences désastreuses, alors que la crise économique déjà profonde se ressent de plus en plus, laissant l’exécutif dans le désarroi. Ce dernier se trouve, en effet, confronté au dilemme de savoir s’il faut reconfiner la population pour endiguer la propagation du virus ou laisser faire pour sauver une économie agonisante.

Force est de constater qu’après une baisse notable du nombre d’infections au covid-19 suite à un confinement strict de plusieurs mois, les contaminations vont crescendo et ont franchi depuis plusieurs jours la barre de 783.000. Le pays devient ainsi le cinquième le plus touché au monde, en nombre de cas. Plus de 23.500 personnes auraient succombé au virus.

Comme dans de nombreux pays à travers le monde, l’impact du coronavirus sur l’économie sud-africaine a été catastrophique, le pays courant le risque d’une crise de la dette, car ses emprunts avaient atteint des niveaux insoutenables et devaient être réduits.

Conscient de cette situation de cul de sac, le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, a tiré la sonnette d’alarme sur les finances du pays, en soulignant, chiffres à l’appui, que le Budget à moyen terme prévoit que les passifs de l’Afrique du Sud atteindront un sommet de 95,3% du Produit intérieur brut (PIB) au cours de l’exercice 2026.

Pour comprendre l’ampleur de la crise économique dont s’engouffre le pays de Nelson Mandela, il suffit de se rendre compte que le taux de chômage avait atteint, en septembre dernier, un record de 30,8 pour cent, selon l’Agence nationale des statistiques.

L’industrie minière qui contribue à environ 7% du PIB n’est pas en reste, puisque sa part est en baisse constante ces dernières années à cause de plusieurs problèmes tels que l’approvisionnement en électricité peu fiable et coûteux. En effet, le secteur minier sud-africain subit toujours les effets de la pandémie de Covid-19. Après la baisse historique de 47,3º% enregistrée en avril dernier en raison du confinement, la production minière a encore chuté de 29,8% en glissement annuel ces derniers mois.

Le fonctionnement à capacité réduite de la plupart des exploitations minières conjugué à la baisse de la demande mondiale seraient responsables de cette nouvelle contre-performance, explique-t-on.

Pour remédier à une situation budgétaire des plus délicates, l’exécutif n’a d’autres choix que de recourir à des coupes budgétaires dans de nombreux secteurs et pense actuellement à geler les salaires des fonctionnaires, alors que d’autres voix au sein du gouvernement appellent à réduire la masse salariale d’au moins 30 pour cent.

Sauf que cette tendance baissière des dépenses sociales a provoqué l’ire du Congrès des syndicats sud-africains, le plus grand groupe ouvrier du pays, en avertissant qu’il pourrait retirer son soutien électoral au Congrès national africain (ANC au pouvoir) si les propositions salariales ne sont pas révisées à la hausse.

C’est sur ce ton menaçant que la Coalition pour la justice budgétaire (BJC) regroupant divers groupes de la société civile a accusé le gouvernement sud-africain de se concentrer sur la réduction de la dette au détriment de l’économie et de ne pas s’attaquer aux inégalités par le biais de réformes économiques.

En attendant de voir le bout du tunnel, la grande majorité des Sud-Africains sont déterminés à glaner toutes les doublures d’argent qu’ils peuvent sortir d’une année 2020 autrement orageuse, alors que le gouvernement, de son côté, tente autant que faire se peut de limiter et la propagation du coronavirus et ses dégâts socio-économiques substantiels.

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