Asmae Azizi se rebiffe contre les standings du confort pour assouvir ses curiosités intellectuelles (Portrait)

Asmae Azizi se rebiffe contre les standings du confort pour assouvir ses curiosités intellectuelles (Portrait)

mardi, 1 mars, 2016 à 11:38

–Par Khalid Abouchoukri–

Istanbul – Rencontrée à Istanbul entre une arrivée et un départ, Asmae Azizi ne cesse de “se rebeller” contre les standings du confort d’un job bien rémunéré pour toujours aller de l’avant, quêter autre chose, une nouvelle expérience. Assouvir cette passion innée de nouveaux challenges.
Cette native d’Oujda n’hésite point, armée de cette foi en un lendemain meilleur sans se suffire de cette “stabilité” de l’emploi, à tout lâcher pour “grandir intellectuellement” en faisant confiance à son instinct, à se forger par les expériences de la vie, des expertises professionnelles, et à, constamment, greffer une nouvelle ligne sur sa carte de visite.
“Quand la passion cessait. Nulle tergiversation”, raconte-t-elle avec assurance de ne point sombrer dans la routine ni trop s’atermoyer si l’occasion se présente. Elle ramasse, en moins de deux, son barda et, hop, se jette dans un avion pour aller ailleurs, apprendre autre chose dans un nouveau voyage qu’elle qualifie “d’hygiène de l’esprit”, d’armature de sa carrière, se sentir libre.
Asmae, après un baccalauréat Sciences Math dans sa ville natale et des études à l’université Mohammed Ier, elle s’envole, sur les traces de ses oncles, au Canada pour décrocher le MBA à Laval, plus grand centre de recherche en gestion des opérations techniques, et rapidement un premier boulot dans son escarcelle dans les fibres optiques avec, en cerise, un diplôme d’études supérieures en commerce international (Université McGill).
Azizi a d’abord épousé une carrière comme chef de produit de la division scientifique (Exfo E.O. Québec) puis comme ingénieur régional des ventes en charge du marché américain pour Oz Optique (Ottawa).
En 2000, elle déménagea à l’industrie de la sécurité publique à Montréal avec, à la clef, le poste de directeur des ventes et du développement commercial couvrant les régions du Moyen-Orient, les pays du Golfe, l’Afrique, les Caraïbes, la Scandinavie et la Turquie où elle est “tombée sous le charme captivée par son évolution”.
Mais inévitablement pour cette mordue de “toujours quêter un autre point de chute” sur mappemonde, elle reprend, pour “une année sabbatique” à Paris en 2004, la casquette d’étudiante afin de préparer le doctorat en diplomatie et stratégie internationale avant d’échouer, l’année suivante, chez le groupe Thales (défense, aérospatiale et sécurité) en tant que Business Development Manager Worldwide puis hop, parachutée directeur des ventes des systèmes de sécurité dans la région MENA.
S’ensuivit tout un égrènement de postes au gré des “curiosités” et des voyages ininterrompus de cette insatiable qui préfère “investir dans les billets d’avion plus tôt que dans les bijoux” d’autant qu’elle en avait été délestés en Espagne, explique-t-elle nullement navrée de cette mésaventure.
Un incident qu’elle survole en une vitesse supersonique n’en retenant, en restant zen, qu’une “autre bonne leçon” de la vie: “investir dans les expériences est plus valorisantes et non dans les possessions” (de bijoux).
Pour cette optimiste qui réagit promptement aux moments de “doutes” qui dérouteraient plus d’un, rien ne pourra constituer un obstacle. La Turquie, où elle avait été quatre ans durant directeur pour Thales gérant les activités sécurité, a été le porte-bonheur de sa carrière à l’international, confesse-t-elle.
D’un coup et sans prévenir, elle quitte, en 2011, “ce monde de l’entreprise” pour “trouver chaussure à son pied” en montant sa propre affaire “Azizi International Consulting” et assister les entreprises à élaborer des stratégies de marché international et de l’investissement.
Elle a, depuis, servi comme conseillère principale auprès de Finmeccanica (un des principaux groupes du secteur aéronautique et spatial du monde) en Turquie et de la STFA (spécialisée dans les travaux maritimes et construction de ports), la plus ancienne société turque de construction (fondée en 1938) dirigée, aussi, par Mme Tomris Taskent, “femme forte et très élégante”.
La STFA, qui réalise 89 pc de son chiffre d’affaires à l’international, assure, en consortium avec la SGTM, la construction du nouveau port de Safi au Maroc et a soumissionné pour le complexe portuaire Nador West Med.
Asmae, toujours en talons qui n’éclipsent pas ses talents, exclut, de même, de dissimuler sa féminité pour se mettre dans la peau d’une “dure” au boulot, d’un patron rigoureux. Rien n’empêche de bien soigner sa ligne et sa stature, d’être bien dans sa peau, confesse-t-elle.
Conférencière dans de nombreuses rencontres sur la réussite des femmes dans le monde des hommes, entre autres, au Sommet Bosphore, dont elle est aussi membre du comité d’organisation, Azizi avait été honorée, en 2009 à Paris, par la Chambre française de Commerce Britannique pour ses réalisations en carrière internationale.
A 43 ans, elle a encore “des murs” à repousser pour élargir son “rayon” d’action. Un retour à l’université la “titille” toujours puisque qu’un doctorat, “une passion” de son père, attend d’être finalement placé dans son viseur. “Hyperactive”, Asmae, qui a la “hantise” du passage dans les archives pour ne pas y rester “cloîtrée”, ne cherche nullement à se coiffer du “titre de docteur mais seulement à honorer le plaisir de son géniteur” qui ne la lâche pas.
Mais, assure-t-elle, demeurer “prisonnière” du standing de vie “camoufle la peur d’avancer”. Elle est toujours partante pour d’autres challenges, “le plus difficile” se faufilant toujours dans l’inconnu, pour avoir sa propre référence, rester “alive”, “se réaliser”.

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