Donation d’ouvrages et de bibliothèques De nobles initiatives qui contribuent à la renaissance scientifique et intellectuelle

Donation d’ouvrages et de bibliothèques De nobles initiatives qui contribuent à la renaissance scientifique et intellectuelle

mardi, 1 juillet, 2014 à 10:57

Par : Driss Guedira

Rabat  – Tout au long de l’histoire du Royaume, la donation (waqf) des ouvrages et des bibliothèques personnelles a grandement contribué à la diffusion et la consécration de nombreuses valeurs religieuses et intellectuelles qui ont eu un effet positif sur des aspects de la vie religieuse et scientifique, sur la renaissance intellectuelle, sur la diffusion de la connaissance ou encore sur la stimulation de la créativité.

Conscients de l’apport des ouvrages dans le développement culturel et scientifique, les donateurs ont de tout temps mis leurs trésors au profit du grand public. ‘Il est rare qu’une ville islamique ne contient pas une bibliothèque qui a fait l’objet d’une donation”, explique dans ce sens le professeur Hassan Abdelghani Abou Ghada.

Il y a lieu de citer à cet effet l’initiative du professeur Abdelhak Lamrini, historiographe du Royaume et porte-parole du Palais royal, qui a fait don, la semaine dernière, de sa bibliothèque personnelle au profit de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM).

Une noble initiative saluée par la BNRM qui l’a qualifiée d'”expression manifeste de la nécessité de soutenir les institutions culturelles, particulièrement la Bibliothèque nationale en tant que service public chargé de la collecte et du traitement du patrimoine documentaire national et humain pour le mettre à la disposition du grand public”.

Dans une déclaration à la MAP, le professeur Lamrini, a indiqué qu’il entend, à travers cette initiative, faire bénéficier étudiants, chercheurs et professeurs des ouvrages que compte sa bibliothèque privée, ajoutant que ce fonds documentaire est diversifié et comprend des ouvrages de littérature, de langues, d’art, d’histoire, de politique et d’autres.

Ce don du Pr Abdelhak Lamrini vient, relève le directeur de la BNRM, le professeur Driss Khrouz, enrichir le fonds documentaire de la Bibliothèque, vue la diversité des ouvrages, des langues et des domaines culturels et intellectuels qu’elle englobe, notant que ce geste signifie, entre autres, que le professeur Lamrini est un homme de science aux intérêts multiples, universels et bien trempés dans la vie du royaume.

Sur le regard qu’il porte sur le phénomène du waqf, le professeur Khrouz a estimé que la donation est bénéfique pour des institutions comme la BNRM qui, grâce à la confiance et la crédibilité dont elle jouit, a pu recevoir les fonds documentaires de bibliothèques personnelles de familles et d’intellectuels, comme M. Lamrini.

Rappelant que la bibliothèque nationale a reçu un grand nombre de bibliothèques personnelles, dont celles des anciens ministres Yahya Chefchaouni et Ahmed Ramzi, de la famille Al wafa, de l’ancien Premier ministre, Azzedine Laraki, et du penseur feu Mohamed Sebbagh, il a souligné que ces initiatives sont des contributions à la collecte du patrimoine marocain et des preuves de citoyenneté.

Donation faite à perpétuité, inaliénable, le waqf est dédié aux institutions religieuses et scientifiques, aux mosquées, aux bibliothèques et autres, qui les mettent au profit des étudiants, des chercheurs et du grand public. A cet effet, le professeur Ahmed Chaouki Binebine souligne, dans une étude historique, que le désaccord entre jurisconsultes (Fouqaha) au Maroc n’a jamais porté sur le phénomène du waqf, mais plutôt sur la situation des ouvrages offerts en donation. Ce qui a conduit, selon lui, à émettre des avis juridiques (fatwas) sur cette question.

Il faut rappeler à partir de là que le phénomène du waqf au sein de la société marocaine n’est nullement nouveau. Le professeur Binebine souligne dans ce sens que “le waqf au Maroc est probablement ancien, dans la mesure où il est prouvé que les Omeyyades envoyaient d’Andalouise des ouvrages à l’université Al Qaraouyine pour enrichir sa bibliothèque et diffuser la science à Fès”, ajoutant que tout semble indiquer qu’il s’agissait de donation (waqf).

Et de poursuivre que les plus vieux ouvrages offerts en donation, encore préservés dans les bibliothèques marocaines, remontent aux Almohades.

D’un autre côté, le waqf n’a pas concerné seulement les institutions marocaines, mais également celles en Orient. Le professeur Binebine note à cet égard que le Sultan Abi Al Hassan Al Marini a reproduit trois exemplaires du Coran par sa propre main et les a envoyés aux trois saintes mosquées de l’Islam.

Selon de nombreux spécialistes, le système d’Al waqf a largement contribué à répondre à divers besoins de la société, d’où, estiment-ils, l’impératif de revaloriser son rôle d’outil de développement économique, scientifique et culturel.

Le professeure Habiba Ahadouche suggère dans ce sens d’organiser des conférences sur les efforts des Marocains dans ce domaine, encourager les propriétaires de bibliothèques personnels à en faire donation ou encore sensibiliser à l’importance du waqf dans la vie de tous les jours.

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