Ethiopie : Les parcs industriels pour booster les exportations

-Par : Driss Sabri-

Addis-Abeba – La détermination de l’Ethiopie à transformer son économie dominée par l’agriculture avec une part de 38 pc du PIB et 85 pc des exportations, ne cesse de se confirmer, le pays attire de plus en plus d’investisseurs étrangers séduits par les nouveaux parcs industriels dotés d’infrastructures modernes boostant ainsi les exportations du pays de la Corne de l’Afrique.

Le pays a ainsi adopté une stratégie fixée dans le Second Plan (GTP II, 2015-2020) qui a permis d’attirer en 2017 près 3,6 milliards de dollars d’investissement étrangers directs (IED), soit la moitié du montant des IED destinés à l’Afrique de l’Est. En 2018, le pays était le deuxième bénéficiaire d’IED en Afrique, selon la CNUCED.

A travers ce Plan, l’Ethiopie affiche l’ambition de devenir la plaque tournante des industries de fabrication légère en Afrique, en accordant la priorité au développement des parcs industriels de classe mondiale.

«Le plan stratégique fournit le cadre général en termes de vision, d’objectifs, de stratégies et de programmes d’industrialisation qui doivent être mis en œuvre dans les années à venir afin de soutenir les progrès de l’Ethiopie pour devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2025», souligne la société éthiopienne de développement des parcs industriels.

Avec les nouveaux parcs industriels dotés d’infrastructures modernes, l’Ethiopie qui compte réaliser 30 autres d’ici l’an 2020 dans différentes zones du pays, ambitionne de devenir une plaque tournante des industries manufacturières dans le Continent.

Dans le cadre de ce plan ambitieux, la ville de Bahir Dar à quelque 552km au nord de la capitale Addis-Abeba, s’est dotée en octobre dernier d’un grand parc industriel pour un investissement de 60 millions de dollars.

Pour le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ce parc industriel facilitera le transfert de technologies, renforcera les capacités scientifiques des ressources humaines du pays et créera des emplois.

Un autre parc industriel a aussi ouvert ses portes en 2018 dans la région d’Adama, à 74 km au sud-est de la capitale. Ce parc industriel est érigé sur une superficie de 100 hectares avec un investissement de 146 millions de dollars. Il devrait créer des emplois pour près de 25.000 Ethiopiens.

Mettant en avant la position géographique du parc industriel d’Adama, M. Abiy Ahmed a évoqué sa proximité avec la ligne de chemin de fer Ethiopie-Djibouti (756 km) et l’autoroute à péage reliant Addis-Abeba à Adama (99 km).

A Hawassa, le grand parc industriel inauguré en 2017, abrite quant à lui quelque 52 usines textiles de grands groupe américains, européens et asiatiques. Il assure l’emploi à 25 000 travailleurs.

En se lançant dans le développement de parcs industriels, l’Ethiopie a attiré des investissements directs étrangers, généré des revenus, des transferts de technologie et des compétences, et créé de nombreux emplois.

En diversifiant son économie, le gouvernement éthiopien compte faire passer de 5 à 22 pc à l’horizon 2020, la part du secteur manufacturier dans le PIB.

Après les investisseurs chinois en force en Ethiopie, plusieurs pays d’Asie, d’Europe et du Golfe ont manifesté leur intérêt pour investir dans ce pays de la Corne d’Afrique. Selon des chiffres officiels, quelque 240 investisseurs étrangers ont reçu au cours de l’exercice fiscal (juillet2019/-2020) une licence pour investir en Ethiopie.

Même en cette période difficile de pandémie, les IED en Ethiopie ont permis la création de près de 40.000 emplois directs et indirects, selon la Commission éthiopienne d’investissement.