Charafa Montagui, une femme qui a voué sa vie à la protection des enfants trisomiques

Par Lahcen Fahssi.

Meknès – A Meknès, Charafa Montagui est admirée et respectée. Et pour cause : Cette figure associative a voué sa vie à la cause de l’enfance, particulièrement à la protection des enfants trisomiques21 de la cité ismaélienne et à leur insertion dans l’environnement social, familial et professionnel.

Très sensible à l’état de santé de ces enfants, Mme Montagui, elle-même mère d’une fille trisomique, raconte avoir été déterminée à rechercher, en compagnie d’autres mamans, les moyens à même de soulager les souffrances de ces enfants et de leurs familles, à travers la création d’une structure d’accueil et de soutien.

Armée d’une formation universitaire solide, la militante associative n’a pas hésité à frapper à toutes les portes, contacter les parties concernées par la chose sociale, consulter les associations locales et à collecter des fonds pour venir en aide à cette frange de la société, afin de créer un espace dédié à rassembler les enfants atteints par cette maladie.

Et ses énormes efforts, ainsi que ceux des autres acteurs associatifs et des parents d’élèves atteints de la trisomie21 n’ont pas été vains. Leurs actions continues ont bel et bien porté leurs fruits. Elles ont ainsi été couronnées par la création de l’Association marocaine des enfants trismiques à Meknès (AMET 21) en 2005. Cette initiative aussi salvatrice qu’ambitieuse a été confortée par la création, en 2017, d’un centre de protection sociale des enfants trisomiques.

Approchée par la MAP à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, Mme Montagui, vice-présidente de l’AMET21, a souligné que son engagement en faveur de cette catégorie d’enfants remonte à 2005.

‘’Notre association s’assigne pour objectif d’intégrer les enfants trisomiques dans leur environnement social et familial et dans le tissu économique, tout en les aidant à développer leurs compétences, les accompagner pour mieux s’autonomiser et leur garantir les soins médicaux appropriés’’, a-t-elle assuré.

Outre le soutien psychologique au profit des parents et tuteurs d’enfants, les pensionnaires du centre profitent de programmes éducatifs au sein des classes intégrées et des formations professionnelles à même de faciliter leur insertion dans la vie active, a poursuivi Mme Charafa Montagui.

Et d’ajouter que cette structure sociale, qui emploie 23 cadres, dont de nombreux volontaires et assistantes sociales, ainsi que du personnel paramédical, vise à assurer une protection sociale aux enfants trisomiques, créer un espace idoine de communication entre les jeunes et leur garantir des soins en kinésithérapie, des formations éducatives et des actions distractives et sportives.

Elle a, de même, rappelé que ce projet, édifié à la commune de Sidi Slimane Moul El Kifane, a été financé avec une enveloppe budgétaire de l’ordre de 6,6 millions de DH, dont la contribution de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) s’est élevée à 4,6 millions de DH.

Ce projet, réalisé en partenariat avec le ministère de la famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social et la commune de Meknès, présente une batterie de services sociaux à quelque 160 enfants dans des domaines aussi divers que variés.

Mettant l’accent sur les contraintes que rencontre l’AMET21-Meknès, elle a fait savoir que ce projet de protection sociale des enfants trisomiques manque du soutien nécessaire pour assurer sa gestion et sa pérennisation qui nécessite des fonds colossaux.

Mme Montagui a appelé à cet effet les différentes associations de la société civile à adhérer aux multiples actions de volontariat pour sensibiliser les citoyens et les décideurs aux souffrances de cette catégorie et de leurs familles, afin de faciliter leur intégration dans la vie-socio-économique.