Pologne: 2019, année de rude concurrence entre majorité et opposition

Pologne: 2019, année de rude concurrence entre majorité et opposition

vendredi, 20 décembre, 2019 à 12:06

-Par Abdelaziz Hayoun-

Varsovie – L’année 2019 en Pologne a été marquée par une rude concurrence entre la majorité et l’opposition lors des différentes échéances électorales passées.

La Pologne a connu cette année deux grands rendez-vous électoraux, le premier concerne les élections européennes (mai), et le second les élections législatives tenues en octobre et suivies de la formation des deux chambres du Parlement, laquelle a été marquée par une concurrence acharnée ayant permis au parti conservateur au pouvoir “Droit et Justice” (PiS) d’assurer la présidence de la Chambre des représentants alors que l’opposition dirigée par le parti “Plateforme civique” (PO), a réussi à faire élire son candidat comme président du Sénat.

Les préparatifs des partis polonais pour les élections européennes et les législatives ont dominé la scène politique pendant de nombreux mois, de sorte que la principale préoccupation des formations politiques était de rechercher des plans et des programmes pour remporter ces scrutins et attirer le plus grand nombre d’électeurs.

C’est le cas en particulier pour les deux principaux partis qui dominent la scène politique du pays, le parti “PiS” qui voulait conforter sa présence dans le Parlement européen après de grandes difficultés à y parvenir durant le précédent mandat de l’organe législatif de l’Union européenne, et le parti “PO”, qui a toujours été considéré comme le “représentant” de la Pologne au Parlement européen où sa présence a été toujours mise en avant en tant que membre du Parti populaire européen majoritaire.

Les résultats des élections européennes de mai dernier ont montré que le parti “PiS” au pouvoir était invincible, puisqu’il a réussi à diriger le gouvernement avec une grande intelligence, en se concentrant sur les questions sociales qui intéressent toutes les catégories sociales.

De surcroît, les critiques de l’opposition et les tentatives de pousser les syndicats affiliés à convoquer des grèves sectorielles pour contrecarrer le poids du parti au pouvoir, ont été vaines, tout comme la pression exercée par l’UE sur Varsovie pour revoir certaines questions sensibles comme la réforme de la justice et l’immigration.

Au contraire, le gouvernement conservateur a mis à profit les critiques de l’opposition et les pressions de l’UE, justifiant ses réformes dans les domaines de la justice et de l’immigration par sa volonté de lutter contre la corruption et protéger les spécificités sociales et religieuses de la Pologne.

Armé du même enthousiasme et sens politique, le parti au pouvoir a bien mené la campagne électorale pour les législatives, en proposant des ténors du parti et en multipliant les promesses électorales qui ont convaincu les électeurs dont près de la moitié ont largement soutenu le parti “PiS” et lui ont permis de remporter le scrutin pour obtenir la majorité à la Chambre des représentants et ainsi former un nouveau gouvernement.

Cependant, la joie du parti au pouvoir n’était pas entière, car la Coalition civique (opposition) a réussi à obtenir une majorité, même relative au Sénat, ainsi que la présidence de la chambre haute, ce qui complique la tâche du gouvernement dans une instance dotée de pouvoirs importants en matière de contrôle du gouvernement et des stratégies de l’Exécutif, alors que le parti au pouvoir voulait étendre sa pleine influence sur l’ensemble de l’institution législative.

L’une des caractéristiques de la formation du deuxième gouvernement de Mateusz Morawiecki est la révision de sa structure par rapport aux précédents cabinets afin de toucher davantage les secteurs économique et social qui sont au centre de l’intérêt du parti au pouvoir et des questions au cœur de la stratégie climatique de l’UE, tout en consolidant le noyau solide avec des ministres en charge des portefeuilles de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice.

Outre les élections et les conflits politiques, la Pologne a tenté en 2019 de renforcer sa position sur la scène internationale en organisant des conférences et des réunions internationales axées sur les questions du Moyen-Orient, de l’environnement et des droits de l’Homme, de même qu’elle a décidé un retour à la participation aux missions de maintien de la paix de l’ONU après une absence de 10 ans.

La Pologne a également pu participer au programme d’exemption de visa américain, une question que Varsovie a considéré comme “un exploit et une source de fierté”.

La Pologne a aussi cherché à maintenir sa présence régionale avec une participation intensive au groupe “Visegrad’’ (Pologne-République tchèque, Hongrie et Slovaquie) à travers l’initiative des “Trois Mers” et le soutien permanent à l’Ukraine dans la question du Donbass, mais en contrepartie, elle n’a pas réussi à gérer ses relations avec l’Allemagne avec ses demandes continues de réparations pour les dommages subis durant la Seconde Guerre mondiale, outre le différend avec l’Ukraine elle-même sur des questions historiques épineuses.

En 2019, la Pologne n’a pas non plus été en mesure de surmonter les désaccords accumulés avec l’UE au sujet de la réforme de la justice et du conseil disciplinaire des juges, un différend qui a été transposé à la Cour de justice européenne, et qui ne risque pas de s’apaiser même avec la nouvelle Commission européenne et après l’élection d’un nouveau Parlement européen.

Malgré l’intensité du conflit politique entre les partis polonais, la complexité du différend avec Bruxelles et la pression de la question énergétique avec la Russie, la Pologne aborde avec optimisme l’année 2020 en affirmant que ce sera l’année d’un saut qualitatif du pays aux plans économique et diplomatique et qu’elle compte en cela sur le plein soutien des Etats-Unis pour réaliser ses aspirations.

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