Présidentielle américaine: Le collège électoral, ou quand le gagnant ne l’emporte pas toujours

Présidentielle américaine: Le collège électoral, ou quand le gagnant ne l’emporte pas toujours

mercredi, 28 octobre, 2020 à 14:11

Washington – A une semaine seulement du scrutin présidentiel, et alors que plus de 67 millions d’Américains ont déjà voté pour leur candidat préféré, le spectre du collège électoral revient planer sur le pays de l’oncle Sam, semant le doute quant à la légitimité de cette institution bicentenaire qui parfois transcende le suffrage populaire et envoie un perdant à la Maison Blanche.

En effet, dans chaque Etat, les citoyens américains votent pour des grands électeurs, dont ils ignorent l’identité dans la majorité des cas, et non pour l’un des deux candidats à la présidentielle, explique Thomas Neale, spécialiste du gouvernement national américain au sein du service de recherche de la librairie du Congrès.

Chaque Etat a autant de grands électeurs que d’élus à la Chambre des représentants et au Sénat, plus trois qui représentent la capitale fédérale, Washington D.C, soit un total de 538 grands électeurs, a précisé M. Neale lors d’un briefing organisé par le Foreign Press Center de Washington. Il a noté que ces grands électeurs constituent le collège électoral, qui désigne le président des Etats-Unis.

Plus l’Etat est peuplé, plus il jouit d’un nombre important de grands électeurs. Ainsi, la Californie bénéficie de 55 grands électeurs, le Texas de 38, la Floride et l’Etat de New York de 29, et la Pennsylvanie de 20, a-t-il relevé, rappelant qu’il est possible pour un candidat de remporter le collège électoral sans pour autant être vainqueur du vote populaire.

Cette incidence s’est, en effet, produite cinq fois dans l’histoire américaine, en 1824, 1876, 1888, 2000 et plus récemment en 2016, quand Donald Trump a glané 304 votes électoraux alors que son adversaire Hillary Clinton a remporté près de trois millions de voix supplémentaires dans le suffrage national direct.

Malgré la vague d’indignation qu’engendre ce genre de résultat, rien dans la Constitution n’oblige les grands électeurs à voter pour un candidat ou un autre, a précisé l’expert, soulignant néanmoins que, jusqu’à présent, presque tous les grands électeurs ont respecté les résultats du vote populaire dans leur Etat.

C’est lors de la Convention Constitutionnelle de 1787 qu’il a été décidé que l’élection présidentielle se fera au suffrage universel indirect à un tour, et ce, en vue de préserver la séparation de pouvoir, a rappelé M. Neale, faisant remarquer que le rejet de ce système d’élection largement controversé est compliqué, malgré le nombre d’amendements qui ont été soumis au Congrès appelant à la suppression du collège électoral, “parce qu’il est très difficile de modifier la Constitution”.

Traditionnellement, les grands électeurs se retrouvent au premier lundi après le deuxième mercredi de décembre pour élire le président et le vice-président. Pour cette élection 2020, le collège électoral choisira pour les Américains leur prochain président le 14 décembre, et il se peut que ce ne soit pas celui ayant remporté le plus de voix populaires le 3 novembre prochain.

Face à cet état des lieux, les élections se jouent souvent dans un nombre limités d’Etats dits “Swing States”, c’est-à-dire qui changent régulièrement de camp d’une élection à l’autre, tantôt votant pour les démocrates, tantôt pour les républicains.

En 2016, les victoires surprises de Trump au Michigan, au Wisconsin et en Pennsylvanie, avec des faibles marges, lui avaient permis de sceller la course pour la Maison Blanche.

Pour briguer un second mandat, Trump devra obligatoirement remporter au moins deux de ces trois Etats, une tâche loin d’être aisée selon les nombreux sondages récents qui accordent une avance considérable à son adversaire démocrate Joe Biden.

Ces derniers jours, Trump a multiplié les rassemblements en Pennsylvanie dont il espère ravir les 20 grands électeurs devant lui permettre de se rapprocher du seuil fatidique des 270 grands électeurs pour remporter la présidentielle.

Biden, de son côté, veut créer la surprise en s’attaquant à la Floride, où il est au coude à coude avec Trump, ou encore à la Caroline du Nord. Une victoire du candidat démocrate dans l’un de ces deux Etats serait synonyme de coup de grâce pour son rival républicain.

Selon de nombreux observateurs, les résultats de la présidentielle ne devraient être connus que plusieurs jours, voire semaines après le 03 novembre. Mais au cas où l’un des deux candidats est déclaré vainqueur rapidement dans les quelques Etats pivots décidant l’élection, il sera possible de deviner l’identité du prochain locataire de la Maison Blanche.

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