Brésil: Marina Silva, la nouvelle candidate à la présidentielle susceptible de créer la surprise

Par Karim Naji.

Sao Paulo- La nouvelle candidate à la présidentielle, Marina Silva, désignée par le Parti socialiste brésilien (PSB), en remplacement d’Eduardo Campos, décédé récemment dans le crash d’un avion, s’avère une adversaire redoutable pour la Présidente brésilienne Dilma Rousseff.
La mort tragique du candidat du PSB, Campos, a complètement changé la donne pour les prochaines élections présidentielles du mois d’octobre au Brésil en faveur de son ancienne colistière Silva.
En effet, dans un récent sondage, réalisé par l’Institut Datafolha, Mme Silva a été créditée de 34 pc des intentions de vote, lors des prochaines élections, à égalité avec la Présidente brésilienne Rousseff, du Parti des travailleurs (PT) qui était donnée toujours favorite selon les résultats de tous les derniers sondages.
La popularité de Mme Silva vient d’augmenter de 13 points par rapport à une précédente enquête de Datafolha, publiée le 13 août dernier, où Silva n’avait obtenu que 21 pc des intentions de vote contre 36 pc pour Rousseff et 20 pc pour le candidat du Parti socialiste démocratique brésilien (PSDB), Aécio Neves.
Dans ce dernier sondage, Marina Silva, considérée comme une femme du peuple, a créé la surprise en obtenant plus que le quadruple des intentions de vote que son prédécesseur Campos.
Ce dernier n’a été crédité que de 8 pc des intentions de vote en ayant toujours maintenu la troisième position, derrière Dilma Rousseff du PT et Aécio Neves, du Parti socialiste démocratique brésilien (PSDB), selon les conclusions d’un sondage publiées en juillet dernier par l’Institut brésilien d’opinion publique et de statistiques (IBOPE).
La militante écologiste constitue de ce fait une menace sérieuse pour la réélection de Rousseff qui pourrait désormais difficilement échapper à un second tour dans lequel Silva est donnée victorieuse, à en croire les résultats des sondages.
Dans un éventuel second tour, Silva l’emporterait largement face à Rousseff, étant créditée d’une forte avance de 10 points sur l’actuelle Présidente, avec 50 pc des votes contre 40 pc pour cette dernière, selon Datafolha.
A l’issue de sa désignation candidate du PSB, Silva a déclaré à la presse que le plus important aujourd’hui consiste à préserver l’unité du parti et à accepter toutes les différences.
“Nos objectifs visent à avoir un pays plus équitable, économiquement prospère, politiquement démocratique, socialement juste, culturellement diversifié et respectueux de l’environnement”, a-t-elle dit, tout en prônant une nouvelle politique conciliant stabilité économique et justice sociale.
Marina Silva, âgée de 56 ans, a été élue sénatrice puis ministre de l’Environnement entre 2003 et 2008, sous l’ère de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.
Après trente ans au sein du PT, elle avait quitté ce parti en 2009, mettant en cause l’incapacité du gouvernement de Lula à “mettre l’écologie au cœur des politiques publiques” et à mettre en œuvre son plan national de lutte contre la déforestation.
L’année suivante, elle s’est présentée à l’élection présidentielle au nom de sa jeune formation politique, baptisée Parti vert, et a recueilli près de 20 millions de votes en occupant la 3ème position parmi les candidats.
Cette année, Marina Silva aurait voulu postuler au nom de son propre parti, mais n’y est pas parvenue, faute de validation à temps des signatures nécessaires.
Troisième voie entre le PT et le PSDB, qui gouvernent en alternance le pays depuis vingt ans, Marina Silva, qui incarne le renouveau, est surtout populaire parmi la classe moyenne et les jeunes qui ont investi les rues en juin 2013 pour protester contre la corruption et réclamer l’amélioration des services publics.